Sébazac-Concourès. Les médecins ont aussi leurs maux et pas des moindres !

Abonnés
  • Geneviève Soulié, membre d’Itinéraires Découvertes, présente Michèle Maury, conférencière.
    Geneviève Soulié, membre d’Itinéraires Découvertes, présente Michèle Maury, conférencière.
Publié le
CORRESPONDANT

Michèle Maury, psychiatre d’enfants au CHU de Montpellier, était l’invitée d’Itinéraires Découvertes pour une prise de conscience des maux des médecins.

En soi, un médecin se doit d’être fort, en bonne santé, disponible, compétent… C’est ancré dans notre société. Eux-mêmes en sont persuadés. Ce qui implique un oubli de soi, le silence sur leurs problèmes physiques ou psychologiques.

Michèle Maury a expliqué au public que si le monde change, l’image du médecin change aussi. Il est confronté à de nouveaux facteurs : contrôles réglementaires et charges administratives de plus en plus lourds, patients très exigeants et très instruits sur la toile, poursuite à cause d’erreurs médicales... Tous ces éléments génèrent un stress important qui peut avoir des conséquences sur la qualité des soins, l’ambiance au travail, la satisfaction au travail, la vie de famille… mais s’ils vont mal, ils sont dans le déni parce qu’ils pensent ne pas avoir le droit d’être vulnérables.

Depuis 2012, la conférencière a eu une initiative originale en créant un groupe de travail nommé BEAT (Bien être au travail). Le but de BEAT consiste à sensibiliser les médecins, les directeurs, les décideurs à la santé des médecins. Le mal être doit être entendu. Il faut donc les écouter. Le manque de reconnaissance, les problèmes avec la hiérarchie, les tâches administratives de plus en plus nombreuses, le manque de soutien en cas de coup dur sont des causes de ce mal être. Le groupe a fait la découverte des bienfaits du dialogue entre collègues.

Avec de nombreux confrères de toutes catégories médicales, des directeurs, des choses se sont mises en place. Michèle Maury, maintenant bénévole au CHU, reçoit les médecins afin qu’ils puissent exprimer leur mal être, dialogue, médiation, écoute, analyse…. Une solidarité s’instaure lorsqu’un médecin est en difficulté. Des sondages sont réalisés, des journées d’étude sont organisées sur des problématiques spécifiques (en mars : "les erreurs médicales sont-elles inévitables ? Qu’en faisons-nous ?". Une charte a même été élaborée. Et si elle n’est pas suivie à la lettre, elle a au moins le mérite d’exister.

Peu de médecins trouvent le courage de dévoiler leur souffrance. En avouant leur mal être ils ont peur d’être accusés de ne pas être compétents. Cela débouche sur de la fatigue, de l’anxiété, des dépressions, voire des suicides. Une forte majorité sont leur propre médecin traitant…

Cet article est réservé aux abonnés
Accédez immédiatement à cet article
2 semaines offertes
Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?