Saint-Affrique : il retrouve son compagnon et cela se termine « violemment »

  • Ce lundi au tribunal de Rodez.
    Ce lundi au tribunal de Rodez. Repro CP - Illustration
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Philippe Routhe

L'affaire a été jugée ce lundi en comparution immédiate au tribunal de Rodez.
 

Dans le box des prévenus, des trémolos plein la voix, il dit à la présidente qu’il ne se reconnaît plus.Que ce déchaînement de violence, ce n’est pas lui. Le déchaînement de violence en question a eu lieu vendredi soir, à Saint-Affrique. Et si le prévenu s’est retrouvé aussitôt en comparution immédiate ce lundi, au tribunal correctionnel de Rodez, c’est parce qu’il est actuellement sous contrôle judiciaire pour des faits similaires qui se sont produits dans l’Hérault.
« Un déchaînement abominable » sur son compagnon, pour reprendre les termes du procureur Chabbi. C’était au début du mois d’octobre et le prévenu a pour cela été placé sous contrôle judiciaire, avec notamment une interdiction d’entrer en contact avec son compagnon.
Or, c’est justement son compagnon que le prévenu est venu retrouver, vendredi soir, dans le Sud-Aveyron. Là, dans une soirée plutôt alcoolisée, le ton est monté entre les deux hommes. Les amis chez qui ils étaient ont voulu s’interposer… Pommette touchée, porte cassée et choc psychologique. Déchaînement de violence, à nouveau.
Dans le tribunal, tout le monde semble d’accord : le problème du prévenu est avant tout d’ordre « psychiatrique ». Ce dernier avance même une théorie : « En septembre, on m’a changé le traitement, et c’est peut-être cela qui me mène à cette violence »…
Ce traitement, cela fait plusieurs années qu’il le prend. En 2014, ce commerçant flamboyant du Cap d’Agde, sans histoire, qui pendant une vingtaine d’années a affiché une belle réussite, comptant jusqu’à quatre restaurants sous sa direction, a craqué. Burn-out. « Et le décès de son père, quelque temps après l’a enfoncé un peu plus encore », glisse son avocate, Me Cordeiro. Depuis, il essaie de sortir à nouveau la tête de l’eau. « Il a suivi toutes les injonctions du contrôle judiciaire, mais l’éloignement de son compagnon, il n’a pas pu… », avance Me Cordeiro.
De son côté le parquet ne cache pas être un peu démuni devant ce dossier. « J’aurai préféré requérir un placement en centre de soins, mais je ne peux pas », lance le procureur Chabbi. Favorable à une réponse pénale rapide, il requiert treize mois de prison ferme, sans mandat de dépôt. L’avocate du prévenu, qui, elle aussi, estime être face à un « problème de santé publique », plaide une mesure alternative. « Il faut le laisser se soigner ».
Au final, le tribunal présidé par Emeline Gardes, condamne le prévenu à huit mois de prison, dont quatre avec sursis et mise à l’épreuve pour une durée de deux ans, sans mandat de dépôt. La peine est assortie d’une injonction de soins et de l'obligation de trouver un travail. Le tribunal reçoit également les constitutions de parties civiles, à hauteur de 2 551 euros pour les dommages causés et 800 euros pour le préjudice moral.

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