Des chercheurs analysent les facteurs susceptibles de transformer la migraine épisodique en migraine chronique

  • La surconsommation de médicaments augmenterait de 8,8 fois les risques de développer une migraine chronique.
    La surconsommation de médicaments augmenterait de 8,8 fois les risques de développer une migraine chronique. 9nong/Istock.com
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Relaxnews

(Relaxnews) - Une méta-analyse réalisée par des chercheurs du département de neurologie de l'Albert Einstein College of Medicine (New York, Etats-Unis) a passé en revue les différents facteurs pouvant prédire l'apparition de migraine chronique, c'est-à-dire la survenue depuis plus de 3 mois d'une céphalée plus de 15 jours par mois avec au moins 8 jours de crises migraineuses.

Publiée dans la revue Cephalalgia, l'étude s'intéresse aux nombreuses caractéristiques attribuées aux personnes atteintes de migraine chronique dans la littérature scientifique : dépression, anxiété, stress, obésité, surconsommation de médicaments... D'autres critères relatifs à l'identité ou à la situation socio-économique des patients ont été associés à l'évolution de la migraine épisodique vers la migraine chronique, tels que de faibles revenus ou le fait d'être une femme. Mais d'après les chercheurs à l'origine de cette méta-analyse, ces données peuvent présenter des limites susceptibles de sous-estimer ou de surestimer ces facteurs.

Cette nouvelle publication a identifié plusieurs facteurs décisifs pour le risque de migraine chronique, à commencer par la fréquence des crises : "une fréquence moyenne de 10 jours par mois de céphalées est généralement considérée comme une migraine épisodique à haute fréquence, qui ressemble à bien des égards aux personnes souffrant de migraines chroniques et qui peut être gérée de façon similaire, par exemple en envisageant une thérapie préventive et des thérapies comportementales", explique la Dre Dawn Buse, autrice principale de la recherche.

Des revenus élevés réduiraient le risque de migraine chronique de 35%

La surconsommation de médicaments est également à prendre en compte, puisqu'elle augmenterait de 8,8 fois les risques de développer une migraine chronique. On estime également que la dépression est susceptible d'accroître de 58% le risque de progression vers la migraine chronique. Ce chiffre correspond en réalité à une comorbidité psychiatrique (double diagnostic), largement observée dans de nombreuses autres études sur la migraine, pointent les auteurs de la méta-analyse.

Autre facteur de risque, quoique plus minime : l'allodynie. Ce trouble qui désigne une douleur déclenchée par stimuli externes (comme un contact physique léger ou une sensation de chaud ou de froid) est suspecté de provoquer l'évolution d'une migraine épisodique vers une migraine de chronique de 40%.

Les chercheurs ont également constaté à travers les études analysées que le fait de gagner un salaire annuel supérieur à 50.000 dollars américains (environ 45.000 euros) pouvait réduire les risques d'évolution en migraine chronique de 35%. Cela pourrait s'expliquer par le fait que des revenus plus élevés permettent d'avoir un meilleur accès aux informations et aux traitements qui préviennent la migraine chronique, supputent les chercheurs.

"Les professionnels de la santé doivent rester vigilants quant aux facteurs qui peuvent augmenter le risque de progression vers la migraine chronique chez les personnes souffrant de migraine épisodique, y compris les céphalées à haute fréquence, la surconsommation de médicaments et la dépression, et traiter ces affections lorsqu'ils les rencontrent", concluent les auteurs de l'étude.

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