Sophie-Jeanne Vidal, une restauratrice d’art qui apporte sa pierre aux édifices

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  • « Colossal ! ». C’est ainsi que Sophie-Jeanne Vidal, conservateur-restaurateur d’œuvres sculptées, dont l’atelier sécurisé de 120 m2 est installé au cœur du hameau de Soulages, à deux pas de Naucelle, qualifie le chantier du musée Narbo Via où elle intervient depuis plusieurs années, en charge de la restauration des collections archéologiques lapidaires. Comme, par exemple, le positionnement et le goujonnage de la tête et le corps de cet aigle. « Colossal ! ». C’est ainsi que Sophie-Jeanne Vidal, conservateur-restaurateur d’œuvres sculptées, dont l’atelier sécurisé de 120 m2 est installé au cœur du hameau de Soulages, à deux pas de Naucelle, qualifie le chantier du musée Narbo Via où elle intervient depuis plusieurs années, en charge de la restauration des collections archéologiques lapidaires. Comme, par exemple, le positionnement et le goujonnage de la tête et le corps de cet aigle.
    « Colossal ! ». C’est ainsi que Sophie-Jeanne Vidal, conservateur-restaurateur d’œuvres sculptées, dont l’atelier sécurisé de 120 m2 est installé au cœur du hameau de Soulages, à deux pas de Naucelle, qualifie le chantier du musée Narbo Via où elle intervient depuis plusieurs années, en charge de la restauration des collections archéologiques lapidaires. Comme, par exemple, le positionnement et le goujonnage de la tête et le corps de cet aigle. Musée Narbo Via
Publié le
Rui Dos Santos

Conservateur-restaurateur d’œuvres sculptées, née certes à Montpellier en 1976 mais dont l’atelier est installé à Soulages, près de Naucelle, sur les terres familiales depuis six générations, elle est très demandée au chevet du patrimoine culturel.

Si l’adage qui veut que "Nul n’est prophète en son pays" est vrai, elle en est alors l’exemple vivant. Reconnue et donc (très) demandée à travers tout l’Hexagone, et même à l’étranger, Sophie-Jeanne Vidal a peu œuvré en Aveyron. Sur la cathédrale de Rodez en 2012 et les stèles de Touriès, à l’invitation du service départemental d’archéologie. Puis pas grand-chose d’autre au pays.

Née à Montpellier, "pour des raisons médicales", la jeune quadra a grandi à Soulages, un hameau de la commune de Naucelle, sur des terres qui appartiennent à sa famille depuis six générations. Après le lycée Foch à Rodez, elle a rejoint Toulouse, puis Paris. Titulaire d’un master de conservation-restauration des biens culturels, spécialité sculpture (université Paris I) et d’un diplôme des métiers d’art en sculpture pierre, cette maman zen de deux enfants (Victor, âgé de 10 ans, et Joséphine, 7 ans) a décidé de mettre ces différents acquis, qualifiés de "complémentaires", au service de missions de conservation et restauration, et de conservation préventive depuis plus d’une décennie. Elle a d’ailleurs créé, en 2014, l’Atelier du Rouge-Gorge, une structure spécialisée dans l’art et le patrimoine. Elle articule ses actions autour de deux pôles : "Conservation et restauration avec, pour objectif, la pérennité de l’œuvre et de l’information ; patrimoine, au travers d’expériences collaboratives pluridisciplinaires, à même de favoriser sa présentation, son étude et sa mise en valeur". Sophie-Jeanne Vidal a l’amour du beau. Peut-être un héritage de ses séjours en Erasmus en Italie (Ravène et Bologne), en Grèce et en Égypte. "Je voulais travailler avec mes mains et la restauration d’art était ainsi un bon compromis entre l’histoire et la sculpture, souligne-t-elle. Mon parcours m’a permis d’étayer et de développer ma maîtrise logistique de missions plurielles (étude d’œuvre, restauration, conseil et expertise, chantier de collections, restitution), mon expérience des matériaux (pierreux, bois, terre cuite, plâtre, métal, enduits peints) et des contextes". Et de se réjouir : "Je peux toucher à tout. C’est une chance !".

En 2020, grâce, notamment, à son Atelier du Rouge-Gorge, Sophie-Jeanne Vidal va continuer la conservation et la restauration de biens culturels. Tout en gardant un œil attentif sur l’ouverture du musée Narbo Via à Narbonne à l’automne. Mais, elle va aussi découvrir une nouvelle activité : l’intervention lors d’un colloque international. En l’occurrence à Chypre en juin. Elle va ainsi accompagner Anne-Sophie Brun, une archéologue spécialisée en glyptographie (l’étude des signes gravés dans la pierre), qu’elle a connue à l’occasion du chantier de l’abbatiale de Saint-Gilles dans le Gard.

« Je pense que je n’aurai jamais un chantier comme Narbo Via ! »

Dans le désordre : une intervention sur les collections du site archéologique de Montmaurin en Haute-Garonne, autour du portail de l’abbatiale de Saint-Gilles dans le Gard (une sous-traitance pour le Ruthénois Dominique Vermorel) et sur ceux de la cathédrale d’Auch dans le Gers (une collaboration avec l’atelier du sculpteur Florent Lebon). Pour ne citer que les plus récentes. Elle a pu également intervenir sur des œuvres contemporaines, comme sur le diagnostic, l’étude et la restauration des Tulipes de Shangri-La de Yayoi Kusama à Lille. Mais, Sophie-Jeanne Vidal a des étoiles dans les yeux dès qu’il est question du musée Narbo Via à Narbonne. « Je pense que je n’aurai pas un autre projet comme celui-là dans ma vie ! », confirme l’intéressée. Confié à l’Anglais Sir Norman Forster, celui qui a donné vie au viaduc de Millau, ce futur musée de l’Antiquité, dont l’ouverture est programmée à l’automne 2020, va présenter une collection d’environ 15 000 œuvres antiques (notamment des tombeaux, des stèles, des bas-reliefs, des hauts-reliefs…) issues de Narbonne. La visite sera articulée autour d’un parcours permanent de 2 760 m2 avec, comme éléments centraux, une galerie lapidaire et un mur « vivant » de 90 mètres de long et 12 mètres de haut qui contiendra 850 pierres. En étroite collaboration avec le conservateur Ambroise Lassalle, l’Aveyronnaise est en charge du chantier de restauration et de conservation préventive des collections archéologiques lapidaires de ce musée (estimé à 50 M€) depuis de longues années, dont un an en permanence de septembre 2018 à août 2019. Tant et si bien que, pour éviter de fatigants allers-retours, elle a acheté une maison à Peyriac-de-Mer.
 

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