Les Sales Majestés au Club de Rodez, punks jusqu'à la fin des temps

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Monsieur l'Ouïe

Les punks des Sales Majestés seront en concert le vendredi 6 décembre au Club de Rodez. Retour sur un mouvement autant antisocial que musical.
 

 

Il y a des trucs qui à l’origine ont été créés pour combler des lacunes sociales ou de défendre plus de justice sociale, et qui n’étaient pas destinés à exister encore de nos jours, ces jours dont on nous disait avant que tous les problèmes sociétaux seraient résolus. Mais force est de reconnaître que des années plus tard, trente, quarante voire plus d’un demi-siècle, ces systèmes D perdurent, ce qui veut dire aussi que les inégalités demeurent. Ces trucs, c’est Emmaüs ou les Restos du Cœur par exemple, qui tentent quelque peu de faire oublier les trous béants de la politique sociale de ou des états.

Et il y a aussi le mouvement punk, qui est né sur ce même constat au début des années 70, aux États-Unis puis en Angleterre, avant de gagner le monde entier. Un état d’esprit de révolte plus tourné vers l’antisocial que le social, il faut bien le dire. Quelque 45 ans plus tard, là aussi, le punk est toujours là, et toujours enragé vis à vis de la société. Avec toujours la même panoplie : le cuir noir, les ceintures et les bracelets à clous, le symbole de l’anarchie, les épingles à nourrice, les crêtes sur la tête et les T-shirts des Ramones. Pour lui qui clamait "No Future" en 1977, c’est un "No futur" qui dure.

"No future, c’est ça, c’est encore là. Ça veut dire que la voie qui a été choisie dans les années 70, c’est-à-dire l’économie de marché, ça ne marche pas. Si on continue dans cette voie-là, l’apocalypse est pour demain. Il faut reprendre le bon embranchement, et régler deux problèmes urgents : la pollution, et la redistribution des richesses ", explique Yves, le chanteur des Sales Majestés.

"Des gens simples"

De l’eau est peut-être passée sous les ponts depuis le jour où il a créé le groupe avec des copains de lycée en 1981, mais l’unique membre "historique" du groupe (il écrit toutes les musiques et tous les textes) ne décolère pas contre la société actuelle. "Le système continue à créer des misères sociales dans le monde entier, des guerres, l’intégrisme… On ne contrôle plus trop la machine maintenant. La dictature a toujours été économique, maintenant elle devient politique. "

Le punk, " j’y suis tombé de dans quand j’étais petit, dit Yves. Le punk, ça parle d’une classe sociale plutôt basse. Je suis issu de ce milieu-là, je suis né dans des HLM. Je parle de la classe prolétaire française, elle existe encore, et on est nombreux. "

Le discours des Sales Majestés, depuis 1988, date où le groupe a vraiment décollé, lui non plus n’a pas changé.

"On fait certes des chansons existentielles, la mort, la vie, l’amour, mais on est en fait très politique. Tout ce que j’écris c’est du vécu, pas du roman. On est un groupe engagé, subversif, on critique surtout les personnes qui sont responsables de l’état de cette société, du merdier ambiant. Tu as vu notre chanson sur Macron et Castaner ? On ne fait aucune concession. Du coup on est un peu censuré partout, on n’a pas de chroniques sur nos albums, on ne passe pas souvent à la radio…"

Et pourtant, malgré l’omerta des grands médias, les Sales Majestés arrivent à remplir les salles, comme cela sera le cas le vendredi 6 décembre au Club de Rodez. "On a énormément de vues sur You Tube, des millions, et ça marche très fort sur les plateformes, des centaines de milliers… "

Le punk, une affaire qui roule donc, qui a son public qui dit à l’instar d’Yves "Je hais ce système, je le déteste ". Et dont le "No Future", à écouter les Sales Majestés comme n’importe quel autre groupe du genre, serait plus l’œuvre de notre société de consommation que d’un mouvement qui derrière le discours sauvage et engagé cache bien souvent "des gens qui veulent une vie décente. Des gens simples ".

Simples et décidés comme Yves, quinqua parisien qui vit avec sa compagne et des marmots.

"C’est un combat, une façon de fonctionner. Je ne m’en lasse pas, j’aime être dans le camion avec les copains. J’ai de la chance, j’arrive à en vivre. À peine un Smic mais c’est déjà pas mal…. Je peux dire une phrase, en conclusion ?"

- Allez-y, votre "majesté"...

- On se retrouvera quand on sera morts."

No future, on vous dit.

 

VIDEO : un des premiers "tubes" des Sales Majestés

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