Dépoussiérée et axée sur le bien-être, la thalasso attire les investisseurs

  • Les thalassos s'éloignent désormais de l'univers médical pour développer une offre misant sur le bien-être
    Les thalassos s'éloignent désormais de l'univers médical pour développer une offre misant sur le bien-être fotostorm / IStock.com
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Relaxnews

(AFP) - Après des années difficiles, la thalassothérapie, plus que centenaire, est devenue un secteur dynamique grâce à des investissements et au développement d'une offre axée sur le bien-être qui a dépoussiéré les établissements les faisant monter en gamme.

Confrontées à une concurrence bon marché au Maghreb et à la pression tarifaire des plateformes qui ont capté les réservations et imposé leurs commissions, les thalassos vieillissaient au début des années 2000.

Elles manquaient d'investissements, note le cabinet Deloitte dans une étude sur les tendances du tourisme et de l'hôtellerie 2019, alors que s'est ouverte jeudi à Paris la 38e édition du salon Thermalies, où 300 exposants spécialistes de la thalassothérapie, du thermalisme et du spa, proposent leur offre à 30.000 visiteurs, jusqu'à dimanche.

Le secteur a depuis évolué avec des rénovations d'ampleur à Arcachon, Arzon, Carnac, Châtelaillon-Plage, Deauville, Dinard, les Sables-d'Olonne ou Saint-Malo.

Les thalassos, dont les séjours sont axés sur les bienfaits de l'eau de mer et de l'environnement marin riche en sels minéraux, s'éloignent désormais de l'univers médical pour développer une offre misant sur le bien-être afin de "répondre aux besoins d'une société confrontée à un environnement anxiogène", observe l'étude de Deloitte.

Les séjours sont désormais davantage centrés sur la "gestion du stress" avec une offre de services toujours plus large (yoga, méditation, sophrologie, aquabiking, coaching sportif, diététique...) que sur le "curatif" (séjours post-nataux) et sont montés en gamme.

Ces évolutions ont permis aux centres de thalasso d'enregistrer des "chiffres record" ces dernières années, selon Deloitte: nombre de curistes en hausse de 11% et chiffre d'affaires en progression de 9% entre 2014 et 2017, grâce à une clientèle plus active, donc consommatrice de services.

- Secteur attractif -
Lucratifs avec un prix élevé - de l'ordre de 800 euros en moyenne pour 3 jours et 1.300 pour six - ces courts séjours thématiques représentent aujourd'hui la moitié du chiffre d'affaires du numéro un du secteur, Thalazur, qui compte neuf sites.

Au total, souligne le cabinet Deloitte, les 52 centres français réalisent plus de 160 millions d'euros en chiffre d'affaires pour la seule thalassothérapie, et le double si l'on compte les services complémentaires (hôtel, restaurant, boutiques).

Avec une "activité soutenue toute l'année", un taux d'occupation moyen des hôtels de thalassothérapie supérieur à 70% et un prix moyen de 186 euros, le secteur devrait attirer davantage d'investisseurs, estime le cabinet.

"Nous sommes toujours le premier ou le deuxième hôtel de la ville, nous avons un poids économique fort: lorsque nous fermons un établissement pour des travaux, comme à Saint-Jean-de-Luz, les commerçants le ressentent", dit à l'AFP Jean-Luc Pleuvry, directeur des opérations chez Thalazur et trésorier de France Thalasso, le syndicat professionnel qui regroupe 35 établissements.

Des chiffres d'affaires importants, accompagné d'un niveau "confortable" de rentabilité, rendent le secteur attractif et alimentent les projets à Berck, Boulogne, Fécamp, Étretat, Saint-Hilaire-de-Riez, Villefranche-sur-Mer notamment, selon Deloitte.

"Mais plusieurs thalassos indépendantes sont à vendre et les investisseurs ne se précipitent pas pour les racheter", observe M. Pleuvry. Ces sites nécessitent une "rénovation lourde financièrement, puis un budget de communication important, pour être bien référencé sur internet".

Avec un taux d'occupation annuel de 85% et 200 à 240 curistes par jour, l'hôtel Alliance Pornic - racheté il y a un mois par le groupe familial Ferré basé à Rennes - fêtera ses 30 ans en juin avec ses clients dont "certains viennent depuis l'ouverture", relève sa directrice générale, Marie Noëlle Berry.

"Ils reviennent pour la convivialité, la gentillesse, la bonne cuisine et la qualité des soins", affirme-t-elle. En revanche, l'établissement a des difficultés à trouver du personnel, en restauration.

Avec une moyenne d'âge de 55 ans, la clientèle des thalassothérapies est française à 90%. "Les Anglais ne comprennent pas qu'on paie pour se plonger dans une baignoire remplie d'eau de mer", ironise M. Pleuvry.

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