Millau : nageurs et grimpeurs auront leur complexe sportif

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  • L’accès pour le public se fera dans le prolongement du parking des poids lourds et du stade de rugby, sur les rives du Tarn.
    L’accès pour le public se fera dans le prolongement du parking des poids lourds et du stade de rugby, sur les rives du Tarn. Repro CP - ML -
  • Les présidents du Som natation et de Couleur caillou avaient des paillettes dans les yeux.
    Les présidents du Som natation et de Couleur caillou avaient des paillettes dans les yeux. Repro CP - ML -
  • Nageurs et grimpeurs auront leur complexe sportif
    Nageurs et grimpeurs auront leur complexe sportif Repro CP - ML -
  • Nageurs et grimpeurs auront leur complexe sportif
    Nageurs et grimpeurs auront leur complexe sportif Repro CP - ML -
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M.C.

Le projet a été validé au conseil communautaire, les travaux débuteront en septembre.

Le projet du complexe sportif, sur les rives du Tarn se concrétise. Nageurs et grimpeurs vont pouvoir, d’ici 2022 et la fin des travaux, profiter d’un bâtiment innovant. Son coût prévisionnel s’élève finalement à 21,130M € (hors taxes). C’est l’entreprise Socotrap qui en sera mandataire.

Trois espaces seront aménagés. Le premier est nautique. Il comprendra un bassin nordique de 50 m et à l’intérieur, un bassin de 25 m, entouré d’espaces ludiques et de détente.

Pour les grimpeurs, quatre salles sont prévues. Une pour la compétition, d’une hauteur de 16 m (la jauge pour pouvoir organiser des compétitions). Elle est équipée une porte qui s’ouvre sur l’extérieur, pour installer des gradins amovibles pour les spectateurs. Ils seront dos au Tarn. Côté intérieur, trois autres salles sont prévues, pour tous les niveaux. Tout cela se passe au rez-de-chaussée.

Il faudra monter d’un étage pour trouver une salle de musculation et un espace détente (sauna, hammam). Le projet se veut durable. Même si sur le papier, une piscine extérieure, chauffée toute l’année à Millau, n’est pas très vendeur. À cela, Patrick Bayeux, l’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO) qui a présenté le projet, répond : "Il (le prestataire) s’engage à avoir 50 % d’énergie renouvelable, c’est un objectif ambitieux." L’autre moitié, sera assurée par du chauffage au gaz. "Il est prévu de remplacer les 50 % de gaz par du chauffage à bois" a précisé Gérard Prêtre, interpellé par Emmanuelle Gazel à ce sujet.

Sur l’intérêt, le projet pharaonique ne fait aucun débat. Malgré deux abstentions lors du vote final, tout le monde s’est accordé pour le valider.

Un coût trop élevé selon l’opposition

Encore une fois, c’est le coût qui fait grincer les dents des élus de l’opposition de gauche. Comme lors des précédents débats.

Au total, l’équipement coûtera 21,13 M€, hors taxe, soit environ 24 M€ TTC. Dans ce financement, hors taxe, la communauté de communes prend 8,930 M€, la ville de Millau 4,8 M€, le département et la région 2,90 M€ chacun et l’État 1,6 M€.

Claude Alibert, Emmanuelle Gazel et Michel Durand, se sont étonnés de la somme reversée aux entreprises candidates au projet, non retenus. Une fourchette entre 100 000 € et 135 000 € pour le dédommagement était initialement établie. Les trois candidats, partiront finalement avec 135 000 € chacun. Une économie de 105 000 € aurait pu être faite, ce que l’opposition a regretté. "Nous, bons clients, on paie directement 135 000 €. […] Ça m’embête un peu", s’est agacé Michel Durand. Gérard Prêtre s’est alors expliqué : "C’est une discussion que l’on a eu lors du jury. Ce n’est pas parce qu’un travail n’a pas été retenu qu’il était inintéressant, certains dépassaient le prix. Il y a eu un effort énorme de ces entreprises qui dépassait les 135 000 € de dédommagement."

Le projet est certes coûteux, mais il entend bien faire rayonner Millau, à l’échelle nationale, voire internationale. Dans l’optique des Jeux Olympiques de Paris, en 2024 notamment. "C’est une offre qui nous permet de se projeter sur des enjeux et ambitions à visée nationale et internationale, a justifié Gérard Prêtre. Le complexe sportif fera figure d’équipement phare pour l’accueil des délégations dans le cadre de la préparation de ces J.O."

Notamment pour l’escalade, qui pour la première fois, devrait figurer au programme des Jeux, à Paris en 2024.

Que va devenir la piscine actuelle pendant les travaux ? Il sera possible d’aller couler quelques brasses et faire quelques longueurs pendant la durée des travaux. " On leur a posé une contrainte que moi je n’impose pratiquement jamais dans les autres projets, a précisé Patrick Bayeux, l’assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO). Ici c’est un tour de force. C’est celle de la continuité d’activité. Pendant les travaux il y aura toujours un bassin en fonctionnement. Quelque chose qu’on ne fait jamais sur ce type de rénovation ". Une contrainte, et pas des moindres, qui est venue s’ajouter à celle des crues du Tarn, et donc du Plan de prévention des risques d’inondations (PPRI), pris en compte en raison de sa proximité avec la rivière. "Effectivement, ce projet a été marqué par une multitude de contraintes. Au final, on s’aperçoit que ceux qui sont le plus contraints, sont les mieux réfléchis. Je trouve que celui-ci fonctionne très bien " a conclu l’AMO. "C’est quelque chose d’exceptionnel de pouvoir continuer à nager ici pendant les travaux. Les nageurs qui évoluent en championnat de France vont pouvoir avoir leur carrière pérenne " s’est satisfait Patrice Vidal le président du Som natation.

Des présidents aux anges !

Il ne faisait nul doute que l’arrivée de ce projet donnerait un coup d’accélérateur aux clubs qui vont en bénéficier.

Patrice Vidal, le président du Som natation ne boude pas son plaisir : "Nous sommes très enthousiastes à l’idée de la réalisation du nouveau complexe. C’est le mot qu’il faut retenir je pense. C’est quelque chose de très structurant pour notre club, bien évidemment mais pas seulement. Pour le territoire aussi avec le sport santé et l’enseignement. On s’aperçoit que beaucoup d’élèves arrivent en 6e et ne savent pas nager. Nous sommes très soulagés de ce qui a été proposé et je voudrais remercier les élus qui ont eu le courage de porter le projet. " De même pour Jean-Noël Courzat, président de Couleur Caillou, le club d’escalade : "Je suis très content. On peut désormais aller de l’avant et construire. Le fait qu’on arrive à se greffer au projet de la piscine, était une bonne chose. L’ensemble est extraordinaire, on va pouvoir travailler sur du long terme avec le club de natation." Il n’a pas manqué de saluer la mise en place du mur indoor, qui s’ouvre vers l’extérieur par l’intermédiaire d’une porte de hangar, pour que le public assiste aux compétitions. "Cela va nous changer la vie. J’y pense depuis 20 ans. Faire une tribune indoor, vide la plupart de l’année n’aurait servi à rien. C’est un concept qui n’existe pas en France, la construction est incroyable." Les grimpeurs pourront donc profiter de ce mur, avec une vue sur la Pouncho, tout en étant couverts. Cette installation permet aussi aux organisateurs d’installer les couloirs pour les compétitions, sans qu’elles soient vues avant. Une condition indispensable qui permettra de travailler dans le confort.

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