Naucelle. Valorisation du Viaduc du Viaur, Anne Sénémaud répond à quelques questions

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  • Anne Sénémaud, présidentede l’association, Bruno Sudres, entourés d’élus naucellois et du Pays Ségali.
    Anne Sénémaud, présidentede l’association, Bruno Sudres, entourés d’élus naucellois et du Pays Ségali.
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CORRESPONDANT

Quel est le prélude à cette belle aventure ?

Par un mail parvenu depuis le préfet du district du Pingbian en 2015, (d’où est rattachée la province du Yunnan), en mairie de Tanus, sous la direction de la mairesse Rolande Azam, les Chinois étaient désireux de tisser des liens avec le Viaduc du Viaur. Ce dernier étant construit par Paul Bodin, tout comme celui du Fau-Nanti au Yunnan.

Fallait-il alors faire connaître l’ouvrage ?

Anne Sénémaud, ancienne diplomate culturelle et éducative au Vietnam et à Singapour, connaît bien cette zone. C’est l’époque à laquelle elle s’installe à Tanus en retraite. Sinophile avertie, elle est passionnée par l’histoire coloniale de la Chine. Il faut trouver le lien avec la 2e jambe du viaduc, en Aveyron sur la commune de Tauriac (lieu-dit Malphette). Des liens se créent avec la municipalité de Joël Mouysset, une conférence est organisée sur le Viaduc (2015).

L’association est-elle fondée ?

Oui, d’abord pour valoriser ce superbe ouvrage et rétablir une vérité, jusqu’alors oubliée. Le pont fut bâti par Paul Bodin et non Eiffel qui, lui, n’a rien à y voir. L’association se crée en août 2016 pour travailler sur le projet de jumelage avec Pingbian.

Ce n’est par ailleurs pas une mince affaire quand on compare la population du district de Pingbian, environ 150 000 habitants, et celle de la province du Yunnan 46 millions. L’association est composée d’un bureau qui a pour secrétaire Bruno Sudres, d’un conseil d’administration et plus d’une centaine de membres.

Mais alors comment s’enchaînent les évènements ?

Une délégation chinoise se rend sur place à la fin de l’année. En 2017, c’est une délégation de 33 personnes qui se forme en Chine pour signer une lettre d’intention en faveur du jumelage. En effet, cela est un passage nécessaire. À la même époque, c’est également la grande fête du viaduc, à cheval sur les villages de Tanus et Naucelle. La gare naucelloise avait d’autant plus retrouvé, le temps d’un jour, son lustre des années 50. Suite à la fête, un colloque est organisé à Cagnac sur le patrimoine du Massif central.

À quelle date est acté ledit " jumelage " ?

En 2019, un 2e voyage s’est réalisé, avec cette fois-ci une délégation de 35 personnes. Un moment inoubliable, riche en découvertes.

D’autres projets sont-ils en cours ?

Assurément. Le viaduc s’inscrit dans le cadre d’une inscription au patrimoine de l’Unesco, à travers un projet européen. Il regroupe six ponts : deux à Porto, un en Allemagne, un en Italie (un second est peut-être à prévoir), deux en France : Garabit et le viaduc. La main est désormais aux élus, ceux du Pays Ségali, du Ségala Carmausin, et de la communauté de communes de Saint-Flour. Il faudra certainement du temps pour y parvenir. Un jumelage est aussi en cours de projet avec San Pétersbourg, horizon 2021.

Et plus proche de chez nous ?

La commune de Tauriac-de-Naucelle, vient de se porter acquéreuse de l’ancien hôtel "Angles", situé à Malphette, ancienne gare et point névralgique de l’entrée du viaduc dans le"Tarn". L’on pourrait imaginer une partie du bâtiment en musée, un départ de chemin de randonnées grâce à une passerelle qui enjambe le Viaur. Elle existait alors.

La promotion du pont en dentelle d’acier se poursuit-elle ?

Oui. Depuis le début des vacances scolaires une exposition retrace l’histoire du viaduc, dans la bien nommée salle des Deux viaducs du complexe du Pays Ségali. Un succès, plus de 600 personnes s’y sont rendues. Cette exposition voyagera vers Mulhouse (musée du chemin de fer), puis à Chatenay-Malabry, à l’Ecole centrale dans laquelle Paul Bodin fut élève, professeur, puis chercheur. Albi pourrait également la recevoir courant 2020. Un projet est acheminé par la SNCF, sur un livre destiné aux enfants. Anne Sénémaud le confirme : "On ne s’ennuie vraiment pas au VVV ".

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