Laissac-Sévérac l'Église. Laissac : Auguste Truel, un adolescent qui suit la voie de l’opéra

  • La Reine de la Nuit donnant à Auguste Truel des envies de chant lyrique.
    La Reine de la Nuit donnant à Auguste Truel des envies de chant lyrique. Repro CPA
Publié le
Laurent Roustan

À 15 ans seulement, le Laissagais Auguste Truel a choisi le chant lyrique comme moyen d’expression et d’épanouissement. Avec une belle assurance et une belle volonté.

C’est une belle histoire, ça pourrait l’être si jamais un jour, dans quelques années sûrement, un biographe écrivait la vie d’un célèbre ténor baryton du nom d’Auguste Truel.

Nous n’en sommes pas encore là, mais déjà, cette histoire se dessine. Auguste, c’est encore un adolescent de 15 ans, qui habite Laissac avec sa mère Agnès, un jeune qui travaille depuis deux ans seulement le chant lyrique et part à la découverte de sa voie, autant que de sa voix.

Pourtant, les muses de la musique et les bonnes fées ne semblent pas s’être penchées outre mesure sur son berceau. Loin s’en faut d’ailleurs, puisqu’Auguste est né à Haïti. Dans ce pays qui ces jours-ci connaît à nouveau un embrasement de violences, à nouveau le chaos. Auguste n’en connaîtra pas cette fois les affres, puisqu’il a été adopté, il y a une douzaine d’années de ça maintenant, par Agnès Truel, une mère célibataire de Laissac qui depuis, s’est dévouée corps et âme à l’épanouissement de son "petit", "après une longue grossesse de 20 mois ", se souvient-elle en souriant. Ces 20 mois, c’est le temps qu’il a fallu pour qu’Auguste puisse venir en France rejoindre sa mère adoptive. 20 mois où la future mère et son futur fils ne se voyaient que par photographies, qu’Agnès compare aujourd’hui à autant d’images d’échographies. Mais aujourd’hui, heureuse et fière de son "petit".

Je laisse au biographe du futur le soin de se pencher sur la petite enfance d’Auguste pour parler à présent de ce qui fait la fierté d’Agnès. C’est qu’Auguste se donne tout entier maintenant à une passion peu commune pour un adolescent : le chant lyrique. Une passion, une révélation même, qui lui est venue aux alentours de ses 13 ans. "Ça m’est venu en écoutant un air d’opéra, la Reine de la Nuit ". Cet air tiré de La flûte enchantée, l’opéra de Mozart, va sonner et résonner en lui avec suffisamment d’intensité semble-t-il pour lui libérer les cordes vocales, leur donner envie de s’exprimer. Et sa mère Agnès, pourtant plus férue de Patrick Bruel, avoue-t-elle, mais aimant les grands concerts et les opéras, va définitivement sceller en Auguste son amour du chant lyrique. "Elle m’a fait aller voir Carmen à l’opéra Bastille de Paris il y a trois ans, se souvient-il. J’aime la voix, le timbre, c’est beau de pouvoir sortir ça de soi, de projeter cette voix dans une salle."

Le déclic final. Et Auguste non seulement va écouter et réécouter les grands airs d’opéras les grands ténors, mais pousser des vocalises dans la maison familiale si bien qu’il franchira le pas. Il prend bien évidemment l’option chant au lycée Foch de Rodez où il suit sa scolarité, mais poussera aussi, dans la même ville, les portes du Conservatoire départemental de musique pour apprendre toutes les ficelles du chant lyrique, travailler sa voix, intégrer le solfège "pour savoir déchiffrer la musique, savoir la mélodie sans écouter le pianiste", dit-il.

Son ample voix de baryton ténor résonne donc dans les couloirs, et même si la route est encore longue pour vivre de son art, tous ses professeurs s’accordent à penser que le potentiel d’Auguste est important. Je laisse encore au biographe du futur la tâche de récolter les impressions de ces derniers devant le talent prometteur d’Auguste, mais déjà, le mois dernier, le Laissagais a remporté à Bordeaux le 6e concours international de chant organisé par une maison de disques, qui lui ouvre d’ores et déjà d’autres portes, celles d’un studio d’enregistrement pour interpréter deux titres. Voire plus.

La route est encore, mais elle semble sereine pour Auguste, qui peaufine son art lyrique entre deux coups de pinceau (la peinture est en effet son second dada), et commence à se monter un répertoire, empreint d’airs d’opéra bien sûr, mais aussi de chansons de chanteurs on va dire "classiques", Brel, Barbara, un air de Starmania, voire pourquoi pas Johnny Hallyday. Parce qu’Auguste n’oublie pas une chose qui le fait rêver : monter sur les planches, lancer sa voix, la projeter dans la salle. Et faire vibrer tout son monde.

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