A Villefranche-de-Rouergue, la Recyclerie fait rimer emploi et réemploi

  • Philippe Rouquier, président  de La Recyclerie, au sein des locaux de l’association à Villefranche-de-Rouergue.
    Philippe Rouquier, président de La Recyclerie, au sein des locaux de l’association à Villefranche-de-Rouergue. Photo Ph.H. - CP
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Philippe Henry

Depuis 2006, à Villefranche-de-Rouergue, La Recyclerie accueille et vient en aide plusieurs dizaines de personnes en rupture avec le monde de l’emploi. Et grâce à leur travail, plusieurs dizaines de tonnes d’objets trouvent une nouvelle vie.

Derrière les locaux de La Recyclerie, zone artisanale de La Madeleine à Villefranche-de-Rouergue, trois hommes déchargent un fourgon rempli de meubles, de matériaux en tous genres. La plupart de ces objets vont ainsi connaître une deuxième vie.

À la tête de l’association, Philippe Rouquier déambule parmi les meubles récupérés. "Notre travail débute par le tri. Nous allons déterminer ce que l’on peut utiliser ou non", explique-t-il. Les déchets ne sont pas simplement jetés mais valorisés " par une entreprise spécialisée". Mais en réalité, La Recyclerie jette peu. Sur les 180 tonnes d’objets traités chaque année, seulement 15 % finissent à la benne.

Les objets passent ensuite entre les mains des salariés de l’association. "Par exemple, pour les meubles, nous les réparons, les peignions. Certains préfèrent les acheter bruts. Dans ce cas, un simple coup de chiffon suffit", sourit Philippe Rouquier. Les outils ont été récupérés, les pots de peinture, invendables car abîmés, sont donnés par des entreprises. "Ici, rien ne se perd", se félicite le président de La Recyclerie.

Les produits sont ensuite étiquetés, entreposés pour être vendus. "Nous faisons tout pour que l’endroit ressemble à une véritable boutique, assure-t-il. C’est propre et bien rangé."

Le chiffre

  • 180

Soit en moyenne, en tonnes et par an, la quantité d’objets collectés par la Recyclerie du Rouergue. Seulement 15 % de ces objets sont jetés, faute de pouvoir leur donner une deuxième vie.

 

Postes polyvalents

L’association créée en 2006 a déjà accueilli plusieurs dizaines de travailleurs. Car l’autre mission de La Recyclerie est de proposer ce que l’on nomme des chantiers d’insertion. "L’objectif est de proposer à des personnes, au parcours de vie parfois difficile, un moment de répit, de stabilité", indique Philippe Rouquier. Ces travailleurs sont accompagnés pour lever les freins à l’emploi : difficulté pour se déplacer, problèmes de santé éventuels, etc. Aujourd’hui, des salariés permanents accompagnent les hommes et les femmes en insertion qui "apprennent ou réapprennent le travail : la rigueur, la ponctualité, la socialisation, les objectifs à tenir…".

Ils restent au sein de La Recyclerie pendant six mois à deux ans, avant d’intégrer une entreprise d’insertion.

" Les postes que nous proposons sont polyvalents : vente, manutention, accueil du public, gestion des stocks, tri, réparation, etc. On estime que le taux de retour à l’emploi à l’issue du passage dans notre association avoisine les 60 %", précise Philippe Rouquier.

En plein essor, les missions et de la Recyclerie du Rouergue se multiplient.

"Par exemple, le Conseil départemental nous a offert plusieurs centaines d’ordinateurs des collèges, que nous avons et vendu, se réjouit Philippe Rouquier. Nous venons de signer une convention avec Ecologic pour lui fournir de l’électronique, ainsi qu’avec RecycLivre à qui nous envoyons nos livres récupérés."

L’avenir, la Recyclerie le fait rimer avec synergies : un pôle d’inclusion sociale a été créé à Villefranche-de-Rouergue, avec Inter’Emploi et l’entreprise d’insertion VIIF 12. L’objectif est simple : rassembler les acteurs de l’emploi pour proposer un guichet unique et encore mieux accompagner les personnes en rupture avec le travail.

Un salon du réemploi

La deuxième édition du Salon du réemploi et de la réutilisation, se tient à la salle des fêtes de Rodez jusqu’au 30 novembre. Autour de treize ateliers, gratuits pour le public, vingt-quatre exposants (entreprises, associations et particuliers) ce Salon du réemploi et de la réutilisation propose de faire découvrir comment donner une seconde vie à des objets grâce à des acteurs du territoire. Pour ne plus considérer les déchets comme des déchets. Et jusqu’à samedi, avec la Dechet’Troc, il est possible de venir déposer un objet, encore en état, pour en récupérer un autre.

Chacun peut s’inscrire sur le site internet de Rodez agglomération (www.rodezagglo.fr) ou directement par téléphone au 05 65 73 83 23 pour participer aux ateliers. Le Salon ouvre ses portes jusqu’au 30 novembre à 14 heures. Il sera ouvert tous les jours de 9 h 30 à 18 h 30, sauf le vendredi jusqu’à 20 heures.

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