Des interrogations autour du Village de marques de La Cavalerie
Dans la cité templière, le chantier de construction semble au point mort malgré les effets d’annonce. Un collectif de riverains ne croit plus au projet. Le maire tente d’apporter des explications.
L’image date d’octobre 2017. Le maire de La Cavalerie François Rodriguez, avec sa truelle, matérialise la pose de la première pierre du “Viaduc Village”, entouré de Christophe Laborie, le président de la communauté de communes, et des porteurs du projet de village de marques. Au pied de ce muret protocolaire, un écrito placardé : "Ouverture été 2018".
Plus de deux ans se sont écoulés depuis la prise de ce cliché. Forcément, les plus sarcastiques se bidonneront à son évocation. Jusqu’ici, le temps leur donne raison. "Serpent de mer" pour les uns, "Arlésienne" pour les autres, peu de gens croient encore à ce projet, malgré la pose d’une première pierre et les promesses faites depuis une quinzaine d’années. À ce jour, le "Viaduc village" est encore loin d’être sorti de terre. Preuve en est le chantier, totalement à l’arrêt aujourd’hui. Les engins y ont disparu, les ouvriers également.
Quand les pluies font apparaître des avens
Il faut dire que les travaux n’ont pas été épargnés par le mauvais sort. En décembre 2017, un épisode cévenol avait en effet mis au jour un aven sur le périmètre où doit être bâti le village de marques. Obligeant le promoteur à commander de nouvelles études… Les excavations et remblaiements avaient finalement débuté en octobre dernier. Depuis, c’est le calme plat.
Rappelons que sont toujours annoncés 6 000 m2 de magasins pour la première tranche et plus de 16 000 m2 à terme, avec une quarantaine de boutiques, notamment de prêt-à-porter.
En janvier 2018, la commercialisation des lots était de 40 %, selon les porteurs du projet. Toujours est-il qu’à ce stade, la centaine d’emplois initialement annoncée n’est qu’un mirage (80 boutiques et 300 emplois à terme…).
"Assez de se faire balader"
De sérieuses questions sur la crédibilité du projet se posent depuis des lustres. En ce début d’année, un collectif de riverains, se présentant comme habitant La Cavalerie, dit en avoir " assez " de " se faire balader depuis maintenant plus de dix ans ". " D’après nos éléments, écrit ce collectif à notre rédaction, nous avons toutes les raisons de penser que le village de(s) marque(s) ne se fera pas. " Ces riverains, que nous n’avons pas pu rencontrer, ont même interrogé le maire au sujet de ce " village fantôme ".
Les travaux sont à l’arrêt, dans l’attente d’un nouveau permis de construire…
" Nous constatons qu’au-delà des fois où un report fut annoncé, il y a bien eu deux inaugurations posant la première pierre (avril 2013, octobre 2017, NDLR).
Sans doute parce qu’il y avait deux sociétés différentes qui s’occupaient du projet. Mais cela ne fait pas pour autant de nous des amnésiques. "
Le collectif va jusqu’à remettre en question la validité du permis de construire, qu’ils prétendent " passé de délais ". " Certains d’entre nous se questionnent sur les réseaux sociaux, lorsqu’ils voient qu’il n’y a actuellement plus de machine sur le terrain, poursuit le collectif, qui dénonce des opérations de communication à répétition. Les marques manquent de se déclarer officiellement sur leur future présence à La Cavalerie. "
Contacté, le maire François Rodriguez confirme que les travaux sont actuellement à l’arrêt. " Les promoteurs souhaitent faire un agrandissement sur le projet initial, mais cela remet en cause le permis de construire. Un nouveau permis est donc en cours de demande. En l’état actuel des choses, le chantier ne peut pas redémarrer. On ne peut pas construire alors que le permis est en cours de modification. "
Confronté aux interrogations de ses administrés et aux décisions du promoteur, François Rodriguez est pris entre le marteau et l’enclume. " On est sur un projet privé sur lequel je n’ai pas de pouvoir d’action. Mais en ce qui me concerne, on peut le faire dès demain, ce village de marques. " a priori, l’édile va devoir patienter un peu plus longtemps…
Dimensionné pour accueillir 1,5 million de visiteurs par an
Autoroute L’intérêt de situer ce projet à La Cavalerie s’explique par la proximité avec l’autoroute A75, laquelle draine des dizaines de millions d’automobilistes chaque année.
L’ambition affichée par les promoteurs est d’attirer 7 à 15 % du flux autoroutier chaque année, soit « près de 1,5 million de visiteurs », comme le suggère la commune dans son dernier bulletin municipal.
La société Idec Invest a pris en charge la partie financière et le développement du projet. L’entreprise Sequabat, filiale du groupe Idec, est en charge de la construction.
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