Eddy Seigneur, du guidon au volant
L’ancien champion de France de contre-la-montre avec, notamment, l’équipe aveyronnaise de la RAGT Semences, a créé son entreprise de taxi à Chantilly, dans l’Oise.
Eddy Seigneur, cycliste professionnel entre 1992 et 2005 a vécu trois ans de sa vie au sein de la RAGT Semences. L’entreprise aveyronnaise est entrée dans le monde du vélo en 2003, prenant la suite de Jean Deltour.
Dans les faits, beaucoup de changements ont eu lieu pour les coureurs. "Les entraînements se faisaient en Aveyron, vers Saint-Affrique en hiver. Ça nous a changés radicalement oui, se souvient Eddy. Les entraînements sont plus durs, plus ardus que dans le Lyonnais."
Une période de sa vie où Eddy Seigneur va remporter ses plus belles courses. "Les trois titres de champion de France de contre-la-montre avec la RAGT sont magnifiques. Je me souviens d’une année où l’on n’avait rien gagné de la saison… Puis je remporte ce fameux contre-la-montre près de Gap. Cela avait fait un bien fou à l’équipe."
Mais son souvenir qu’il garde en tête quand on lui parle de sa période aveyronnaise, c’est la visite des locaux de la RAGT Semences. "J’ai pu découvrir l’Aveyron en visitant cette usine. J’ai découvert leur culture, la sympathie des gens. À cette époque, l’entreprise venait d’inventer une pelouse qui ne poussait pas, c’était innovant. RAGT Semences était une entreprise qui avait une vision futuriste, ça me plaisait. Et puis le cadre où était implantée l’entreprise. Il n’y avait rien autour de l’usine. C’était impressionnant."
Arrêt de carrière cycliste en 2005
Après seulement trois ans dans le monde du cyclisme, RAGT Semences a décidé de stopper sa collaboration dans le monde du vélo. C’était en 2005. Une désolation pour les membres de cette équipe. "On était des coureurs qui se connaissaient bien, puisque le groupe était quasiment le même depuis 2000 et l’époque de Jean Deltour. Alors que la RAGT vienne dans le vélo c’était très bien, mais elle n’est pas restée assez longtemps. Une équipe se construit sur le long terme et là, faire juste trois ans, c’est dommage".
D’autant plus dommage qu’Eddy Seigneur aurait aimé continuer l’aventure avec l’équipe aveyronnaise. Non pas en tant que cycliste mais en tant que directeur sportif. "J’avais décidé d’arrêter dans tous les cas en 2005. Mais je voulais rester dans le monde du vélo. Ça aurait pu être une belle reconversion de devenir directeur sportif de cette équipe. J’ai eu des regrets que ça s’arrête car j’aurais pu mettre un premier pied dans l’étrier."
Du coup, après sa fin de carrière de sportif, Eddy Seigneur a passé ces brevets d’état pour devenir directeur sportif. Et en 2008, il exerce pour la première fois au sein du Crédit Agricole. Son expérience ne va durer qu’un an. Mais il rebondit tout de suite et va entrer dans l’équipe d’Astana, où évoluait Alberto Contador, vainqueur de sept grands Tours. Là pareil, son contrat ne dure qu’une année.
Entre 2010 et 2011, Eddy Seigneur devient directeur sportif d’une équipe picarde qui évolue en DN1 (meilleure équipe nationale française). Sa carrière va prendre un véritable tournant à la fin de l’année 2011.
Le natif de Beauvais va s’engager avec IAM Cycling. "C’était une équipe avec un très gros budget. Le projet me paraissait bien et important. On est parti d’une feuille blanche. Il n’y avait rien, il a fallu tout construire. Et on a gagné des étapes un peu partout dans le monde. On a eu un joli palmarès en cinq ans d’existence. Mais l’équipe a dû s’arrêter en 2016."
C’est à partir de cette année-là qu’Eddy Seigneur s’est mis à réfléchir sur la continuité de sa carrière. "Je me suis remis en question et j’ai réfléchi sur le monde du vélo. Ce sont les sponsors qui décident d’arrêter du jour au lendemain. Ils font ce qu’ils veulent avec leur argent, mais arrivé à 50 ans, on réfléchit. Je voulais néanmoins rester dans le monde du vélo, j’ai contacté plusieurs équipes, mais aucune ne m’a répondu favorablement."
Deux ans de chômage
Eddy Seigneur n’a pas trouvé une roue de secours dans le monde du vélo, alors que l’ancien champion de France du contre-la-montre à quatre reprises s’est proposé à des différents postes. "Au-delà des équipes que j’ai essayé de contacter, je me suis également proposé pour les équipes de France féminine et masculine. Mais là non plus, mon profil n’était pas le bon".
Après deux ans de chômage, celui qui a gagné une étape sur les Champs Elysées lors du Tour de France 1994, a créé son entreprise, Taxi Seigneur "J’aime conduire, j’aime la relation avec les gens. Le fait de conduire un taxi apporte un service à la personne. C’est quelque chose d’important pour moi. Puis le fait de ne pas avoir de patron derrière moi, de choisir les horaires que je veux… Me font pensé au job de directeur sportif. À l’époque c’était pareil. Certes, on avait des comptes à rendre mais j’étais toujours libre dans tout ce que je faisais dans le cadre de mon job. J’étais mon propre patron comme aujourd’hui avec Taxi Seigneur".
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