Rodez : du Monastère Saint-Amans à la place des Toiles
Cédé par les comtes de Rodez, l’établissement a accueilli une communauté de bénédictins au début du VIIe siècle. Les bâtiments seront finalement vendus à des particuliers à la fin du XVIIIe siècle.
L’église Saint-Amans de Rodez faisait partie, jusqu’à la Révolution, d’un monastère. Les bâtiments qui abritaient la communauté de religieux se dressaient au sud de l’édifice et ont aujourd’hui presque entièrement disparu.
Le lieu de culte s’est développé à l’emplacement d’une nécropole antique, à l’extérieur des remparts de la ville romaine, autour de la sépulture de saint Amans, le premier évêque de Rodez. Dès lors, des religieux sont chargés de la gestion des reliques et des inhumations, comme de la tenue d’offices religieux.
Si un cimetière se développe rapidement, car l’attrait d’être inhumé au plus proche d’un lieu saint est très grand, c’est également un bourg qui grandit autour de l’église. Cet épanouissement sera encore accentué par l’arrivée des comtes de Rodez dans cette partie de la ville au début du XIe siècle. Ils choisissent tout d’abord une résidence au sud, au bas de l’actuelle rue de Laumière, avant de s’établir au nord de l’église, place de l’Olmet, dans le troisième quart du XIIIe siècle.
Les bénédictins s’installent à Saint-Amans
Peu de temps après leur venue, ils font don de l’établissement religieux, signalé comme abbaye et basilique royale au début du VIIe siècle, à la puissante abbaye Saint-Victor de Marseille. Saint-Amans en devient un prieuré adoptant la règle des bénédictins.
La vie en communauté des religieux demande des bâtiments spécifiques, appelés bâtiments conventuels, nécessaires à la vie et aux activités quotidiennes : dortoir, réfectoire, salle capitulaire pour se rassembler et parler de la règle et de la vie en communauté, espaces utilitaires (cuisine, écurie, jardin…), le tout desservi par un cloître dans lequel se faisaient également étude et inhumations.
Un dessin représentant le Bourg de Rodez en 1495 nous donne une première image sommaire de ces bâtiments conventuels : deux galeries de cloître délimitant une cour où sont représentés des sarcophages, entourées par des bâtiments et un espace non bâti accolé qui pourrait correspondre à un jardin. La disposition est confirmée par un plan de 1764 dressé au moment de la reconstruction de l’église et qui donne la fonction des espaces du rez-de-chaussée.
Les bâtiments vendus à des particuliers
Les bâtiments sont vendus en 1794 comme Biens Nationaux, partagés en plusieurs lots, à des particuliers, après la dissolution de la communauté. Ils sont remaniés, ou reconstruits, et deviennent des habitations. Une partie, correspondant au cloître et aux bâtiments longeant la cour, est transformée en hôtel dans le courant du XXe siècle – la cour avait déjà été comblée auparavant par la construction d’un immeuble supplémentaire. L’hôtel, appelé "de Lodève", est détruit en 1988 et les terrains sont acquis par la commune de Rodez pour agrandir la place des Toiles. Il est possible que ces constructions aient conservé des vestiges des bâtiments conventuels. Il ne reste de visibles que trois grands arcs brisés en grès rose, dont un incluant un bénitier, au sud de la place, ainsi que le souvenir, dans le parcellaire actuel, de l’emplacement des différents espaces du monastère et du jardin qui l’accompagnait, le long de l’actuel passage du Prieuré.
(À suivre)
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