Les points chauds des élections municipales en Aveyron

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Joël Born

L’année 2020 sera marquée par les élections municipales, les 15 et 22 mars, dans les 285 communes aveyronnaises. L’occasion de faire un premier point (en deux temps) sur les… points chauds du département. 

C’est certainement l’une des élections « préférées » des Français. Parce qu’elle est au plus près de leurs préoccupations quotidiennes. Dans moins de trois mois, les 15 et 22 mars prochains, les électeurs des 285 communes aveyronnaises seront appelés aux urnes pour désigner leurs nouveaux représentants. Que faut-il attendre de ces nouvelles joutes municipales, qui permettront également de désigner les élus communautaires? Quels seront les principaux points chauds dans le département ? Avant de basculer dans cette nouvelle année élective, nous avons effectué un premier tour d’horizon.

Rodez : Teyssèdre ratisse large pour réussir la passe de trois

Christian Teyssèdre de représente à Rodez.
Christian Teyssèdre de représente à Rodez. Centre Presse - José A. Torres

S’appuyant sur le bilan de ses deux premiers mandats, le maire sortant Christian Teyssèdre (ancien socialiste devenu Macroniste, bien qu’il ne veuille pas partir aux prochaines municipales avec l’investiture de La République en marche) est fermement décidé à réussir la passe de trois. Habile en politique, le premier élu ruthénois a ratissé large en conservant sur sa liste les sortantes socialistes Monique Herment-Bultel et Sarah Vidal (nombreux sont ceux qui pensaient que l’adjointe à la culture se lancerait dans la bataille à la tête d’une liste de gauche) ou l’ancien secrétaire fédéral du PS Bernard Ferrand, tout en attirant quelques personnalités de droite, à commencer par l’ancienne adjointe de Marc Censi, Régine Taussat, ou l’ancien directeur de cabinet de Jean-Claude Luche, Francis Castan. En d’autres temps, on aurait dit que le pari est osé et qu’il pourrait se retourner contre son instigateur, dans une sorte d’effet boomerang. Mais depuis l’élection d’Emmanuel Macron, personne ne s’étonne plus de rien.
Relativement absente des débats depuis pas mal de temps, à l’image de son ancien chef de file Yves Censi, disparu des radars, la droite ruthénoise essaye de se recomposer autour de Serge Julien. L’actuel conseiller d’opposition, qui n’a finalement rien à perdre, conduira la liste Rodez Ensemble Autrement, en compagnie notamment de la conseillère régionale Anne-Sophie Monestier-Charrié.
À gauche du PS, ou tout du moins ce qu’il en reste, l’équipe de Rodez Citoyen s’est constituée autour de quelques opposants à Christian Teyssèdre, à qui ils reprochent, entre autres, une certaine forme de despotisme. Aux côtés d’Éléonore échène, l’une des porte-parole du groupe, figurent notamment Chantal Combelles, Matthieu Lebrun, qui conduira finalement la liste, Claudine Bonhomme ou bien encore, Marion Berardi, dont le père Bruno a longtemps porté la parole des Verts. Une quatrième liste sera-t-elle de la partie ruthénoise ? Ces dernières semaines, l’handipreneur Jean-Philippe Murat a fait acte de candidature. Parviendra-t-il à réunir 34 noms derrière le sien ? Dans tous les cas, la campagne promet d’être plus musclée qu’elle ne s’annonçait il y a de cela quelques mois seulement.

Millau : Emmanuelle Gazel passe à l’offensive

Emmanuelle Gazel brique la mairie de Millau.
Emmanuelle Gazel brique la mairie de Millau. Centre Presse - José A. Torres

Depuis son élection au conseil régional, Emmanuelle Gazel quadrille le terrain et multiplie ses interventions. Autant dire que la jeune élue socialiste a pris les devants pour tenter de reconquérir la deuxième ville du département. Dans sa liste, qu’elle vient de présenter, on retrouve d’ailleurs quelques personnalités marquantes de la cité du gant, dont l’ancien président du Mondial de pétanque, Jean-Pierre Mas, et le président du Som Rugby, Thierry Perez. La tâche risque d’être ardue pour le maire sortant des Républicains Christophe Saint-Pierre, d’autant que le premier élu millavois devra également composer avec les deux autres candidatures, à droite, de Philippe Ramondenc et Jérôme Rouve, ces deux derniers s’étant déjà échangés les premières « amabilités » de campagne. La bataille promet d’être rude. Avec le devenir du centre hospitalier et le projet d’hôpital médian, qui devraient occuper une bonne partie des débats sudistes.

Villefranche : Serge Roques passe la main

A Villefranche-de-Rouergue, Serge Roques a choisi de ne pas se répresenter.
A Villefranche-de-Rouergue, Serge Roques a choisi de ne pas se répresenter. DDM - Jean-Paul Couffin

Pendant plusieurs décennies, la sous-préfecture villefranchoise fut un fief des radicaux de gauche, avec Robert Fabre et Jean Rigal. Tombeur de ce dernier, l’ancien député UMP de 72 ans, Serge Roques, a décidé de jeter l’éponge, après trois mandats successifs, depuis 2001. Sa succession n’est pas jouée d’avance, puisque le jeune conseiller régional radical de gauche Jean-Sébastien Orcibal sera opposé à l’actuel premier adjoint, Laurent Tranier. Ancien candidat UMP aux législatives puis délégué de circonscription des Républicains, cet éditeur de profession dit ne plus être encarté et souhaite conduire une liste sans étiquette. Au pied de la collégiale, la succession de Serge Roques semble plus que jamais ouverte, la gauche ayant une revanche à prendre, la droite ayant une conquête à préserver.

Retrouvez samedi 21 décembre la suite de notre premier tour… d’horizon politique. D’Onet-le-Château à Decazeville, en passant par Saint-Affrique, Espalion et Capdenac.

 

Le chiffre

285

Lors des municipales de 2014, le département de l’Aveyron comptait 304 communes. Avec l’apparition des communes nouvelles, elles ne sont plus aujourd’hui que 285.

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