A Rodez, le Mazel et le fleuriste Bec

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  • La porte du mazel, couverte par un arc en anse de panier,est surmontée d’une niche en accolade accueillant une statuettede saint Étienne. La porte du mazel, couverte par un arc en anse de panier,est surmontée d’une niche en accolade accueillant une statuettede saint Étienne.
    La porte du mazel, couverte par un arc en anse de panier,est surmontée d’une niche en accolade accueillant une statuettede saint Étienne. Pierre Soissons -
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Centre Presse

Nous débutons la visite des commerces anciens de Rodez. Une série qui se poursuivra durant plusieurs semaines…

Construit en 1319, puis maintes fois remanié, le mazel de Rodez est l’un des rares exemples de marché couvert médiéval conservé. Le mot vient de macellum, qui désigne le marché en latin, mais aussi la boucherie, du verbe macello : tuer les animaux. C’est dans ce sens que le terme est resté en usage au Moyen Âge dans les territoires de langue occitane.

La construction de mazels accompagne le développement de la consommation de viande dans les villes aux XIIIe et XIVe siècles. Des terres cultivées moins nombreuses et des pâturages étendus favorisent alors l’accroissement du bétail. Sur l’Aubrac, se développe une activité d’élevage de grande envergure, dirigée vers les boucheries des villes du Languedoc et de Provence.

Parallèlement, la baisse démographique entraîne une augmentation des salaires et la viande devient accessible à davantage de population. La réglementation de la vente de la viande pour en permettre le contrôle devient donc nécessaire. Il s’agit de s’assurer de la qualité sanitaire des morceaux débités mais aussi de pouvoir taxer cette vente et récupérer ainsi une partie des revenus générés. Pour la cité, ce sont les chanoines du chapitre cathédral qui commandent l’édification de la boucherie et en perçoivent les loyers.

La façade du mazel donne sur la rue du Touat, mot qui désigne un égout sans doute fort utile pour évacuer le sang et les déchets de la boucherie. De ce côté, la porte, couverte par un arc en anse de panier, est surmontée d’une niche en accolade accueillant une statuette de saint Étienne, référence à la chapelle située à l’étage du bâtiment en grès rose du côté du carrefour du même nom. Il est représenté en habit religieux avec le livre des Évangiles et la palme de martyr, car il fut le premier martyr de la chrétienté.

Contre le mazel, le fleuriste Bec

Contre le mazel, au bout de la rue du Touat, M. Deyres ouvre en 1929 une boutique de fleurs et graines. En 1958, Jean Bec achète le magasin et continue l’activité, perpétuée de père en fils jusqu’à aujourd’hui.

L’immeuble est implanté au-dessus d’une cave de la fin du Moyen Âge, voûtée et munie de ses équipements d’origine : un soupirail, un placard dans le mur contre la rue, et un puits. La façade de l’immeuble se distingue du reste de la rue par un traitement des enduits très soigné caractéristique des années 1920-1930. Demeurent de cette époque les motifs en saillie et surhaussés de blanc soulignant les encadrements des fenêtres et le sommet des façades. Ces mêmes motifs ornaient l’enseigne de M. Deyres et l’ancienne devanture. L’intérieur avait été réaménagé et modernisé au même moment dans les années 1920. Le rez-de-chaussée est pourvu d’un carrelage aux carreaux en ciment teintés dans la masse, marqué d’une inscription laissée par le carreleur, aujourd’hui dissimulée, "Santuré, 1925".

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