Millau : Karine Drufin, première femme moniteur biplace de parapente

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  • Dans le ciel, elle est comme un poisson dans l’eau.  La globe-trotteuse Karine Drufin vole depuis 24 ans.
    Dans le ciel, elle est comme un poisson dans l’eau. La globe-trotteuse Karine Drufin vole depuis 24 ans. Midi Libre - EVA TISSOT
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Centre Presse

Les pionniers des sports de nature s’affichent. Ce vendredi, rencontre avec Karine Drufin, la seule femme biplaceuse du territoire millavois.
 

C’est une véritable globe-trotteuse. Née à Clermont-Ferrand en 1971, elle suit son père ingénieur en Chine, Thaïlande, Indonésie, Koweït, Algérie, Nigeria et Vénézuela puis à Millau. Elle avoue franchement avoir du mal à vivre dans des températures sous les 30°. "Quand je suis arrivée en 1995, mon objectif c’était de repartir. J’ai fait un BTS tourisme et j’ai postulé dans les agences de voyages mais ça ne s’est pas fait, raconte-t-elle. J’ai calculé cet été que ça fait la moitié de ma vie que je suis à Millau à voler maintenant."

Elle est respectée par tous ses collègues masculins et ne ressent aucune différence de traitement dans le milieu des pilotes de parapente. Karine Drufin est la première et, jusqu’à l’été dernier, la seule monitrice de parapente à proposer des vols en biplace au-dessus de Millau. Elle travaille avec l’équipe d’Air zone parapente.

"Pour certains clients c’est un atout d’être une femme"

Elle a commencé il y a 24 ans avec l’un des pionniers, Jean Blasco, son conjoint à l’époque, une légende du milieu qui l’initie au vol libre. Elle passe son brevet d’État en 2004.

Comme tous les pilotes, le chemin vers les nuages passe par le secrétariat dans les cabanes de réservation puis les navettes et enfin, le vol avec des clients, puis l’enseignement. "Il y a 10 % de femmes dans la fédération, cet été nous étions deux à Millau, mais c’est rare !" raconte-t-elle.

Je ne suis pas une tête brûlée, je ne prends pas de risques. Quand j’étais enceinte j’ai arrêté de voler à trois mois de grossesse puis j’ai repris après, je combinais l’allaitement et les vols biplaces." Pour certaines femmes c’est souvent la grossesse qui arrête la carrière. Karine a continué. "Ils sont gentils et galants dans le monde du parapente, dit-elle avec le sourire. L’avantage d’être une fille ne se ressent pas beaucoup dans le groupe des pilotes, mais sur certains clients c’est un atout. Les gamines sont contentes de voler avec une fille !" explique-t-elle. "J’ai eu une seule fois le cas d’une femme voilée dont le mari à dit : si elle vole c’est avec une femme !".

Plus délicatement, pour certains hommes, c’est difficile de laisser les manettes à une femme, mais la monitrice reste très philosophe. "Les gens sont plutôt contents de voir qu’il y a des pilotes femmes, c’est un atout en fait", conclut-elle. D’après cette pilote chevronnée : "Dans le milieu du plein air tout le monde se connaît et il y a une vraie solidarité. " Tout en restant très féminine, il émane de Karine Drufin une certaine assurance qui se trouve plus souvent chez les hommes.

"Il faut être couillue !"

"Tout est dans le mental, il faut être couillue ! C’est le côté masculin qui parle. Ce n’est pas un sport physique mais des fois, il faut prendre sur soi, analyse cette pilote. Il y a de l’engagement mais sans prendre forcément des risques. Moi, j’ai de l’instinct, je peux compter dessus. Je ne me suis fait ni peur, ni mal. Je suis une des plus prudentes. Chacun a sa marge de sécurité et ses limites au niveau de l’engagement, que l’on soit homme ou femme."

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