Rodez. En Aveyron aussi, le "mécano" est passé de la main dans le cambouis au doigt sur la souris
Entré en apprentissage en 1973, Jacky Brossy, garagiste à La Primaube et par ailleurs vice-président de la Chambre de métiers, se retourne sur près de 50 ans d’évolutions de la mécanique automobile, alors que la Chambre des métiers propose jusqu’à aujourd’hui plusieurs rendez-vous autour de ces filières. Près de 85 % des jeunes formés trouvent un emploi à l’issue de leur cursus dans ces métiers qui peinent à recruter.
Comme tous ceux de sa génération, il s’est fait les mains sur des Dauphine, 404, DS, "4 chevaux"… "À l’époque, il y avait aussi quelques Alfa", se souvient Jacky Brossy. Pour le garagiste primaubois, tout a commencé par un apprentissage dans le garage de ses parents, au Monastère, sous la conduite de son frère. Il obtient par la suite son CAP mécanique ainsi que l’EFA (Examen de fin d’apprentissage) et souvient encore aujourd’hui des conditions de travail de l’époque. "On travaillait 45 heures par semaine, puis c’est tombé à 42. Mais la première des différences était du côté de l’outillage", explique-t-il.
Se former face à un nouveau monde
À l’époque, les mécaniciens devaient par exemple se fabriquer eux-mêmes une chèvre artisanale pour extraire moteurs et boîtes de vitesses. Aujourd’hui, tous les garages disposent de cet équipement. Dans les années 1980, la mécanique automobile fait un grand pas avec l’arrivée de l’électronique dans les voitures… et, du côté des mécaniciens, du matériel "futuriste" nécessaire à l’entretien.
"J’ai connu la première valise (un petit ordinateur qui, connecté à la voiture, diagnostiquait pannées et problèmes) en 1983. C’était la XR25", se souvient Jacky Brossy.
Face à ce nouveau monde, les mécaniciens ont dû se former. "À la chambre de métiers… mais aussi sur le tas !", explique le garagiste primaubois.
Une formation incontournable et régulière, quelques années avant la généralisation des fermetures centralisées, vitres électriques, avertisseurs de sortie de voie et autres systèmes d’assistance, vers 1992. "Et là, c’est devenu beaucoup plus costaud. Ce qui est sûr, c’est que dans nos métiers, c’est une vraie formation continue que nous faisons, tous les jours, dans nos ateliers", affirme Jacky Brossy.
"Usine à gaz"
Aujourd’hui, informatique et électronique occupent toujours davantage de place sous le capot des voitures. "C’est une usine à gaz… le mécanicien devient un peu électricien, informaticien…", analyse-t-il.
Une évolution intégrée dans les filières auto de la Chambre de métiers, qui forme actuellement 209 jeunes, un chiffre en hausse de 13 % par rapport à 2019. Les formations proposées sont le CAP Maintenance automobile, le CAP Maintenance poids lourd, le CAP Maintenance des Matériels agricoles, la Mention complémentaire (spécialisation suite au CAP) Maintenance automobile, le Bac professionnel Maintenance automobile, le CAP réparation des carrosseries, le CAP peinture en carrosserie et le Certificat de qualification professionnelle Carrossier peintre. À noter par ailleurs que le Greta et plusieurs lycées du département proposent des formations en CAP. À son issue, 80 à 85 % des jeunes trouvent un emploi. L’an passé dans les secteurs de la mécanique, la carrosserie, de la mécanique agricole et poids lourds, 90 emplois, dans l’Aveyron, n’ont pas trouvé de candidats. "Il y a du travail… et ce sont de beaux métiers", conclut Jacky Brossy.
Au Campus de Rodez, fin d’une semaine dédiée à l’automobile
Jusqu’à ce vendredi, dans le cadre de la Semaine des services de l’automobile et de la mobilité, le Campus des métiers de l’Aveyron présente les métiers, formations et débouchés qu’offre la filière afin de faire découvrir ces métiers qui recrutent, dans un secteur en plein essor, et de susciter des vocations !
Une "semaine de quatre jours" forte d’une journée portes ouvertes qui s’est déroulée mercredi, suivie jeudi d’un "job dating" pour une rencontre entre entreprises qui recrutent et candidats à l’emploi, parmi plusieurs animations sur les thématiques suivantes : quels sont les métiers, les parcours, les filières de formations disponibles ? Toutes les informations nécessaires et les conseils pour faire le meilleur choix sont dispensés. Au programme également, jusqu’à aujourd’hui, des visites d’entreprises, du Campus des métiers et de ses ateliers, sans oublier des rencontres avec des apprentis et les équipes pédagogiques.
Dans ce secteur, le Campus offre un large choix de cursus diplômants du CAP au Bac professionnel avec 80 % d’embauche à l’issue de la formation.
Campus des Métiers – P.A. de Cantaranne à Onet-le-Château.
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