Après les essais entre les perches, Richard Recoules transforme le Bistrot du coin à Paris

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  • Richard Recoules aime ce métier « à la fois ingrat et valorisant ».
    Richard Recoules aime ce métier « à la fois ingrat et valorisant ». Rui Dos Santos -
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Rui Dos Santos

Le Bozoulais aurait pu être rugbyman professionnel. Il a choisi la restauration.

Quel est le point commun entre le demi de mêlée Morgan Parra, le centre Mathieu Bastareaud, le 2e ligne Yoann Maestri, le centre Wesley Fofana ou encore le 3e ligne Raphaël Lakafia ? Ce sont des joueurs de rugby. Oui. Ils sont tous internationaux. Tout à fait. Ils évoluent dans des clubs majeurs du Top 14. Exact. Ils sont nés en 1988. Bien vu. Ces réponses sont donc justes. Elles figurent d’ailleurs en lettres majuscules sur leur curriculum vitae. En revanche, il en manque une. Vous séchez ? C’est simple pourtant : ils ont tous les cinq porté le maillot de l’équipe de France des moins de 18 ans avec un certain Richard Recoules. "C’est déjà loin tout ça, s’amuse l’intéressé. Et puis, je ne suis pas certain que ça les a marqués !". Lui non plus d’ailleurs, pas plus que ça. "Je garde un bon souvenir de cette période mais je n’ai pas de regret, confirme-t-il volontiers. La vie de rugbyman professionnel à laquelle j’ai un peu goûté ne me plaisait pas. Elle n’était pas épanouissante". Il n’a pas conservé de contacts avec ses équipiers fréquentés au haut niveau (celle qui avait été baptisée "la génération dorée"), a tourné la page, regarde quelques matches mais arrive à "vibrer pour le Stade toulousain".

Richard Recoules est né à Rodez. En 1988 donc. "Je suis un faux jeune et pas encore un vrai vieux !", lance-t-il, avec un grand sourire. Mais il a grandi à Bozouls, où étaient (et sont toujours) installés ses parents et où son père Christophe est instituteur. Issu d’une famille 100 % aveyronnaise : grand-père paternel de Lestrade-et-Thouels, grand-mère paternelle de La Capelle-Bleys, grand-père maternel de Bozouls (Le Bruel exactement), grand-mère maternelle d’Huparlac. Adolescent, après une classe de 1re au lycée Monteil à Rodez, il a rejoint le pôle espoir rugby de Jolimont à Toulouse, avant d’intégrer le centre de formation de Colomiers. Champion de France avec les Crabos columérins, il est passé par les Reichel (sous la houlette de Jean-Luc Sadourny) puis les Espoirs.

 

Tout en en effectuant les séances avec les seniors entraînés par Roland Pujo. Il a d’ailleurs disputé seize minutes d’une rencontre de Pro D2 en 2008-2009. Le demi d’ouverture, capable de jouer à l’arrière, semblait promis à une belle carrière rugbystique. Mais voilà, il a fait d’autres choix. Tout en menant avec brio ce parcours sportif, Richard Recoules a continué ses études. En l’occurrence à l’école supérieure de commerce (ESC devenue Toulouse business school) de la Ville rose. Pendant ce cycle, il a joué à Rodez en Fédérale 2 (il faisait du covoiturage, à partir d’Albi, avec le 3e ligne et actuel entraîneur de Decazeville Anthony Jullian et le demi de mêlée Sébastien Pagès), puis six mois avec les potes à Espalion, avec une accession en Honneur Pyrénées à la clé. Son master TBS en poche, il est entré en tant que chargé de développement chez Kronenbourg. "Malgré ce poste très intéressant et des garanties de progression de la part de mon employeur, j’ai très vite eu envie de voler de mes propres ailes", reconnaît-il encore aujourd’hui. Il a commencé par l’épicerie du Trou à Bozouls, en juin 2014, avec ses deux amis d’enfance Claire Marlet et Karim Bouchfira, avant de monter à la capitale voilà quatre ans "pour apprendre le métier dans la restauration". Il a passé six mois au Bistrot du coin à Levallois puis son patron lui a demandé de rejoindre l’autre Bistrot du coin qu’il possédait 73 rue Ledru-Rollin dans le 12e arrondissement à Paris. D’abord serveur, puis responsable, Richard Recoules a pris la gérance il y a maintenant deux ans. Un clin d’œil à l’histoire familiale puisque ses grands-parents maternels, montés eux aussi à Paris… quelques années avant lui, possédaient un bistrot à 300 mètres de là !

Un passionné de quilles de huit

Situé entre la gare de Lyon et Bastille, le Bistrot du coin, c’est une équipe de treize salariés, 120 couverts, dont 50 en terrasse, pour "une grande et riche mixité au niveau de la clientèle". Le propos est du maître des lieux. Il ajoute : "Il y a des ouvriers, les plus matinaux souvent, puis des cols blancs, des personnes qui travaillent dans les bureaux voisins à midi ou à l’hôpital spécialisé en ophtalmologie situé à deux pas. Sans oublier les touristes. Le soir, ce sont plutôt des habitués". Des profils variés mais unanimes pour apprécier "une cuisine française et du monde", avec, notamment, cinq plats du jour. "Il y en a pour tous les goûts !", insiste-t-il. En revanche, pas d’aligot sur la carte ! La réponse est claire : "C’est une brasserie parisienne. On ne revendique pas systématiquement le côté aveyronnais". Que lui reste-t-il justement de l’Aveyron ? "La plus grande partie de ma famille est au pays et je rentre tous les deux ou trois mois à Bozouls, souligne-t-il. Et puis l’amour pour les quilles de huit". Il a d’ailleurs défendu les couleurs du Sport quilles rouergat à Paris… Bon sang ne saurait mentir ! Quand il regarde vers l’horizon, Richard Recoules est catégorique : "Mon avenir est dans la restauration. Ici ou ailleurs. C’est un beau métier. à la fois hyper ingrat et très valorisant". "J’aime ce contact avec la clientèle, j’aime discuter avec tous ceux qui poussent la porte de l’établissement, poursuit-il. Accueillir les citoyens du monde entier".

Et l’affable aveyronnais de conclure : "J’espère que la cuisine du Bistrot du coin leur parle autant !".

Le bistrot du coin, 73 rue Ledru-Rollin, 75012 Paris (01 44 67 92 62).
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