De nombreuses adolescentes peuvent subir des examens pelviens inutiles, pointe une étude

  • L'étude révèle qu'en une seule année, 1,4 million des 2,6 millions de jeunes femmes qui ont subi un examen pelvien n'en avaient probablement pas besoin.
    L'étude révèle qu'en une seule année, 1,4 million des 2,6 millions de jeunes femmes qui ont subi un examen pelvien n'en avaient probablement pas besoin. AlexRaths/Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Des chercheurs américains soulignent le recours trop fréquent et parfois non justifié aux examens pelviens chez les jeunes femmes âgées de 15 à 20 ans. Les auteurs de l'étude estiment que ce phénomène peut entraîner des tests faussement positifs et susciter l'anxiété des patientes lors des premières visites gynécologiques. 

Trop de jeunes filles et de femmes subissent des examens pelviens inutiles lorsqu'elles se rendent chez le gynécologue, démontre une étude réalisée par des chercheurs de l'université de Californie à San Francisco (Etats-Unis) et publiée dans la revue JAMA Internal Medicine. Les examens pelviens consistent à appliquer une légère pression sur l'abdomen d'une femme tout en insérant deux doigts dans le vagin pour détecter des excroissances inhabituelles ou des signes d'infection.

Selon les recommandations du Collège Américain des Obstétriciens et Gynécologues, les jeunes femmes n'ont pas besoin de consulter un gynécologue avant l'âge de 21 ans, sauf si elles présentent des symptômes tels que des saignements anormaux, des pertes inhabituelles ou des douleurs pelviennes, si elles sont enceintes ou si elles souhaitent une contraception par dispositif intra-utérin (stérilet). 

Pourtant, cette recherche menée sur un échantillon de 3.410 femmes âgées de 15 à 20 ans issu de l'Enquête nationale sur la croissance des familles réalisée entre 2011 et 2017 dévoile qu'en une seule année, 1,4 million des 2,6 millions de jeunes femmes qui ont subi un examen pelvien n'en avaient probablement pas besoin, soit plus de la moitié d'entre elles (54,4%). 

Le frottis associé à l'examen pelvien n'est pas non plus nécessaire chez les jeunes femmes

La recherche a également révélé que les examens pelviens ont tendance à se faire en même temps que le frottis cervico-vaginal, utilisé pour dépister le cancer du col de l'utérus. Parmi les femmes interrogées dans le cadre de l'étude, 2,2 millions ont déclaré avoir subi un frottis au cours de la dernière année. Les auteurs ont déterminé que 1,6 million de ces examens étaient "potentiellement inutiles".

"Les parents d'adolescentes et de jeunes femmes doivent savoir que le dépistage du cancer du col n'est pas recommandé de façon systématique dans ce groupe d'âge. Les examens pelviens ne sont pas nécessaires avant d'obtenir la plupart des contraceptifs et ne sont souvent pas nécessaires pour dépister les infections sexuellement transmissibles", explique dans un communiqué le Dr George Sawaya, professeur d'obstétrique, de gynécologie et de sciences de la reproduction à l'université de Californie et co-auteur de l'étude. 

"Cette étude suggère que les fournisseurs de soins de santé et les jeunes femmes doivent communiquer clairement et souvent sur le meilleur moment pour effectuer ces tests", renchérit Jin Qin, épidémiologiste de la Division de la prévention et du contrôle du cancer aux Centers for Disease Control and Prevention, qui a dirigé la recherche. 

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