Pour Joseph Taofifenua, le centre de Rodez Rugby, le ballon ovale est une histoire de famille

Le rugby est une grande famille, paraît-il. Pour les Taofifenua, l’adage doit être tourné dans l’autre sens : il s’agit d’une grande famille qui se consacre au rugby. Joseph, centre de Rodez, en est la parfaite illustration. Le grand gaillard, originaire de Wallis-et-Futuna et qui a grandi en Nouvelle-Calédonie, a été initié à l’ovale par son père, Jean-Claude, éphémère ailier de Grenoble. « Il a dû arrêter à cause d’une grave blessure, explique le joueur arrivé en Aveyron l’été dernier, en provenance de Saint-Yrieix. À la base, c’était un athlète. Il courait le 100 mètres en 10 secondes. »

À Rodez par choix familial

Après son père, c’est un de ses oncles qui a joué un rôle important dans son parcours de joueur de haut niveau. Joseph, que tout le monde surnomme Jeff, est arrivé en Métropole à l’âge de 17 ans, couvé par Jean-Claude Taofifenua, qui a porté les couleurs de Nice, Grenoble, Montferrand ou encore Bayonne. « C’était mon tuteur et j’habitais chez lui », précise-t-il. Il a ainsi débarqué à Limoges, où son oncle a terminé sa carrière.

« Ensuite, j’ai commencé à voler de mes propres ailes », poursuit-il. Et même plutôt bien, puisque Joseph Taofifenua a passé plus de dix saisons avec le club limougeaud, à naviguer entre la Pro D2 et la Fédérale 1.

Sa longue carrière s’est poursuivie en Fédérale 2 à Saint-Junien et Saint-Yrieix, ces deux dernières saisons. Et désormais en Aveyron, toujours pour raison familiale. « J’ai rejoint ma compagne Marion (Bonnedeau, une ancienne handballeuse du Roc, NDLR), qui est infirmière à Rodez », précise le colosse de 34 ans.

Désireux de poursuivre sa carrière, il a rejoint le tout jeune Rodez rugby, né sur les cendres du Stade Rodez Aveyron, qui a déposé le bilan l’été dernier. « Mon ami Ralph Teriitaohia m’a convaincu de venir en disant qu’il y a une bonne ambiance. Je suis aussi intéressé par le fait de transmettre mon expérience aux jeunes du club », avance Taofifenua, qui assure avoir refusé des sollicitations de clubs de Fédérale, l’été dernier.

« Chez nous, il n’y en a pas unqui joue au tennis ! »

À 34 ans, le centre aux dreadlocks affirme avoir « toujours la passion. J’aime avoir la boule au ventre avant le match, mettre l’ambiance avec mes équipiers et jouer la gagne. » Pour la suite, il se verrait bien devenir entraîneur, comme son oncle. Histoire de continuer l’histoire d’amour entre le rugby et sa famille. « Chez nous, il n’y en a pas un qui joue au tennis, sinon il se ferait chambrer lors des repas ! », se marre-t-il.

En plus de son oncle Jean-Jacques, Joseph Taofifenua a plusieurs autres membres de sa famille qui jouent ou ont joué au haut niveau. C’est le cas d’un autre oncle, Willy, passé par Mont-de-Marsan et Grenoble, et dont les fils Romain et Sébastien évoluent actuellement à Toulon, ou encore d’un autre cousin, Jérôme, ancien de Grenoble et Albi, notamment. Mais aussi de ses frères, avec Claude, joueur de Thuir (Fédérale 2) et Filimo, troisième ligne de Bayonne, élu meilleur joueur de Pro D2 la saison dernière. « J’avais dit que s’il gagnait le prix, j’irais acheter ma baguette de pain en caleçon, sourit Joseph. Ce que j’ai fait, dès le lendemain. » Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour sa famille !