Rignac. Régine a offert sa dernière tournée

  • Entourée de sa famille, Régine a fêté son départ à la retraite avec ses amis et ses anciens clients.
    Entourée de sa famille, Régine a fêté son départ à la retraite avec ses amis et ses anciens clients.
Publié le
CORRESPONDANT

"Le numéro que vous avez composé n’est plus en service". La réponse toute en douceur de l’opératrice annonce qu’il n’y a plus d’abonné au numéro demandé. Elle contraste avec la dure réalité des commerces du village qui ferment les uns après les autres. Et oui, après l’hôtel-restaurant Marre-Cousseau, c’est l’hôtel-restaurant Delhon-Pailhasse qui ferme. Régine Pailhasse a mis la clé sous la porte. Son établissement, comme celui de son voisin, a été racheté par la mairie afin d’en faire une résidence pour personnes âgées dont on ne connaît pas encore le contour ni le financement. Désormais, les éventuels touristes et les voyageurs de passage ne trouveront plus de chambres d’hôtel pour se loger. Quant au service restauration du village, il s’amenuise. Régine servait beaucoup d’employés des entreprises intervenant dans le périmètre du village. Elle permettait également de s’offrir en famille ou en société un bon repas.

De nombreux banquets

C’est aussi un bar qui disparaît, un lieu où les ouvriers venaient boire le café avant d’aller travailler, un lieu où les anciens du village aimaient à se retrouver pour faire l’apéro et colporter quelques ragots, un lieu qui voulait encore apporter un peu de vie au village.

Avec l’aide de sa fille Marie-Anne, Régine a tenté de remonter le temps jusqu’à son grand-père Charles Rey : " Il était né en 1882, il tenait une forge, à côté il avait un débit de boissons ainsi qu’une étable et une écurie, il accueillait des gens en pension de familles". C’est en 1960 que sa mère Adrienne, qu’on appelait La Youyou, avec son père Robert Delhon reprend l’affaire. "Elle est partie en retraite à 85 ans", poursuit Régine qui avec son époux André Pailhasse a pris la suite en 2007. Et d’évoquer le développement de la partie hôtel. Et les nombreux repas qu’on appelait banquets avec une animation musicale à l’aide d’un tourne-disques : le banquet de la classe, des pompiers, de l’Espérance rignacoise qui en avait fait son siège social…

C’est une page de la vie rignacoise qui se tourne. Le livre s’est refermé le 31 décembre 2019. Au plus près du cœur du village, le début de l’avenue du Ségala est triste. À droite, l’enseigne de la coiffeuse, une, voire deux habitations donnent signe de vie. À gauche, depuis la fermeture de la banque et de son distributeur automatique de billets, il faut passer les deux établissements rachetés pour trouver signe de vie avec une habitation et une autre coiffeuse. Les anciens ne veulent pas y croire, certains tentent de pousser la porte du resto. En vain !

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?