Rodez : l’hôpital Jacques-Puel investit encore pour rester à la pointe

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  • Le deuxième accélérateur de particules va être renouvelé et mis en place en septembre.
    Le deuxième accélérateur de particules va être renouvelé et mis en place en septembre. José A. Torres
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Salima Ouirni

L’hôpital Jacques-Puel projette de renouveler son deuxième accélérateur de particules en radiothérapie et d’investir dans une deuxième gamma caméra. Des travaux de rénovations sont également prévus pour les urgences, ainsi que la construction d’une maison de garde libérale.

La fièvre est-elle en train de baisser à l’hôpital de Rodez ? Oui, si l’on prend les perspectives annoncées, lors des vœux de son directeur, Vincent Prévoteau.

En effet, après des années de restriction budgétaire, dues notamment à une dette très lourde (elle est actuellement de 68 M€), le centre hospitalier avait une capacité limitée pour son volet investissement.

Depuis l’an dernier, le ciel a commencé à s’éclaircir sérieusement, grâce notamment à l’augmentation des tarifs hospitaliers, au dégel du coefficient prudentiel et à un allègement prévu de la dette par l’État. Déjà, l’année précédente, l’hôpital avait pu réaliser des investissements importants, pour notamment un accélérateur à particules en radiothérapie.

En 2020, l’hôpital pourra renouveler son deuxième accélérateur à particules. Il sera mis en place, dès septembre. " La décision est actée. Mais le mode d’acquisition lui ne l’est pas. On pense que ce sera une location", confirme Vincent Prévoteau. Et d’ajouter : " Même si l’établissement est endetté du fait de sa reconstruction et que cette dette pèse très lourdement sur le budget d’exploitation, il est impératif que nous puissions continuer à investir".

Cet investissement concernera également l’extension des plages de coronarographie (une technique d’imagerie médicale utilisée en cardiologie pour visualiser les artères coronaires en cas de suspicion de maladie coronarienne).

Ce nouvel équipement du plateau technique sera en outre installé dans une autre salle et avec un nouvel équipement. Il s’agit d’une deuxième gamma caméra, pour le service de médecine nucléaire. Cette caméra sert à l’examen par imagerie médicale qui se déroule dans le service de médecine nucléaire d’un hôpital.

Rénovation des urgences

La modernisation du plateau technique, même si elle est au centre des projets de l’hôpital, elle n’est pas une finalité en soi, à entendre Vincent Prévoteau. Cela faisait quelque temps qu’on espérait une rénovation des urgences. Les travaux de la maison médicale de garde doivent être terminés en l’été. Le chantier des urgences est prévu, pour le deuxième semestre. "Nous prévoyons une révision des circuits et des locaux, comme la zone d’accueil. Le but étant de mettre les patients rapidement dans les boxes, pour leur prise en charge", souligne le directeur de Jacques-Puel.

L’intérieur sera cassé et restructuré….. Les travaux se feront en tiroir pour occasionner le moins de gêne possible aux urgences qui reçoivent quotidiennement, une moyenne de 83 passages (et plus de 31 000 par an).

Une première maison de garde en Aveyron

Dans le même temps et pour les désengorger, une maison de garde est sur les rails. Certains départements, comme le Tarn (à Albi) ou dans l’Aude en sont pourvus. En Aveyron, ce sera une première. Elle sera accolée aux urgences. "C’est une maison libérale où travailleront des médecins généralistes, sur la base du volontariat pour assurer des soins", annonce Vincent Prévoteau.

C’est en effet avec l’ordre des médecins et son président Alain Viellescazes que ce projet verra le jour.

Le médecin ruthénois qui jouit d’une certaine expertise dans le domaine – il est à l’initiative des maisons de santé de Rodez et d’Onet-le-Château. Il ne devrait donc pas avoir de mal à mettre sur pied cette maison de garde où un généraliste accueillera les patients.

Ces derniers seront orientés vers les urgences si besoin ou a contrario, s’ils ne relèvent pas des urgences, ils seront orientés vers la maison de garde. " C’est une meilleure prise en charge des patients et c’est aussi une façon de fluidifier les urgences et de mieux orienter les personnes qui téléphonent au 15", confie le directeur.

En matière de rénovation, l’hôpital n’est le seul établissement à pouvoir profiter des investissements. L’Ehpad les Peyrières (l’ehpad fait partie intégrante de l’hôpital qui a plusieurs sites : Jacques Puel et les Peyrières notamment) sera concerné aussi. L’argent de la vente de la maison de retraite Saint-Jacques, serait directement fléché vers la rénovation des Peyrières (la décision n’est pas encore arrêtée).

Ces investissements ont lieu aussi grâce à une croissance de l’activité de l’hôpital. Celle-ci a augmenté de 6 %, en 2019.

Elle a permis d’afficher un résultat provisoire excédentaire. Si l’on rajoute à cela l’aide de l’agence régionale de la santé (ARS) qui vient de débloquer une enveloppe de 750 000 €, on comprend pourquoi l’hôpital de Rodez commence à moins tousser pour aller progressivement vers une convalescence voire une guérison ?

Cette guérison sera d’autant plus consolidée que l’hôpital de Rodez se voit reconnaître dans des compétences en matière chirurgicale. Jacques-Puel vient d’obtenir des autorisations de chirurgie carcinologique au centre hospitalier de Villefranche-de-Rouergue et au centre hospitalier de Rodez (en gynécologie et urologie).

En effet, Rodez a obtenu l’autorisation de chirurgie des cancers gynécologiques (l’hôpital dispose déjà de l’autorisation des cancers urologiques) tandis que Villefranche-de-Rouergue a obtenu l’autorisation des cancers urologiques. Une belle valorisation des équipes de territoire (Villefranche-Rodez).

Des embauches de médecins et en paramédical

Un plateau technique plus moderne et des locaux rénovés ne sont rien sans les équipes médicales. Ce qui fait dire à Vincent Prévoteau que « c’est une volonté de pouvoir stabiliser et de renforcer des équipes, car sans équipes, notre mission ne peut être assurée ». Pour ce faire, le directeur de l’hôpital a réussi à recruter 24 médecins, courant 2 019.
Depuis son arrivée, il y a 3 ans, le directeur de l’hôpital a également réussi à signer 200 CDI (à travers des titularisations de contractuels, notamment). Les compteurs d’heures ont été revus à la baisse via leur paiement avec l’objectif d’un apurement, dans le temps.
L’an dernier, la direction de l’hôpital a provisionné la somme de 120 000 € pour cela. L’année prochaine, l’enveloppe dédiée au paiement des heures supplémentaires pourrait être doublée. « Cette enveloppe budgétaire sera au moins doublée car nous auront un excédent plus important. Nous voulons également faire une politique sociale plus importante », ajoute-t-il.
 Dans ce volet social, la direction souligne son engagement pour une prime pour les aides-soignants et une promesse d’embaucher directement en CDI, dans les métiers en tension (kinésithérapeutes…)

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