Ces généreux legs faits à la ville de Rodez

Abonnés
  • Né en 1778, Blazy Bou dit  Lebon était tailleur à Rodez. En 1846, il légua sa fortune à la Ville de Rodez - son buste trône place du Bourg - dont les intérêts devaient être distribués à des retraités méritants ou à des jeunes filles pauvres. 	Né en 1778, Blazy Bou dit  Lebon était tailleur à Rodez. En 1846, il légua sa fortune à la Ville de Rodez - son buste trône place du Bourg - dont les intérêts devaient être distribués à des retraités méritants ou à des jeunes filles pauvres.
    Né en 1778, Blazy Bou dit Lebon était tailleur à Rodez. En 1846, il légua sa fortune à la Ville de Rodez - son buste trône place du Bourg - dont les intérêts devaient être distribués à des retraités méritants ou à des jeunes filles pauvres. RDS
Publié le
Centre Presse Aveyron

Comme de nombreuses communes d’une certaine importance, la Ville de Rodez est attributaire de temps à autre de legs de valeurs variables, qu’elle accepte ou qu’elle refuse selon les clauses testamentaires. Parmi ces dons les plus spectaculaires, on retiendra dans l’histoire, celui d’Alix de Séguret-Saincric (1831-1910). Épouse d’un juge d’instruction de Rodez, elle achète sur ses biens personnels le château et les terres de Vabre, vaste domaine versé il y a quelques années sur le territoire de la commune d’Onet-le-Château. À cette époque, c’est Rodez qui hérite donc cet ensemble immobilier et foncier, de cette bienfaitrice devenue veuve en 1902. En 1908, deux ans avant sa mort, sans enfants mais avec des héritiers identifiables, elle lègue le domaine de Vabre (ainsi qu’une propriété à Broquiès).
Ses conditions sont simples : il s’agit de transformer le château de Vabre en une école pour les orphelins de l’agriculture., plus précisément des garçons de 5 à 18 ans, sous la direction d’un prêtre catholique.

Pour des orphelins…

« Ce legs intervient officiellement le 23 février 1910, raconte l’historien ruthénois Jean-Michel Cosson. Malgré un procès intenté par les descendants de la défunte, à propos d’une partie des biens qu’ils estimaient leur revenir, la ville de Rodez, dirigée par le radical-socialiste Louis Lacombe, peut ouvrir le parc au public dès le mois de septembre 1910. Le dernier pensionnaire de l’orphelinat le quitte en 1959. La ville envisage un temps de détruire le château, assez délabré, avant de le conserver dans l’actuel parc des sports inauguré le 24 juin 1973. » Un parc bâti sur une partie des terres d’Alix de Séguret-Saincric.
Faute d’orphelins de l’agriculture, la Ville continue tous les ans à verser des bourses au profit des étudiants en agriculture (du lycée La Roque notamment), à hauteur de 200 € environ selon le nombre de bénéficiaires. Les clauses du testament sont également respectées sous la forme d’un fleurissement annuel, par la mairie, de la tombe de la bienfaitrice située dans le parc du château de Vabre.

…Ou des retraités méritants

Plus loin dans le temps, voilà le legs de Blazy Bou dit Lebon. Il est tailleur place du Bourg où il est né en 1778. « Vivant de peu il accumule une fortune dont il fait don à la Ville de Rodez, à sa mort en 1846 : 420 000 francs, raconte Jean-Michel Cosson. Charge à la collectivité d’établir une rente perpétuelle dont les intérêts seraient distribués à des retraités méritants ou à des jeunes filles pauvres. Il exigea aussi que la ville donne son nom à la rue où il est né et qu’une médaille décore ses bénéficiaires afin que tous se rappellent sa générosité ».
À l’inverse, la commune peut aussi, comme elle en a le droit, refuser un legs. Lors du conseil municipal du 19 décembre 2019, à Rodez, la Ville a refusé un legs de plusieurs milliers d’euros. Dans son testament, une Ruthénoise a légué la somme de 10 000 € à la commune pour qu’elle fleurisse sa tombe et s’occupe du caveau familial jusqu’à l’épuisement du montant. Estimant qu’il n’était pas de son ressort d’assurer cela, le conseil municipal a refusé le legs.

Inestimable Soulages

L’agglomération n’est pas en reste avec la donation spectaculaire de Pierre Soulages pour ce qui deviendra son musée. À la demande du maire et président du Grand Rodez de l’époque, Marc Censi, le maître cède ainsi en septembre 2005 quelque 500 pièces dont 250 œuvres d’art. Difficile d’en chiffrer le prix, le cours de l’art est souverain en la matière. Mais ses tableaux dépassent allégrement le million d’euros et sa cote ne cesse de grimper…

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
L'immobilier à Rodez

450000 €

En exclusivité chez IMMO DE FRANCE, venez vite découvrir cet opportunité d'[...]

Toutes les annonces immobilières de Rodez
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?