Qu’est-ce que le binge drinking ?

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    Qu’est-ce que le binge drinking ?
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Destination Santé

Boire le plus d’alcool possible en un minimum de temps… le binge drinking est désormais bien connu. Mais quelles en sont les conséquences à court et moyen termes ?

Aussi appelé « biture express » ou « beuverie express », le binge drinking consiste à boire un maximum d’alcool en un minimum de temps. Le but étant d’être saoul le plus rapidement possible.

Du coma éthylique aux troubles de la mémoire

Cette atteinte ultra-rapide de l’ivresse est loin d’être anodine. Sur le court terme, elle favorise le risque de coma éthylique, d’accidents de la route mais aussi d’accès d’agressivité et de violence. La mémoire peut être directement impactée. Chez le rat, il est prouvé que des troubles de la mémoire persistent 48 heures après deux épisodes de binge drinking.

Sur le moyen et le long terme, l’impact est d’ordre neurologique. « Nous avons notamment montré (…) des atteintes de la substance grise et de la substance blanche », explique Mickael Naassila, chercheur à l’Inserm et responsable du Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances* (Amiens). Des défaillances de la mémoire, des troubles de l’humeur, de la gestion des émotions et des difficultés à se concentrer sont ainsi rapportés.

La tendance au binge drinking constitue aussi une porte d’entrée vers la dépendance à l’alcool. En effet, le cerveau entretient un rapport bien particulier à l’alcool. Au fil des consommations excessives, l’alcool remodèle les connexions entre les neurones. Cette modification permet au cerveau d’être plus résistant aux effets de ces boissons… et donc d’en demander toujours plus pour atteindre le même degré d’ivresse.

L’alcool, un masque au mal-être ?

Ce mode de consommation est souvent associé aux adolescents. Pour autant, les adultes et les seniors ne sont pas épargnés. A tous les âges, cette tendance à consommer de l’alcool sans se contrôler mérite d’être sondée. Révèle-t-elle une forme de mal-être ? Une tendance à se venger de quelque chose ? Si vous ou votre ado êtes concernés, sachez que les médecins généralistes, les psychologues et les addictologues sont là pour vous écouter. Et proposer un suivi pour se départir de ce besoin irrépressible de boire.

Pour limiter l’impact de ce fléau, les autorités recommandent de « ne pas consommer plus de trois verres de boisson alcoolisée par jour lorsqu’on est un homme, deux verres lorsqu’on est une femme, réserver un jour par semaine sans alcool », rappelle l’Inserm. Et de « ne jamais dépasser quatre verres par occasion ».

A noter : au fil des années, les consommations excessives d’alcool font le lit de troubles hépatiques, cardiovasculaires (hypertension artérielle, cardiopathie ischémique) et de cancers (bouche, pharynx, larynx, œsophage, foie, sein, cancer colorectal). En France, l’alcool constitue la deuxième cause de décès prématuré. 

*unité 1247 Inserm/Université de Picardie Jules Verne, Groupe de recherche sur l’alcool et les pharmacodépendances, Amiens

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