La légalisation du cannabis comestible au Canada implique de nouvelles mesures préventives de santé

  • Le cannabis ingéré prend en moyenne quatre heures de plus pour produire des effets perceptibles qu'avec le cannabis fumé.
    Le cannabis ingéré prend en moyenne quatre heures de plus pour produire des effets perceptibles qu'avec le cannabis fumé. cheche22/Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Légalisés au Canada depuis cet automne, les produits comestibles à base de cannabis présentent des dangers spécifiques pour la santé et doivent faire l'objet de messages de prévention ciblés, soulignent de chercheurs de l'université de Toronto. 

Depuis décembre dernier, les produits alimentaires à base de cannabis sont disponibles à la vente au Canada. Ce pays nord-américain qui a légalisé l'usage du cannabis récréatif en octobre 2018 franchit donc un pas supplémentaire dans la consommation libre de marijuana.

Cookies, chocolat, poudre soluble, infusions... Le cannabis comestible se présente sous diverses formes. Mais des mesures ont été prises pour protéger les plus jeunes comme le fait d'interdire les sucettes au cannabis (susceptibles d'attirer les enfants), les emballages neutres ou encore l'interdiction d'alcool dans les boissons contenant du cannabis.

Des chercheurs canadiens de l'université de Toronto formulent des recommandations supplémentaires, par le biais d'un article paru dans le Canadian Medical Association Journal. "Bien que les aliments soient généralement considérés comme une alternative plus sûre et plus souhaitable au cannabis fumé ou inhalé, les médecins et le public doivent être conscients de plusieurs risques liés à l'utilisation d'aliments à base de cannabis", préviennent ces derniers.

Des effets plus longs et plus tardifs avec le cannabis comestible

Les auteurs de l'article rappellent notamment que le cannabis ingéré prend en moyenne quatre heures de plus pour produire des effets perceptibles qu'avec le cannabis fumé, ce qui pourrait conduire à une consommation excessive du produit. De surcroît, si les effets mettent du temps à arriver, l'organisme peut mettre jusqu'à huit heures pour les éliminer, ce qui peut entraîner une période plus importante de réduction des facultés qu'en fumant du cannabis. 

Les chercheurs à l'origine du papier appellent également à redoubler de vigilance envers les enfants et les animaux domestiques, qui pourraient confondre des produits à base de cannabis avec des bonbons ou des en-cas. Les scientifiques rappellent par ailleurs qu'un récent rapport canadien a révélé que les jeunes attribuent aux formes comestibles du cannabis des effets positifs sur le sommeil, l'humeur et l'anxiété, ce qui va à l'encontre de ce que l'on observe en situation réelle.

"Les médecins devraient systématiquement interroger les patients usagers de cannabis à propos de leur consommation ou de l'utilisation planifiée de produits comestibles à base de cannabis afin de pouvoir les conseiller sur les dangers pour les enfants, le risque de surconsommation accidentelle ainsi que le mélange avec d'autres substances comme l'alcool, les benzodiazépines, les somnifères et les opioïdes", alertent les auteurs de la publication.

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