Maladies cardiaques : les facteurs de risque ne sont pas les mêmes chez les femmes et les hommes

  • Une nouvelle recherche menée par l'université de Bergen en Norvège rappelle qu'un plus grand nombre de femmes que d'hommes meurt d'insuffisance cardiaque.
    Une nouvelle recherche menée par l'université de Bergen en Norvège rappelle qu'un plus grand nombre de femmes que d'hommes meurt d'insuffisance cardiaque. patrickheagney / Istock.Com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Une chercheuse norvégienne de l'université de Bergen a étudié les différents facteurs de pathologies cardiovasculaires chez les femmes et chez les hommes. Les résultats montrent que la ménopause augmente les risques d'obésité et d'hypertension, deux facteurs de risques majeurs dans les maladies cardiaques. 

Longtemps considérée comme une maladie d'homme, l'insuffisance cardiaque touche pourtant plus fortement les femmes. Une nouvelle recherche menée par l'université de Bergen en Norvège et publiée dans la revue Nature Medicine rappelle qu'un plus grand nombre de femmes que d'hommes meurt d'insuffisance cardiaque.

"Les maladies cardiaques restent parmi les causes les plus fréquentes de décès et de diminution de la qualité de vie chez les femmes. Sur le plan médical, nous ne savons toujours pas quel est le meilleur traitement pour les crises ou les défaillances cardiaques chez de nombreuses femmes. C'est une situation inacceptable", déplore la professeure Eva Gerdts, du département de sciences cliniques de l'Université de Bergen, qui a supervisé l'étude. 

L'équipe de la Pre Gerdts a comparé les facteurs de risque courants des maladies du cœur et la façon dont ils affectent différemment les hommes et les femmes. La recherche s'est notamment penchée sur les différences entre les sexes en ce qui concerne les effets de l'obésité, de l'hypertension et du diabète.

La ménopause accroîtrait les risques de maladies cardiaques 

L'une des principales différences entre les femmes et les hommes en matière de maladies cardiaques est liée à l'hormone sexuelle œstrogène. Cette dernière empêche la formation de tissu conjonctif dans le cœur, ce qui rend le cœur plus difficile à pomper.

Après la ménopause, les femmes perdent un grand nombre d'oestrogènes, ce qui rend leurs artères plus rigides et plus vulnérables aux maladies. Chez les hommes, les effets sont inversés, précise la Pre Gerdts.  

Selon l'étude, la prise de poids sur le long terme joue également un rôle décisif. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que 11% des femmes et 15% des hommes sont obèses (IMC supérieur à 30 kg/ m2) dans le monde. 

"Si l'on considère la durée de vie, on peut constater que l'obésité augmente avec l'âge et que cette tendance est plus marquée chez les femmes que chez les hommes. L'obésité multiplie par trois le risque d'hypertension artérielle. Ce qui, à son tour, augmente le risque de maladie cardiaque", souligne la Pre Gerdts.

Ajouté au fait que les femmes fument désormais en plus grand nombre que les hommes, ces facteurs de risques rendent donc les femmes plus vulnérables aux maladies cardiaques et des traitements spécifiques et adaptés doivent être mis en oeuvre, conclut l'étude. 

"Les hommes et les femmes ont des biologies différentes, ce qui entraîne différents types de maladies cardiaques identiques. Il est temps de reconnaître ces différences", estime Eva Gerdts. 

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