Salon de l'agriculture : la "jolie" sélection à Laguiole

  • Jean-Pierre, Jean-Baptiste et Jolie heureux de monter à Paris.
    Jean-Pierre, Jean-Baptiste et Jolie heureux de monter à Paris. oc
  • Un petit clin d'oeil d'un colosse pour un rendez-vous au Salon !
    Un petit clin d'oeil d'un colosse pour un rendez-vous au Salon ! oc
  • Cloches autour du cou, en route pour le Salon !
    Cloches autour du cou, en route pour le Salon ! oc
  • Un temps de chien mais une journée vachement bien à Laguiole !
    Un temps de chien mais une journée vachement bien à Laguiole ! oc
Publié le , mis à jour
OLIVIER COURTIL

Pour la première fois, la sélection des aubracs pour le Salon de l'agriculture s'est effectuée par rassemblement en Aveyron. La place du Taureau de Laguiole fut le théâtre ce mercredi d'une sélection de qualité avec 33 animaux présentés pour seize retenus, venus du berceau de la race aubrac mais également de Haute-Loire et d'Ardèche. 

Pendant que des agriculteurs manifestaient sur la capitale, le premier rassemblement pour sélectionner vaches et taureaux d'Aubrac en vue du Salon de l'agriculture se tenait en Aveyron. À Laguiole exactement. Représentants du monde agricole et éleveurs ont légitimement eu une pensée pour ce mouvement. "On est militant nous aussi. L'élevage est dans la tourmente à cause de propos discriminatoires. Nous sortirons gagnants de la partie mais on ne sait pas combien de temps cela prendra", a dit en ce sens Yves Chassany, président de la sélection pour la race aubrac (Upra Aubrac). 

La sélection en fut la parfaite démonstration avec pas moins de 33 spécimens, vaches et taureaux, représentés au pied du colosse taureau de bronze. "Nous avons vu des animaux représentatifs de la race avec des éleveurs d'une grande motivation, certains venus de loin. Je vous félicite", a affirmé Yves Chassany, rappelant au passage l'anniversaire des 40 ans de l'institution "à l'automne 79 où à l'époque la race était en perdition". Un joli pied de nez à l'histoire donc et une date symbolique au moment où les agriculteurs manifestent leur désarroi et leur colère. 

Près du cœur mais loin des yeux, le sujet était sur toutes les lèvres des éleveurs réchauffés au vin chaud sous le chapiteau dressé pour se protéger des intempéries. Face à la pluie et le brouillard, l'ambiance a joliment glissé vers la joie à l'annonce des résultats de la sélection. Du sourire sur les lèvres notamment pour Jean-Pierre Raynal et son fils Jean-Baptiste dont la vache "Jolie" a été retenue pour monter au Salon de l'agriculture du 22 février au 1er mars prochain. "C'est une fierté! La dernière fois qu'on est monté c'était en 2013, cette fois Jean-Baptiste montera seul", a confié Jean-Pierre, un père ému. À la vue des éleveurs des seize animaux retenus, un vent de jeunesse soufflera sur le Salon. Les jeunes étaient en effet nombreux hier. Preuve que la relève est là. Et pour l'anecdote, l'égérie "Haute" du Salon de l'agriculture 2018, a été retenue en qualité de remplaçante dans la catégorie des vaches vieilles...Le temps passe et la durée est la même pour tout le monde !

Reste à garder la tête froide et rester vigilant. "L'organisation par rassemblement tire vers le haut la sélection mais délaisse les fermes", a fait remarquer Maxime Delrieu, responsable du syndicat cantonal d'Argences-en-Aubrac et juge hier. L'uniformisation ne doit pas devenir un écueil. Et comme rien n'est tout noir ou blanc -, y compris un tableau de Soulages puisqu'il fait entrer la lumière -, le rassemblement a ceci de bon de permettre de se rencontrer et d'échanger. Il en va aussi de la discussion sur le maintien ou non des cornes. "C'est plus pratique pour l'éleveur mais c'est aussi esthétique et permet à l'animal de se défendre, notamment en cas d'attaque du loup". Pour l'heure, heureusement, aucune loi n'impose quoique ce soit. Il faut dire qu'il y a bien d'autres causes à défendre comme en témoigne la manifestation des agriculteurs battant le pavé avec les tracteurs pour arpenter le bitume.

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