Le Moulin du Pivert à La Fouillade cultive toujours la "biogourmandise"

  • Jean-Marc Guidot est le directeur des opérations du Moulin du Pivert à La Fouillade depuis novembre 2019.
    Jean-Marc Guidot est le directeur des opérations du Moulin du Pivert à La Fouillade depuis novembre 2019. rui dos santos
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Rui Dos Santos

Longtemps entre les mains de la famille Cayla, qui l’avait créée aux Mazières, entre Lunac et Sanvensa, au début des années 40, cette biscuiterie bio, dirigée par Jean-Marc Guidot, appartient depuis deux ans au groupe breton Galapagos. En bonne santé, elle affiche de nombreux projets pour 2020 : pousser les murs, lancer une gamme de gâteaux salés, mettre les produits en marques de distributeurs en grande surface, créer une nouvelle ligne de cuisson…

Il était une fois… Ce joli conte débute dans les années 40 quand Henri Cayla a acheté un vieux moulin à eau, situé aux Mazières, un petit village niché au creux d’une vallée aveyronnaise, entre Sanvensa et Lunac. Raymond Cayla, le fils d’Henri, a repris les rênes de la meunerie trente ans plus tard. Visionnaire, il croit en une autre forme d’agriculture, une agriculture respectant le vivant. Homme de caractère, il a mis tout en œuvre pour suivre ses convictions. Cette meunerie a ainsi été une des premières à obtenir la certification "Nature et progrès". Cette démarche l’a placée à la pointe du développement de l’agro-écologie et garantit la totalité des matières premières vendues biologiques. Les produits étaient référencés chez le réseau Biocoop. La troisième génération, portée par Jean-Michel, s’est lancée dans la fabrication de biscuits. Gourmand et curieux de nature, Jean-Michel Cayla a testé différentes recettes aux goûts inimitables, toutes à base de farine biologique produite par la meunerie. Il a donné naissance, en 1987, à la marque Le Moulin du Pivert. Alors qu’elle a pris, ses quartiers, voilà trois ans, dans un nouveau site à La Fouillade, dans les locaux de la menuiserie Gayrard, la biscuiterie 100 % bio développe une soixantaine de références, dont une douzaine à base de chocolat. Figure emblématique, le Fourré choc’ est plébiscité par 40 % des clients. Avec ses secrets de fabrication : héritage de trois générations, filière blé régional, sans huile de palme, ingrédients qui ont du goût. Elle distribue près de neuf millions d’étuis par an, soit mille tonnes de gâteaux en 2019, dans les rayons de grandes surfaces spécialisées (GSS) bio uniquement. En attendant de mettre, bientôt, les produits en marques de distributeurs. Fort d’un chiffre d’affaires de 13 M€ (doublé en cinq ans), s’appuyant sur une cinquantaine de salariés, Le Moulin du Pivert continue de grandir. Reprise en janvier 2018 par le groupe familial Galapagos, l’entreprise, qui a intégré, l’été dernier, la nouvelle entité baptisée Galapagos Gourmet (lire ci-dessous) est structurée pour "poursuivre sa croissance".

Le lancement d’un gâteau salé

Après avoir confié, voilà tout juste un an, les rênes de Loc Maria Biscuits, à sa fille Aurélie, Christian Tacquard, patron du groupe de biscuiterie breton Galapagos, lui a remis, quelques mois plus tard, les clés du Moulin du Pivert. Renommé Galapagos Gourmet (Loc Maria biscuits dans les Côtes d’Armor, Pont-Aven dans le Finistère, Mademoiselle de Margaux en Gironde et donc Le Moulin du Pivert en Aveyron), le nouvel ensemble est accompagné par Unexo, filiale à 100 % du Crédit Agricole, et Arkéa Capital, filiale du groupe Arkéa, dédiée aux activités de capital-investissement. Fort de huit usines spécialisées pour une capacité de production de 16 000 tonnes par an, le groupe, qui emploie près de 500 salariés, a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires proche de 100 M€. Après avoir longtemps exercé trois activités agroalimentaires (biscuiterie, pâtisserie et pâtes alimentaires), Galapagos s’est recentré, depuis quelques années, sur son activité d’origine, le biscuit premium. Aujourd’hui, il poursuit dans cette voie, tout en développant les biscuits bio, en particulier sur son site aveyronnais, lequel est dirigé depuis le 18 novembre 2019 par Jean-Marc Guidot, qui a succédé à Bernard Fournié. Originaire d’Auxonne, entre Dijon et Dôle, âgé de 57 ans, le nouveau directeur des opérations connaît bien l’Aveyron, où il vit depuis treize ans, à Villefranche-de-Rouergue précisément, et où il a été à la tête de la Sopave à Viviez. Industriel de formation, le Bourguignon ne manque pas de projets pour, selon ses propres termes, « une entreprise qui s’est un peu endormie au moment du déménagement entre Les Mazières et La Fouillade mais qui est en train de rattraper le temps perdu » : pousser les murs (les plans sont accrochés dans le bureau du chef), réorganiser la logistique, vider complètement le site des Mazières, créer une deuxième ligne de cuisson et porter à cinq celles pour l’emballage, lancer une gamme de six recettes de biscuits salés bio (en rayon fin 2020)…
 

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