Sébazac-Concourès. Artistes et rémunération, un vaste sujet abordé par Jean-Claude Leroux

  • Jean-Claude Leroux, artiste peintre invité d’Itinéraires Découvertes, apportait un éclairage sur le Fric Art.
    Jean-Claude Leroux, artiste peintre invité d’Itinéraires Découvertes, apportait un éclairage sur le Fric Art.
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CORRESPONDANT

Pour la première conférence de l’année, Jean-Claude Leroux, artiste peintre, était l’invité d’Itinéraires Découvertes sur le thème du Fric Art.

Vaste sujet que celui d’évaluer la valeur d’une œuvre d’art ! De la toile en passant par les sculptures, les voitures, les meubles, les objets. Qu’est ce qui justifie l’évaluation financière ?

La valeur à trois chiffres : ce sont des tableaux peints en série. 8 000 artistes chinois peignent trois à cinq millions de tableaux et représentent 60 % du marché mondial. On retrouve ces tableaux dans des collectivités, les grands magasins, sur internet…

La valeur à quatre chiffres : c’est déjà dans le milieu de professionnels ou semi-professionnels. Il y a en France 50 000 artistes de cette catégorie dont beaucoup de femmes. Ces artistes touchent le RMI car ils ne vendent pas suffisamment pour vivre. Lorsqu’ils accrochent leurs œuvres, ils ont souvent plus de frais que de gains. Les galeries gardent 50 % du prix de vente d’un tableau exposé. La notoriété de ces artistes est locale, voire régionale, rarement au-delà. Il est très difficile d’évaluer le prix pour pouvoir vendre.

La valeur à cinq chiffres : les artistes sont connus du milieu de la peinture et des collectionneurs. Ils sont connus au plan national et exposent dans de grandes galeries qui promeuvent leurs œuvres. Ils vendent mais sans leur permettre de vivre confortablement. La plupart sont professeurs dans des écoles de beaux-arts (8 heures par semaine). Aucun ne gravira la marche supérieure. C’est une catégorie de blocage.

La valeur à six chiffres : les artistes ont un niveau presque international. Ils exposent dans de grandes galeries qui récupèrent les plus grandes expositions (Grand Palais, centre Pompidou, Musée d’Art Moderne, fondation Louis Vuitton et même à l’étranger). Ils bénéficient d’un support médiatique très fort. Ils sont à peine 50 en France. Ils vendent bien. Ils sont sollicités par des écoles de beaux-arts, ont un atelier, un assistant. C’est le must en Europe. La côte de leurs tableaux est très importante et ils sont achetés par des musées, la Frac (Front régional d’art contemporain).

Au-delà de six chiffres : ce sont souvent des tableaux très rares. Les transactions se font de gré à gré, entre collectionneurs ou dans les grandes ventes aux enchères (Chisties, Sotheby’s…). C’est un marché totalement secret. Les acquéreurs ne tiennent pas spécialement à faire connaître les sommes auxquelles ils se procurent ces œuvres d’art. C’est un marché inconnu du grand public. Une fuite a révélé la vente de deux tableaux entre deux collectionneurs pour la somme de 502 millions de dollars ! (à ce niveau les transactions ne se font plus en euro mais en dollar).

Cette conférence se terminait par le traditionnel buffet au cours duquel les convives s’interrogeaient sur la justification de la valeur donnée à une œuvre.

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