Football : faut-il s’inquiéter pour Rodez ?

OUI :

Euphorie terminée, calendrier compliqué

L’euphorie du début de saison semble s’être cette fois bel et bien envolée. Le scénario était pourtant favorable vendredi avec une ouverture du score précoce par Ouhafsa. Comme lors des face-à-face victorieux avec Auxerre (1re j., 2-0) ou Le Mans (7e j., 4-1). Le buteur ruthénois le dira après coup : « Le manque de concentration en début de deuxième mi-temps, on le paie cash. C’est dommage, frustrant. »
Un constat évoquant les deux buts havrais aux 46e et 55e minutes et repris en zone mixte vendredi par son coéquipier au milieu du terrain, Pierre Ruffaut : « La différence, c’est qu’on s’oublie au retour des vestiaires. Il faut progresser sur cela, car ce n’est pas la première fois que ça nous arrive. » Même son de cloche chez Valentin Henry, sans doute le Rouergat le plus à l’aise vendredi. « C’est une erreur de jeunesse, de l’inexpérience, on apprend encore. » Sauf que la zone de relégation approche, elle n’est plus qu’à trois unités (pour la place de barragiste). Et le promu croyait s’être offert le luxe de ne pas vraiment regarder vers le bas après un été et un début d’automne tonitruants. Aujourd’hui, la course aux points redevient forcément une réalité à trois journées de la trêve hivernale, synonyme d’ailleurs de mi-championnat. « On veut atteindre au moins la barre des 20 points pour Noël », avait dit David Douline en avant-match. Si cela reste jouable, le calendrier proposé aux Ruthénois ne pousse pas forcément à l’optimisme. Jugez plutôt : déplacement à Troyes, qui vient de s’imposer à Sochaux tout en se replaçant dans la course à la montée en L1 (lire à côté) dès ce mardi, réception de Caen, où l’arrivée de Pascal Dupraz a rimé avec ambition retrouvée, et déplacement chez le (faux) ami grenoblois qui ne fera pas de cadeau.

NON :

Force collective, vécu gage d’assurance

La déception était là, forcément, sur les visages des Ruthénois vendredi dans les entrailles de Paul-Lignon après la partie. Celle surtout d’avoir raté un moment important de la saison. Mais on n’a pas senti d’abattement ou d’énervement. « Il y a eu un bon état d’esprit », témoigna même Ouhafsa, aidé en cela par Ruffaut : « Je trouve qu’on a fait les efforts, qu’on a bien couru. On ne baisse pas la tête, on sait que c’est la Ligue 2, il faut en prendre conscience, on va continuer à travailler. » L’ancien Moulinois enchaînant : « On a su répondre présent dans l’impact. En première période, on a même eu l’impression qu’à un moment, ils (les Havrais, NDLR) perdaient le fil. » Ce qui lui fait dire qu’il « n’y a pas d’inquiétude à avoir, car on a un groupe solidaire. On se connaît tous bien depuis quelques années maintenant ; et même avec ceux qui sont arrivés cet été, ça se passe très bien. Aujourd’hui, les mots dans les vestiaires ont été très cool entre nous. On sait qu’il faut travailler, sur quoi il faut progresser. Il ne faut pas non plus s’alarmer ; mais être solidaire et ne surtout pas avoir d’idées noires. » Cette force collective, ce vécu commun et les si nombreux succès passés restent effectivement des gages d’assurance certains pour la suite. Et Henry, une des recrues estivales, en a aussi pleinement conscience. « Dans le vestiaire, il y avait un groupe soudé. Je ne suis pas inquiet, a-t-il dit. Au niveau du groupe, de l’état d’esprit, de la qualité, on a quand même proposé des choses très intéressantes ce soir. Mais ça ne se matérialise pas par une victoire. Pour autant, on n’a pas le temps de tergiverser, il y a un match mardi. On va aller chercher ce qu’il faut (sic). »