Estaing : divorce consommé entre le maire et son adjoint

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  • Le maire Jean Pradalier, les yeux au ciel, a écouté religieusement son adjoint Bernard Samper.
    Le maire Jean Pradalier, les yeux au ciel, a écouté religieusement son adjoint Bernard Samper. oc -
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Olivier Courtil

La présentation du budget lors du dernier conseil municipal fut aussi l’heure de régler les comptes.

Si c’est trop houleux et que ça crie, moi je m’en vais, je n’aime pas cela", confiait une conseillère municipale quelques minutes avant la séance. C’est que Bernard Samper, premier adjoint, avait prévenu. Il déballerait tout pour "siffler la fin de la récréation afin de mettre un terme aux rumeurs". Et c’est avec une voix sèche, nouée par l’émotion, dans un silence de cathédrale et devant le maire impassible, les yeux au ciel, qu’il a effectué sa démonstration par anaphore : "Non Samper n’a pas décidé de se représenter comme cela est dit aux candidats que vous recherchez. Non Samper n’a pas quitté Jean Pradalier pour Chantal Marc, non Samper n’a pas quitté la liste Couseran-Pradalier comme un transfuge, non il n’y a pas de scission entre liste et Samper. Samper, sans rencontre préalable, sans explication et dans un silence assourdissant a été exclu, évincé, éjecté par Mme. Couseran et M. Pradalier. " Le premier adjoint en charge notamment des finances à la mairie d’Estaing en a profité pour rappeler son bilan concernant une commune qui revient de loin avec l’affaire des bijoux, lâchant ainsi : "Je me devais de vous donner le déroulé de mon licenciement pour bons et loyaux services." Il a ainsi énuméré, jours et heures en détail, les entrevues aboutissant à son… éviction.

Nathalie Couseran, candidate aux élections municipales en qualité de chef de file, comptant donc dans ses rangs le futur ex-maire, avait aussi préparé son texte. Avec franchise et émotion aussi, elle a avoué "se dégager de votre emprise professionnelle", en parlant de Bernard Samper qui fut son formateur pour devenir secrétaire de mairie tout en saluant son travail. "Vous m’avez formé monsieur Samper ! " Et d’ajouter : "J’ai décidé seule de partir en équipe ".

Ce fut au tour de Jean Pradalier, souhaitant s’exprimer en dernier, de le faire : " C’est la tête de liste qui décide avec qui travailler, je me suis appliqué les règles de ne rien divulguer". C’est ce silence qui a "écœuré" Bernard Samper rappelant "voir tous les jours Jean Pradalier pendant les douze ans de travail ensemble ". Et de conclure dans un esprit de sagesse : "Ce qui est important en dehors de ces contingences personnelles et ridicules c’est qu’Estaing vive et prospère." Un épisode qui ressemble aux amis de trente ans que furent Jacques Chirac et Edouard Balladur… En parlant de célébrité, le président Valéry Giscard d’Estaing, ne tient pas à parler de ce sujet, affirmant "qu’il ne voterait pas à Estaing et ne donnerait pas de consigne de vote."

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