La radiologie interventionnelle au secours des femmes pour traiter les fibromes utérins
(Relaxnews) - Chaque année en France, entre 1.500 et 1.800 interventions par radiologie interventionnelle sont pratiquées pour soigner les fibromes utérins. Peu invasive et peu coûteuse, cette méthode d'embolisation aide les femmes concernées par cette maladie à éliminer les douleurs, tout en leur permettant une reprise rapide de leurs activités personnelles et professionnelles.
Les fibromes utérins désigneNT des tumeurs non cancéreuses généralement situées sur la paroi de l'utérus, qui apparaissent dans 35% des cas chez des femmes âgées de plus de 35 ans. S'ils s'avèrent asymptomatiques pour la plupart des femmes, les fibromes utérins peuvent toutefois, dans environ 10% des cas, entraîner des inconforts, tels que des règles abondantes, des douleurs pelviennes, des constipations fréquentes, des troubles urinaires. Des symptômes souvent douloureux et qui peuvent s'avérer handicapants au quotidien.
Un traitement hormonal est prescrit en première intention pour soigner les fibromes symptomatiques. Quand ce traitement s'avère insuffisant, la chirurgie est envisagée. Les patientes peuvent être opérées par myomectomie, intervention qui consiste à retirer les fibromes lorsqu'ils sont peu nombreux, ou par hystérectomie, c'est-à-dire l'ablation de l'utérus.
Mais une autre technique a fait ses preuves pour traiter les douleurs des patientes atteintes de fibromes utérins : la radiologie interventionnelle. Cette méthode développée en France dans les années 1990 par des radiologues et des gynécologues fonctionne par embolisation : les médecins injectent des billes calibrées dans les artères utérines à l'aide d'un cathéter. Peu invasive, la radiologie interventionnelle permet aux patientes de bénéficier d'une réduction rapide des symptômes, avec une courte période de convalescence. Elle est proposée en alternative à l'hystérectomie.
La radiologie interventionnelle dans le cadre du traitement des fibromes utérins reste marginale : on compte entre 1.500 et 1.800 interventions chaque année en France, contre 30.000 hystérectomies. Pourtant, elle permet également de traiter d'autres pathologies féminines. Contactée par Relaxnews, la Pre Hélène Vernhet-Kovacsik, radiologue interventionnelle au CHU de Montpellier, nous en dit plus.
Relaxnews : Comment se déroule l'intervention par radiologie interventionnelle pour les fibromes utérins ?
Hélène Vernhet-Kovacsik : "Une patiente embolisée est opérée sous anesthésie locale et va rester une nuit en observation car elle peut avoir des douleurs abdominales, soulagées par la prescription d'antalgiques. La patiente a ensuite un arrêt de travail de 8 jours. Après ça, elle pourra rapidement retrouver une vie normale à tous les niveaux : sexuelle, personnelle, sportive, professionnelle? etc. C'est beaucoup moins invasif que l'hystérectomie : séjour à l'hôpital plus long, arrêt de travail d'un mois? etc.
Quelles sont les éventuelles contre-indications ?
H.V.K : On déconseille la radiologie interventionnelle en cas de fibromes sous-séreux, c'est-à-dire ceux qui se développent à l'extérieur de l'utérus. Chez les femmes jeunes qui ont un désir de grossesse, on va également éviter de toucher à la cavité utérine. Dans ce cas, on recommande la myomectomie en première intention. Or, seul un quart des patientes bénéficie de la chirurgie par myomectomie, les trois quarts restants étant traités par ablation de l'utérus. C'est là que l'embolisation est intéressante, car elle se pose en alternative à l'hystérectomie.
Comment la radiologie interventionnelle contribue-t-elle à améliorer le quotidien des femmes atteintes de fibromes utérins ?
H.V.K : Il y a les varices pelviennes, qui provoquent des douleurs pendant les règles, après un rapport sexuel ou durant l'effort physique. L'intervention n'est pas la même que pour les fibromes. On passe par une veine de la jambe ou du bras et on peut pratiquer l'intervention en ambulatoire, c'est-à-dire que la patiente peut rentrer chez elle après l'intervention. Elle pourra aussi très vite retourner au travail, à condition que sa profession ne nécessite pas d'efforts physiques trop intenses. La seule restriction est d'éviter le sport pendant trois semaines.
Il n'existe pas d'alternative chirurgicale pour cette maladie qui reste peu connue, notamment parce que l'idée selon laquelle il est "normal" d'avoir mal au ventre pendant les règles est malheureusement encore trop ancrée dans les esprits. Certaines femmes voient leurs douleurs comme une fatalité. Je pense que c'est important de changer le regard là-dessus et de montrer qu'il existe des solutions. La radiologie interventionnelle est l'une d'entre elles."
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