L’indemnité des élus locaux n’est plus considérée comme un sujet tabou

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  • Archives Centre Presse - José A. Torres
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Centre Presse

L’Association des maires de l’Aveyron (ADM12) évoque aujourd’hui "la chose" sans retenue.

Ce n’est pas un sujet tabou. " Au sein de l’Association des maires de l’Aveyron (ADM12), quand on aborde la question des indemnités d’élus, on est droit dans ses bottes. Il est vrai que les mentalités semblent avoir un tant soit peu évolué. Fini, ou presque, le temps où les maires et autres adjoints étaient vilipendés par le bon peuple au prétexte qu’ils gagnaient trop de sous.

Les élus locaux ne manquent ni de travail ni de responsabilités et les voir percevoir quelque argent en retour n’a (plus) rien de choquant. De plus, à écouter les responsables de l’ADM12, " le sujet est d’autant moins sensible ici que les maires aveyronnais qui touchent l’intégralité de l’indemnité à laquelle ils ont droit sont assez rares. Il y en a, bien évidemment, mais ils sont vraiment peu nombreux. La plupart dispatchent une partie de leur enveloppe entre leurs adjoints. Et certains vont même jusqu’à en redistribuer la totalité. "

Les maires partagent, les adjoints moins

Apparemment, si cette pratique du partage est plutôt courante en Aveyron, elle le serait un peu moins ailleurs, comme on le souligne encore à l’Association des maires : " On le sait à travers les rencontres et les échanges que l’on peut avoir avec des maires d’autres régions ou autres départements du pays. Et c’est vrai que cette volonté de partager apparaît peut-être moins présente ailleurs. " À l’inverse des maires, les adjoints aveyronnais seraient plus enclins à conserver l’intégralité de leur dû. Beaucoup moins important il est vrai.

Et comme pour démontrer que l’argent n’est pas tout, loin de là, l’ADM12 relève aussi qu’à la connaissance de l’association, aucun maire aveyronnais n’a souhaité revaloriser ses indemnités, comme ceux qui le pouvaient en avaient le droit au 1er janvier (voir par ailleurs).

Ce que confirme le premier élu d’une commune d’environ 3 000 habitants dans l’Ouest-Aveyron, qui ne tient pas à communiquer à visage découvert pour la raison (tout à fait honorable) qu’il brigue un nouveau mandat.

" Augmenter mon indemnité à quelques semaines des élections, j’aurais trouvé ça d’un mesquin, argumente-t-il… Sinon oui, je fais partie des maires qui redistribuent une partie de ce qu’ils touchent. Et c’est normal. Parce qu’il y a trop de différences entre un maire et les adjoints et parce qu’un maire n’est rien sans eux. C’est mon avis et je pense qu’il est partagé par beaucoup de mes collègues aveyronnais. "

 

Le montant des indemnités

Voici les montants d’indemnités tel qu’ils sont entrés en vigueur au 1er janvier 2020.

- Moins de 500 habitants (type Cantoin ou Saint-Parthem) : le maire 991 € ; adjoint : 256,70 €.

  • De 500 à 999 habitants (type Arvieu ou Nauviale) : maire : 1 566 € ; adjoint : 320,88 €.
  •  De 1 000 à 3 499 habitants (type Marcillac ou Baraqueville) : le maire 2 006 € ; adjoint : 641,75 €.
  •  De 3 500 à 9 999 habitants (type Decazeville ou Espalion) : le maire 2 139,17 € ; adjoint : 855,67 €.
  •  De 10 000 à 19 999 habitants (type Villefranche-de-Rouergue ou Onet-le-Château) : le maire 2 528,11 € ; adjoint 1 069,59 €.
  •  De 20 000 à 49 999 habitants (type Rodez ou Millau) : le maire, 3 500,46 € ; adjoint, 1 283,50 €.

Pour information, de 50 000 à 99 999 habitants, le maire perçoit 4 278,34 €, l’adjoint 1 711,34 €. Pour les villes de 100 000 habitants et plus : le maire 5 639,63 € ; adjoint 2 819,82 €.

Revalorisations financières, mais pas que

Pour l’État, il s’agit de "favoriser les vocations d’élus locaux". Dans ce sens et à travers le projet de loi "Engagement et Proximité", le Parlement a adopté, en toute fin d’année 2019, diverses mesures à caractère financier et/ou matériel. Au premier rang de ces mesures, qui concernent au premier chef le département de l’Aveyron au regard de la taille moyenne de ses communes, on retrouve la revalorisation des indemnités des maires des petites collectivités en se référant à un dispositif gradué automatique. Ainsi, dans les communes de moins de 3 500 habitants, l’indemnité du maire pourra être rehaussée par un vote, jusqu’à environ 2 000 € maximum, contre 1 672 € actuellement. Par ailleurs, et afin de pouvoir faire campagne, dix jours de congé sans solde ont été mis à disposition des salariés engagés et concernés par les élections.

Enfin, dans le cadre des réunions obligatoires, une prise en charge des frais de garde des enfants en bas âge est désormais disponible. Il s’agit là d’une mesure visant à sensibiliser les femmes en général, et les femmes actives en particulier, à se porter candidates aux fonctions d’élues locales.

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