"It must be heaven": "l'état d'urgence mondial" dépeint avec humour par Elia Suleiman

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    "It must be heaven" d'Elia Suleiman arrive mercredi en salles Courtesy of Le Pacte
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Relaxnews

(AFP) - Dans "It must be heaven", conte burlesque entre la Palestine, Paris et New York, en salles mercredi, le réalisateur palestinien Elia Suleiman utilise l'humour pour "critiquer la situation mondiale", où règnent "la police et la violence", selon lui.

En compétition au dernier Festival de Cannes où il a reçu une mention spéciale du jury, ce film en trois parties est composé de petites saynètes poétiques et drôles, tableaux à l'humour souvent très visuel, sans beaucoup de dialogues, très chorégraphiés.

"It must be heaven" met en scène un double du réalisateur joué par lui-même, appelé "ES", personnage lunaire qui promène son regard étonné et contemplatif sur le monde. Cet homme, qui vit en Palestine, décide de quitter sa terre natale à la recherche d'un pays d'accueil, et va voyager à Paris et New York.

"Le sujet du film, c'est le fait que la violence n'est plus une histoire qui se passe ailleurs dans le monde. Ça se passe partout", expliquait en mai à Cannes à l'AFP le réalisateur d'"Intervention divine", Prix du jury du Festival de Cannes en 2002.

"C'est une critique de la situation mondiale dans laquelle nous vivons", ajoutait-il. "Il y a la police, la violence. Nous vivons une guerre non déclarée", ajoutait-il. "C'est l'état d'urgence partout où vous allez".

Habitué à interroger l'identité palestinienne par l'absurde, Elia Suleiman continue à le faire dans ce film, mêlant humour et mélancolie dans la première partie, avant de plonger plus franchement dans le burlesque à Paris et New York.

"L'humour dépend de l'endroit où se situe le film", souligne le cinéaste, né à Nazareth et installé aujourd'hui à Paris, après avoir vécu à New York dans les années 80.

Quand il évoque Paris, à travers la mode ou l'omniprésence de la police, Elia Suleiman ne manque pas de trouvailles visuelles, montrant une ville où se multiplient les scènes de poursuite. "C'est une critique de la situation que l'on peut vivre dans une ville comme Paris", indiquait à Cannes le cinéaste, dont les films sont souvent comparés à ceux de Jacques Tati.

"Si vous mettez Paris à nu, et que vous la regardez, vous verrez beaucoup de gens qui ne vivent pas confortablement. Des gens pauvres, des sans-abris", ajoutait-il. "Et nous sommes dans une sorte d'état d'urgence, c'est devenu un peu un Etat policier. Où que vous alliez à Paris, maintenant, vous voyez la police".

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