La vie très musicale et très occitane d’Arnaud Cance

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  • Arnaud Cance, la vie ad hOc.
    Arnaud Cance, la vie ad hOc. Repro CPA -
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Laurent Roustan

Le natif de Naucelle atteint ses 40 printemps avec en bandoulière une guitare tendue de cordes vocales. Et ça depuis tout petit. Portrait.

Il aime bien se taper dessus, Arnaud Cance, mais rien de masochiste en cela : c’est pour faire des percussions corporelles, en jonglant ou non avec un verre et en tapant ou non sur la table. Tout en chantant bien sûr. Mais ça lui arrive aussi de prendre une guitare, la tradition, il ne refuse pas.

Arnaud Cance, Naucellois d’origine et vivant aujourd’hui a Rodez, a toujours chanté, très tôt. "Depuis que je suis tout petit, dit-il, comme tous les enfants. Quand j’avais 7-8 ans, on me donnait un micro et on me faisait chanter dans le bus qui amenait mon père, quand il partait en déplacement avec l’équipe de rugby. "

Et c’est ainsi que le petit Arnaud fit ses premières vocalises publiques dans le sillage du quinze Naucelle. En chantant "Papayou" de Carlos dans un autobus rempli de costauds. Fit-il la même expérience lorsque son géniteur joua pour le Stade olympique millavois ? Laissons un peu de mystère et mettons-lui une guitare entre les mains. Vers l’âge de 14 ans où comme tout bon ado rebelle, le jeune Arnaud se mit à reprendre des riffs de Nirvana ou… des chansons de Brassens. Plus tard, quand il était animateur en colonie, il chantait lors des animations ou des veillées, " et même dans le dortoir au lieu de dire aux gamins de dormir, je leur chantais une chanson. D’abord tu chantais fort, et puis tu baissais la voix, peu à peu… Et à la fin, tout le monde dormait."

Dans le même temps bien sûr, il suivait des études, et il y avait même des petites voix qui l’inspiraient. Des petites voix qui causaient en occitan. "C’est un truc que j’ai toujours entendu dans ma famille. Mes grands-parents parlaient patois comme encore dans les familles. Bon, il y avait ce problème de la " vergonha" (la honte en occitan). Ils avaient été punis à l’époque quand ils parlaient occitan à l’école. Cette interdiction avait bien marqué les esprits. Mais moi, j’étais curieux de savoir ce qu’ils disaient, ça avait l’air intéressant. Alors par frustration, je me suis dit qu’il fallait que j’apprenne l’occitan. "

Il chante, il rechante…

Après l’option occitan au lycée, Arnaud va donc passer une licence d’occitan à la fac. Une évidence pour lui : "En quelques mois, le temps d’apprendre quelques trucs comme la grammaire ou la syntaxe, la langue est sortie comme si elle avait été toujours là. Ça a été une belle découverte. Et en même temps, ça m’a réveillé une conscience politique. J’avais envie de la pratiquer pour la faire survivre. Et notamment par la musique. "

Alors, vers 2002, il monte avec des copains un ensemble de polyphonie occitane, et allez hop, il chante et il rechante et comment dire, ça y est : il a mis le premier pied à l’étrier d’une carrière de chanteur et de musicien occitan. et multiplie les projets : le voilà avec le groupe Brick à Drac en 2004, Tres a cantar en 2005, il reprend en solo des chansons occitanes en 2008, avant de rejoindre le groupe festif le Comité en 2009. Il joue avec des conteurs, pour les enfants, et compose aussi pour sortir un album solo en 2015. "Je fais feu de tout bois, raconte-t-il, j’aime bien monter des tas de projets en parallèle, pour rester dans la création et l’énergie… et aussi me permettre de faire mes dates. " Une centaine de dates par an, un statut d’intermittent du spectacle assuré depuis une quinzaine d’années, Arnaud Cance tient la route, il n’en finit pas de chanter, de jouer de la guitare et de se taper dessus.

Et il embraye d’ailleurs avec Mbraia, un duo en danser avec Paulin Courtial, et un album "Ton bal !" qui sortira le 28 février. "C’est de la musique avec un objectif : faire danser. On se base sur les chants à danser trad’et on y met notre son, très rock, avec une guitare électrique… Mais ça peut être très doux et très dentelle aussi. De toute façon, les " tradeux ", ils viennent pour ça, pour danser. nous, on n’a qu’à balancer notre énergie pour les faire danser, et advienne que pourra. "

Pour Arnaud, il est advenu ce qui enfant, avec son goût de chanter en public et d’ouvrir ses oreilles sur ce que disaient pépé et mémé, pouvait lui advenir de mieux : transcender l’expérience Papayou !

C’est fait, et avec brio.

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