Portillo revisite le Cubisme de Picasso dans une version tout en douceur
Maître du Courbisme, Francisco Portillo nous invite dans son atelier aveyronnais. Il nous explique ce mouvement mélant minutie et abstraction.
Modigliani, Picasso, Botero sont de ceux qui l’inspirent. Il a depuis pris ses distances. Au sens propre, comme au figuré. Installé depuis de longues années à Onet-le-Château, Francisco Portillo a fait de la cité ruthénoise son repaire. Son atelier d’artiste qu’il ne délaisse que très rarement. "Une vie d’ascèse" qu’il laisse parfois à l’occasion d’une exposition, d’un vernissage… Mais là n’est pas sa réalité. Passionné de design et d’architecture, le sellier automobile de formation, a tout quitté pour se consacrer à sa passion : la peinture. Un retour aux sources, vingt ans après un passage par l’école des Beaux-Arts et une ambition : donner au Courbisme, ce mouvement dont il est ni plus ni moins, le grand maître, la notoriété qu’il mérite.
"J’ai trouvé mon style ; une peinture pure, dépouillée de tout artifice, minimaliste, minutieuse mais complexe malgré tout." Quand l’abstraction côtoie le détail… Maître-mot du courbisme, "les courbes évidemment, mais aussi les lignes, précises. Rien n’est tracé au hasard."
Son inspiration première : "les femmes, d’où les courbes !" Un monde en noir et gris qui ne s’accorde une petite touche de couleur que très rarement. "Je suis plutôt parti sur le côté gris, les gens me reconnaissent aussi pour ces teintes grises. Mais je pose de temps à autre, une petite pointe de couleur à un endroit très précis."
Dans son atelier aveyronnais, les journées de Francisco Portillo se ressemblent : "Beaucoup de dessins, d’heures de dessin, de prototypes, une quête constante d’équilibre. Vient ensuite l’heure des finitions, une étape qui me prend le plus de temps. Je peux passer une heure et demi pour tracer une ligne de 30 centimètres." Un souci évident du détail qui plaît, jusqu’à ses pairs, qui en 2012 consacrent l’œuvre du peintre dans le dictionnaire Larousse cotations des artistes. Un Graal qui invite Francisco à poursuivre son œuvre. "Je suis ravi de cette cotation qui me conforte. C’est une belle carte de visite. Un plus quand on expose."
Accrochées ce mois aux cimaises d’une galerie à Beyrouth au Liban, ses toiles, "des grands formats, peintures à l’huile", séduisent. De la quinzaine exposée pas une seule ne devrait faire le voyage retour : "agréable !" Bien avant Pierre Soulages, à qui le Louvre consacre une exposition historique à compter du 12 décembre prochain, le Castonétois s’est même offert la pyramide du musée parisien lors du denier salon Art Shopping. "Une belle expérience", qui en appelle d’autres… pour qui s’armera d’un peu de patience. "Il me faut bien une année pour compléter ce que j’appelle une collection", plaide l’artiste, un brin facétieux quand il s’agit de clore cet entretien : "Je ne peux pas aller plus vite que la peinture !"
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