Bleu de chauffe, pépite aveyronnaise d’une maroquinerie belle et consciente

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  • Alexandre Rousseau : « Chez Bleu de chauffe chaque artisan fabrique son produit de A à Z. Nous ne fonctionnons pas à la chaîne »	CP
    Alexandre Rousseau : « Chez Bleu de chauffe chaque artisan fabrique son produit de A à Z. Nous ne fonctionnons pas à la chaîne » CP Repro CPA
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Aurélien Delbouis

Installée au pied du viaduc de Millau, la marque Bleu de chauffe redonne du sens à une maroquinerie artisanale, consciente et responsable.

Sac "plombier", sac "postier", "télégramme", "forestier", "coursier"… Chacun des modèles de ""Bleu de chauffe" puise son inspiration de l’esprit "workwear" d’antan. Et en réinventant les codes des sacs de métier d’autrefois, la petite marque aveyronnaise s’est offert une place de choix dans le vestiaire "casual chic" des fashionistas du monde entier. Installée à Saint-Georges de Luzençon, au pied du viaduc de Millau, la société "Bleu de chauffe" s’est mise au travail en 2009 sous l’impulsion d’Alexandre Rousseau, designer produit et co-fondateur de la marque. Lui qui avant de gagner l’Aveyron a fait ses armes dans des maisons de luxe comme Richemont ou Lancel.

Réhabiliter le made in France

Lassitude aidant, le quadragénaire s’associe alors à Thierry Batteux, un collègue de bureau avec qui il a collaboré pour la marque Le Coq sportif et Julien Hanchir, débauché non loin de là dans la société "Le sac du Berger". Opérationnel, le trio décide de s’implanter en Aveyron, dans le sud du département, berceau historique du cuir. Celui que l’on surnomme encore "Le Pays du Cuir" comme en témoigne la présence de plusieurs tanneries, mégisseries et marques reconnues de ganterie, maroquinerie, de sellerie.

Un choix fort, affirmé, fondé sur cette conviction : valoriser le savoir-faire local des artisans des Grands Causses. "L’authenticité pour nous ne passe pas uniquement par un style, mais aussi par des matières et par un mode de production local. C’est dans cette démarche qu’on a construit notre destinée" développe Alexandre. Fabriquée à la main avec des matériaux 100 % made in France, chaque pièce "Bleu de chauffe" est signée et datée par la personne qui l’a montée. Une "petite attention" très éloignée de la production industrielle… "C’est amusant parce qu’on reçoit souvent des mails de clients qui souhaitent remercier Camille, Fabienne ou Morgane", sourit le designer.

Conscience écologique

Installée depuis 2018 dans de nouveaux locaux avec vue époustouflante sur les haubans du viaduc dessiné par Norman Foster, l’équipe d’une trentaine de personnes produit près de 15 000 pièces à l’année pour un chiffre d’affaires 2,7 millions d’euros en 2017. Des sacs, pochettes, portefeuilles, ceintures, sandales que l’on retrouve chez plus d’une centaine de dépositaires en Allemagne, au Pays-Bas, en Belgique. En France aussi, bien évidemment, ou encore sur le site internet de la marque. Une marque en quête permanente de sens et résolument tournée vers l’écologie. "Les cuirs Bleu de chauffe sont naturels et traités végétal ce qui consiste à transformer le cuir au moyen d’agents naturels : mimosa, châtaignier ou d’acacia. Après usage, l’eau est décantée, retraitée et relâchée dans la rivière aussi pure qu’à l’entrée." Conscience, écologique, la marque va encore plus loin en offrant à ses salariés un potager d’entreprise. Le but ? Offrir à ses collaborateurs des légumes et fruits gratuits. "Une démarche d’entreprise fédératrice pour nos salariés" conclut le cofondateur qui en toute sincérité cultive aujourd’hui à Saint-Georges les succès de demain.

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