Grosse fatigue ? Et si c’était le cri du cœur

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    Grosse fatigue ? Et si c’était le cri du cœur
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Destination Santé

Trouble du rythme cardiaque le plus fréquent, la fibrillation atriale (FA) affecte 33 millions de patients dans le monde. Comment diagnostique-t-on cette pathologie évolutive caractérisée par des palpitations irrégulières du cœur ? Et de quelles approches thérapeutiques dispose-t-on ? Les explications du Dr Hervé Poty, cardiologue et rythmologue à la Clinique de la Sauvegarde (Lyon), à l’occasion de la Semaine européenne de la FA fin novembre.

Pathologie cardiovasculaire, la fibrillation atriale se traduit par « un dérèglement anormal du rythme cardiaque qui devient chaotique et le plus souvent très rapide », explique le Dr Hervé Poty, rythmologue à la Clinique de la Sauvegarde (Lyon). Elle se caractérise par les symptômes suivants : palpitations, oppressions thoraciques étourdissements, mais aussi épisodes d’essoufflement et de fatigue. « Certains patients ne présentent pas de symptômes. Le diagnostic précoce devient d’autant plus important pour éviter les complications liées à cette maladie. »

La FA « constitue un réel problème de santé publique. On peut estimer qu’elle touche 1% de la population française, soit environ 600 000 à 1 million de patients ». Une donnée qui place cette pathologie parmi la plus fréquente des arythmies cardiaques. Du fait du vieillissement de la population mondiale, la prévalence ne cessera de croître dans les années à venir. En effet, le risque de survenue de cette maladie augmente avec l’âge. « Le nombre de patients atteints de FA devrait doubler en 2050. Après 40 ans, 1 adulte sur 4 en souffre aujourd’hui. »

Un pouls irrégulier

Le risque d’AVC est multiplié par 5 chez les patients souffrant d’une FA. Elle constitue d’ailleurs la principale cause d’AVC. C’est pourquoi un diagnostic précoce est si important. Ce dernier s’établit par « la prise de pouls ».  Un examen simple qui devrait être effectué à chaque consultation d’un médecin généraliste après 65 ans. Il sert à déterminer si le rythme cardiaque est régulier ou non. Une irrégularité peut en effet être un signe de FA. « Un électrocardiogramme effectué par le spécialiste permet de poser le diagnostic de la FA ». N’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste si vous ressentez l’un des symptômes de la FA. Ce dernier vous orientera vers un cardiologue si nécessaire. « Après 65 ans, il est conseillé de prendre son pouls régulièrement. »

En termes de dépistage de la FA, il existe aussi un éventail d’outils connectés comme des montres. « Nous avons également recours à des applications innovantes sur smartphone », ajoute le Dr Poty.

Traiter la FA par le chaud ou le froid

Si une FA est diagnostiquée, le patient se voit prescrire « des médicaments pour fluidifier le sang contre le risque d’AVC. D’autres molécules permettent de diminuer la fréquence cardiaque pour limiter la survenue de l’insuffisance cardiaque ». D’autres options thérapeutiques peuvent être envisagées selon la forme de la maladie, notamment lorsque le patient symptomatique ne répond pas aux médicaments. On parle ici d’ablation par cathéter, une technique qui peut être envisagée en première intention sous certaines conditions.

L’ablation par cathéter se fait selon une chirurgie mini-invasive. Elle peut s’effectuer par radiofréquence, consistant à brûler les tissus cardiaques responsable du trouble du rythme. Elle peut aussi se réaliser par la cryothérapie.  « Soit la pose d’un ballon refroidi à la température de -60 degrés au niveau des veines du cœur ». Grâce à la forme du ballonnet, une ou deux applications peuvent suffire. La cryoablation est une alternative sûre et efficace pour les patients atteints de FA pour lesquels au moins un médicament antiarythmique a échoué. L’ablation de la FA peut se faire en 1ère intention selon les recommandations de la Société européenne de Cardiologie.

Cette intervention « dure en moyenne entre 45 minutes et 1h15 ». Ces deux techniques allègent les suites opératoires : elles peuvent se réaliser sous anesthésie locale. « A la Clinique de la Sauvegarde, nous pratiquons cet acte sous courte anesthésie générale. » La durée d’hospitalisation est généralement inférieure à 3 jours. Au quotidien, l’ablation par cathéter permet une amélioration de la qualité de vie du patient avec une diminution des symptômes. Idem concernant le contrôle de la fréquence cardiaque. Un an après l’intervention, l’ablation par cryothérapie permet la guérison dans 80% des cas. Aujourd’hui, 110 centres pratiquent la cryoablation.

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