Harcèlement à l'école : les enfants "bourreaux" peuvent être sujets à des troubles mentaux

  • D'après l'Institut de statistique de l'UNESCO, un tiers des adolescents dans le monde serait concerné par le harcèlement scolaire.
    D'après l'Institut de statistique de l'UNESCO, un tiers des adolescents dans le monde serait concerné par le harcèlement scolaire. 1MoreCreative / Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Une étude américaine suggère que les enfants qui harcèlent leurs camarades à l'école peuvent souffrir de troubles mentaux tels que l'anxiété ou le repli sur soi. Selon les auteurs des travaux, cette association entre harcèlement scolaire et troubles mentaux est bidirectionnelle, c'est-à-dire qu'elle se vérifie dans les deux sens. 

Le harcèlement scolaire est un fléau qui n'épargne aucune région du globe. D'après l'Institut de statistique de l'UNESCO, un tiers des adolescents dans le monde serait concerné. La définition du harcèlement scolaire est large et désigne un ensemble d'agressions sur le plan physique et/ou psychique subies dans la durée au sein de l'école. Les enfants et adolescents victimes présentent souvent des difficultés à l'école comme le décrochage ou la phobie scolaire, et parfois des séquelles psychologiques importantes (dépression, repli sur soi, anxiété, solitude).

Mais d'après une nouvelle étude américaine parue dans Journal of Adolescence Health, le processus d'intimidation pourrait être corrélé avec des troubles mentaux et vice-versa. Autrement dit, les enfants harceleurs peuvent également être sujets à des troubles de santé mentale, avancent des chercheurs de la Columbia University Mailman School of Public Health à l'origine de ces travaux. 

Réalisée à partir de l'analyse des données de 13 200 jeunes âgés de 12 à 17 ans recueillies entre septembre 2014 et octobre 2015 dans le cadre de l'enquête nationale Population Assessment of Tobacco and Health, l'étude a tenté de déterminer un lien entre une situation de harcèlement prolongé et des troubles anxieux.
Les réponses des participants indiquent que 79% des jeunes étudiés ont assuré n'avoir jamais intimidé d'autres personnes, tandis que 11% ont reconnu l'avoir fait un peu plus d'un an avant le moment d'être interrogé et 10% au cours de la dernière année. A la question "avez-vous intimidé d'autres camarades au cours du mois écoulé ?", la proportion de réponses par l'affirmative passe à 16%, indique l'étude.

Tenir compte d'éventuels troubles mentaux dans les stratégies de prévention 

Lorsque les chercheurs ont examiné la possible relation entre la perpétration de l'intimidation comme prédicateur des troubles de santé mentale, ces derniers ont constaté que les jeunes qui ont déclaré être les auteurs de l'intimidation étaient davantage susceptibles de développer une incidence modérée à élevée de troubles mentaux par rapport aux autres qui ont déclaré n'avoir jamais harcelé d'autres personnes. 

Mais l'inverse était vrai aussi : les adolescents qui éprouvaient des problèmes de repli sur soi modérés à élevés présentaient un risque accru de harceler, comparativement à ceux qui n'avaient pas ou peu de problèmes de santé mentale.

"Ces résultats indiquent que les stratégies de prévention et d'intervention en matière de comportements d'intimidation chez les jeunes devraient tenir compte des sentiments négatifs et des problèmes de santé mentale et les traiter", considère Silvia Martins, directrice de l'Unité d'épidémiologie de l'abus de substances du Département d'épidémiologie de la Mailman School et autrice principale de l'étude.

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