Thanksgiving: la fête aux produits américains à Paris
(AFP) - Certains produits typiques sont en rupture de stock, les épiceries spécialisées font le plein : Thanksgiving, fête traditionnelle américaine célébrée le quatrième jeudi de novembre, fait aussi bondir les ventes à Paris.
"En novembre, nous avons quasiment doublé nos ventes" s'enthousiasme Olivier Cavard, propriétaire de In Good We Trust, boutique de produits américains.
Pendant la période de préparation de Thanksgiving, ce commerce accueille entre 30 et 40 clients par jour, "avec des paniers qui montent parfois à des centaines d'euros", raconte à l'AFP Claude, un des vendeurs.
Outre-Atlantique, cette fête est aussi, voire plus importante que Noël. Selon le récit traditionnel, Thanksgiving - ou action de grâce en Français - aurait été célébré par les premiers colons en invitant des tribus indiennes à partager un repas pour les remercier de leur avoir offert des vivres à leur arrivée sur le sol américain.
- Introuvable concentré de citrouille -
"Les Américains viennent avec des recettes familiales très précises qui sont toujours +la vraie recette+", décrit le gérant du magasin avant d'être interrompu par un client qui lui demande justement s'il n'a pas une autre marque de sauce aux airelles car "il y a trop de fructose" dans celle en rayon.
Comme ces sauces, les produits typiques du repas traditionnel sont pris d'assaut plusieurs semaines à l'avance. "C'est mission impossible de trouver du concentré de citrouille à Paris. On a fait des stocks en prévision, mais il ne nous en reste plus", explique Olivier Cavard à l'AFP.
La précieuse boîte de conserve nécessaire à l'élaboration de la "pumpkin pie", un dessert traditionnel, est aussi en rupture chez The Real McCoy, épicerie spécialisée dans les produits américains, précise à l'AFP Jean-Noël, qui l'a fondé avec sa partenaire Mathilde.
"Entre Halloween, Thanksgiving et Noël, la fin d'année est la meilleure période pour nous", ajoute-t-il.
En effet, la petite boutique ne désemplit pas. "Ma fille est venue chercher une grosse dinde car elle n'en a pas trouvé chez son boucher", explique une cliente, contrainte d'attendre à l'extérieur vu l'affluence.
Des dindes crues s'amoncellent dans la boutique. Rien à voir avec le poulet dominical français: leur poids va de 6 à 9 kilos.
Beaucoup de pièces sont déjà réservées. "Nous avons des habitués qui savent qu'ils vont en trouver chez nous", explique Jean-Noël. Le cofondateur de la boutique s'attend à en vendre "une centaine d'ici la fin de la semaine".
- De plus en plus de Français -
Charlotte, qui est "moitié américaine", est venue dans le 8e arrondissement alors qu'elle n'est "pas du tout du quartier" pour trouver les produits typiques dont elle à besoin.
"Beaucoup des Américains que je connais posent un jour de congé pour cuisiner" explique William, expatrié en France depuis une trentaine d'années, mais lui a prévu "d'aller au restaurant".
Justement, pour les restaurants américains comme Joe Allen, ouvert depuis 1972, "Thanksgiving est une très bonne période", selon Antoine, directeur de l'établissement.
Pour le jeudi soir, le restaurant de 180 places s'attend à faire "300 couverts, avec un menu unique à 50 euros", précise son directeur.
Parmi les clients, ce soir-là, il y aura "beaucoup d'Américains" mais pas seulement, car la fête séduit de plus en plus de Français.
"On voit beaucoup de clients français, jeunes, entre 25 et 35 ans, qui sont inspirés par les séries et les films et qui veulent aussi fêter Thanksgiving", décrit Olivier Cavard : "eux aussi découvrent les produits qu'on propose et reviennent".
Le patron de The Real McCoy partage cette analyse. Il pense que si "les ventes sont en progression par rapport à l'année dernière", c'est grâce "aux Français qui se mettent à fêter Thanksgiving".
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