Le primo-romancier Victor Jestin lauréat du prix Femina des lycéens

  • Récompensé par le prix de la Vocation, le livre a figuré, outre le Femina, dans les sélections des prix Renaudot et Médicis. Récompensé par le prix de la Vocation, le livre a figuré, outre le Femina, dans les sélections des prix Renaudot et Médicis.
    Récompensé par le prix de la Vocation, le livre a figuré, outre le Femina, dans les sélections des prix Renaudot et Médicis. Photo Pascal Ito © Flammarion
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Relaxnews

(AFP) - Le jeune romancier Victor Jestin, 25 ans, a reçu mercredi le prix Femina des lycéens pour son premier roman, "La Chaleur" (Flammarion), livre à l'écriture quasi hypnotique, extrêmement sensuel, sur le mal-être adolescent.

Récompensé par le prix de la Vocation, le livre a figuré, outre le Femina, dans les sélections des prix Renaudot et Médicis.

"La Chaleur" transporte le lecteur dans un camping du bord de mer, à la fin d'un été caniculaire. Un adolescent assiste sans intervenir à la mort accidentelle d'un garçon de son âge. Il enterre le corps sur la plage.

"Oscar est mort parce que je l'ai regardé mourir, sans bouger. Il est mort étranglé par les cordes d'une balançoire, comme les enfants dans les faits divers", raconte Léonard le narrateur.

Le lendemain, pour la première fois, il fera l'amour avec l'ex-petite amie du garçon décédé. Incapable d'expliquer son geste, le jeune homme, garçon plutôt réservé et timide, navigue entre culpabilité et désir.

L'idée de ce roman "vient d'un mélange et d'impressions de souvenirs de vacances", confiait le jeune écrivain rencontré récemment par un journaliste de l'AFP. "Je suis allé dans ces campings, avec ma famille d'abord puis avec des amis ensuite".

"Tout cela est entré en collision avec une envie de fiction", avait ajouté le jeune auteur venu à l'écriture après des études de cinéma. Outre ses activités de romancier (il travaille sur un deuxième roman), Victor Jestin est également scénariste.

"Merci, trop bien. Je ne sais pas quoi dire. Ce prix donné par des lycéens, donc des gens qui ont le même âge que le personnage principal, c'est spécial pour moi, ça compte beaucoup", a déclaré le jeune écrivain à la proclamation du prix. 

Interrogée par l'AFP, une lycéenne de 16 ans, Ophélie Bultez, membre du jury et élève en première générale au lycée Pierre Forest de Maubeuge (Nord), a expliqué ce choix: "Dans ce roman, j'ai aimé les thématiques développées autour du mal-être adolescent, de l'homosexualité. C'est un premier prix pour un premier roman qui en appelle d'autres".

"J'ai beaucoup aimé l'atmosphère lourde et pesante qui se dégage de ce roman. J'ai beaucoup aimé la psychologie de Léonard, le personnage principal", a déclaré pour sa part Priscilla Moussoki, en terminale L au lycée André Malraux de Gaillon (Eure).

"C'est un roman psychologique avec une structure de thriller. C'est un roman littéraire avec de vraies qualités littéraires. Une écriture simple et claire, une excellente construction du récit. C'est un bon choix pour un prix lycéen. C'est un auteur qui a de l'avenir", a estimé Évelyne Bloch-Dano, écrivain, membre du jury Femina qui a participé à la création du prix Femina des lycéens.

Le livre n'est pas sans rappeler certains textes de Jean Genet. Le jeune romancier reconnaît que son "moteur d'écriture passe (comme pour Genet) par les sens". Il y a les corps mais aussi l'ouïe agressée par les musiques incessantes diffusées par les hauts-parleurs du camping, la vue dérangée par la lumière aveuglante du soleil, la peau brûlée par la chaleur.

Il y a aussi la volonté de faire s'entrechoquer des choses contradictoires. "J'ai cherché à faire cohabiter désir et angoisse, de réconcilier des contraires", soulignait le jeune écrivain.

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