Aveyron : le deuxième crématorium inauguré à Rodez
L’équipement exploité via une DSP a ouvert ses portes sur l’avenue de Bamberg le 27 janvier. 300 crémations devraient y être réalisées la première année.
Vingt-trois pour cent des personnes décédées en Aveyron ont opté pour la crémation. Au niveau national, ils sont près de 38 % à avoir fait le même choix. "Question de mentalité", indique Wilfrid Charoud de la Société les crématoriums du Quercy et du Rouergue qui gère les deux crématoriums aveyronnais. Si celui de Capdenac-Gare est ouvert depuis quelques années déjà, son pendant ruthénois est en revanche opérationnel depuis peu. "On a ouvert le 27 janvier avec quelques semaines de retard sur le calendrier officiel", précise le responsable du crématorium ruthénois inauguré jeudi 6 février. Sorti de terre l’été dernier sur l’avenue de Bamberg (sous le cimetière de la ville), l’équipement est désormais pleinement opérationnel. "Dans le Sud et dans les départements ruraux, les enterrements traditionnels restent la norme, poursuit Wilfrid Charoud. Mais ici comme partout ailleurs dans le pays, la crémation gagne du terrain. Elle croît même de 1,5 % chaque année ".
Vases communiquant
Autant dire que la perspective de voir ouvrir très prochainement un crématorium supplémentaire à Saint-Sernin (Cantal) n’est pas de nature à l’inquiéter outre mesure. "Depuis l’ouverture de l’équipement ruthénois, on a noté une légère baisse d’activité au crématorium de Capdenac, reconnaît l’exploitant. C’est l’effet des vases communicant. Les adeptes de la crémation vont au plus proche, c’est normal. Et quand l’équipement cantalien aura ouvert ses portes, les Cantaliens qui venaient jusqu’à présent se faire crématiser en Aveyron n’auront plus de raison de le faire. Tout cela nous le savions déjà avant. Comme nous savons qu’au rythme de 1,5 % de croissance annuelle, nos équipements seront pleinement opérationnels dans une quinzaine d’années."
À ce propos, l’évolution du chiffre d’activité relevé au fil des ans au crématorium de Capdenac-Gare parle d’elle-même. À l’ouverture du site capdenacois – le premier dans le département – moins de 250 corps y avaient été crématisés, tandis que depuis 2016 près de 700 crémations y sont dénombrées chaque année. "À Rodez, nous tablons sur 300 crémations la première année d’exploitation, puis 600 la deuxième année pour arriver ensuite à 800 crémations au terme de 3 ou 4 années d’exploitation", estime Wilfrid Charoud. Bâti sur une parcelle de 4 000 m2, l’équipement de 3 M € occupe une surface au sol de 1 140m2 (soit 800 m2 de surface hors œuvre nette) et culmine à un peu moins de 7 mètres. Prévu pour pouvoir y installer deux postes de crémation, l’équipement a ouvert ses portes avec un seul poste.
Le pic dans 15 ans
"C’est suffisant pour pratiquer jusqu’à 1 400 crémations chaque année ", poursuit le responsable ruthénois. Une capacité qui ne devrait pas être atteinte dans l’immédiat, selon les prévisions de la Société des crématoriums du Rouergue et du Quercy qui table plutôt sur une quinzaine d’années pour y arriver.
Imaginé par les architectes du cabinet HBM Rodez, le crématorium est de forme ovoïde avec des murs en béton végétalisés, une salle de cérémonie ovale et un hall d’accueil largement vitré. Enfin, trois employés se relaieront au quotidien pour assurer la bonne marche du crématorium.
Délégation de service public
Pour mémoire, une concession d’une durée de 30 ans a été signée entre la Ville de Rodez et la Société des crématoriums du Rouergue et du Quercy filiale d’OGF leader national du service funéraire, à travers une délégation de service public (DSP). La Ville a mis le terrain à disposition. À ce titre, elle percevra en contrepartie 20 000 € de redevance par an pour occupation du domaine public. Une somme à laquelle l’exploitant devrait ajouter une part variable en fonction des résultats enregistrés sur place. Une fois les 30 ans écoulés, l’équipement pourra être rétrocédé à la Ville. Mais pas obligatoirement. "Si nous sommes satisfaits du service fourni par l’exploitant on pourra toujours signer une nouvelle concession, voire prolonger l’existante", avait fait savoir le maire Christian Teyssèdre peu de temps après la signature de la DSP. Près de 80 des 200 crématoriums en activité sur le pays sont exploités par le groupe et 130 via une DSP.
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