Bassin : prochaines audiences du tribunal décisives pour le futur de Jinjiang Sam

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  • Des salariés CGT de Jinjiang SAM avec, à droite, les représentants du personnel, Sébastien Lallier et Ghislaine Gistau.
    Des salariés CGT de Jinjiang SAM avec, à droite, les représentants du personnel, Sébastien Lallier et Ghislaine Gistau. - Repro CPA
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M-CH. B.

Lors d’un point presse vendredi 13 décembre, les représentants du personnel CGT ont dit à quel point il était urgent d’intervenir de façon concrète.

On a du boulot, mais on ne peut pas le faire ", lance Ghislaine Gistau, représentante du personnel de Jingjiang Sam. Voilà la situation ubuesque à laquelle sont confrontés les salariés de l’entreprise. Faut-il d’ailleurs encore prononcer le nom du repreneur chinois qui, en 2017, avait fait miroiter monts et merveilles et surtout des investissements pour remplacer des machines obsolètes (telles que des presses à mouler), sans risquer "l’explosion sociale" qu’on a d’ailleurs frôlée mercredi ? Les salariés ne veulent plus entendre parler des dirigeants chinois qui avaient été pourtant les seuls à présenter un projet industriel de reprise cohérent il y a deux ans.

3, 5 millions d’euros de dette

Mais rien n’a été fait. Pire, " en 2019 ils n’ont pas payé les fournisseurs, ni les charges sociales et fiscales. On était à la rue au niveau de la trésorerie, il n’y avait pas d’argent sur les comptes. La dette est montée à 3 millions et demi d’euros ", détaille Sébastien Lallier, autre représentant du personnel Sam. " Normalement c’est à la société en difficulté de dire qu’elle est en cessation de paiements. C’est très rare mais là, c’est le procureur de la République qui a saisi le président du tribunal de commerce de Toulouse car il n’y avait plus aucun dialogue entre l’état, Renault et la direction générale ", reprend Ghislaine Gistau. " Les Chinois ont même proféré des menaces de sabotage sur l’outillage Renault. C’était très tendu ", insiste Sébastien Lallier. Alors qu’il faut rappeler que leur client numéro 1, Renault, s’est engagé pour des commandes, sur des moteurs d’avenir, hybride et électrique, à hauteur de 85 millions d’euros de chiffre d’affaires jusqu’en 2025. " On fabrique une pièce indispensable pour la Clio 5 essence. Sans elle ce sont 100 000 voitures qui ne se vendront pas. On continue à être un fournisseur incontournable pour Renault. Derrière, il y a des enjeux commerciaux mondiaux ", martèle Ghislaine Gistau. C’est aussi pour ça que les administrateurs et le juge-commissaire se sont déplacés mercredi dernier sur site. Ils ont pu constater l’unité des salariés contre leur direction. Même Renault pousse pour que les dirigeants chinois sortent et un manager de crise a même été choisi par Renault.

Les soutiens à la Sam sont nombreux, mais Sébastien Lallier en appelle à une aide financière, à des enveloppes que l’État où la Région pourraient mettre sur la table. " Il faut vraiment investir dans des outils de travail car de nouvelles machines peuvent attirer des repreneurs. "

" On alerte tout le monde. Renault veut ses pièces dans les délais, après ce sera trop tard. Le pire est d’être dans l’attentisme ", ajoute Ghislaine Gistau.

Rondes de jour et de nuit

Face aux Chinois qui ont " joué le pourrissement ", pour des raisons peu claires - certains évoquent une vengeance car les salariés n’auraient pas obtempéré à tous les desiderata de la direction - les représentants du personnel continuent à demander fermement un redressement judiciaire de niveau 3 (une gestion uniquement des administrateurs) et non de niveau 2, comme actuellement, laissant encore des pouvoirs à Jingjiang qui aurait, selon les représentants du personnel, " fait du cinéma à la barre pour tenter d’apitoyer les juges alors qu’ils n’ont jamais eu de stratégie d’entreprise ". Les trois prochaines audiences au tribunal de commerce ont été fixées au 20 décembre, 9 et 17 janvier, avec un délibéré attendu pour la fin janvier 2020. Janvier où ils seront également reçus à la Région, par la présidente Carole Delga. D’ici là, deux semaines pleines de chômage partiel (en cette période de fin d’année), en raison de la baisse d’activité, vont être observées. Mais les salariés de la Sam, déjà échaudés, restent " vigilants ". Ils vont effectuer des rondes de jour et de nuit car " on a pu voir la volonté de nuire des dirigeants chinois. On n’a pas confiance ".

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