Le Villefranchois Olivier Guinou est dans son élément à la tête du plus vieux café de Toulouse
Situé place Dupuy, face à la Halle aux grains, le Café Authié date de 1882. Aux commandes depuis onze ans, le Villefranchois a tenu à conserver l’âmede cet établissement, tout en apportant sa touche personnelle. En particulier toute la déco qu’il a chinée.
"C’est un village. Il y a tout ce qu’il faut à portée de mains. On peut vivre en autarcie". C’est ainsi que Olivier Guinou parle de la place Dupuy, située en plein cœur de Toulouse, face à la Halle aux grains. "J’ai parfois l’impression d’être chez moi, à La Capelle-Balaguier", poursuit ce jeune quinquagénaire, né à Villefranche-de-Rouergue, en 1969, patron depuis onze ans du Café Authié, l’établissement le plus vieux de Toulouse (1882), situé… place Dupuy. Au n°25 très précisément. Il ne croit d’ailleurs pas si bien dire puisque, voilà un siècle, cette place avait été baptisée… le village. Installé dans la Ville rose depuis un peu plus de deux décennies, Olivier Guinou y avait déjà posé quelques orteils pour ses études. Le bac en poche, décroché à l’institution Saint-Joseph de la Perle du Rouergue, il a intégré l’IPC (Institut de perfectionnement consulaire), école de commerce toulousaine, avant de devenir directeur commercial de la Maison Guinou, l’entreprise familiale dirigée par son père Gaston, basée à La Capelle-Balaguier, spécialisée en charcuterie (saucisse, jambon, saucisson). Après avoir alimenté les grandes et moyennes surfaces (GMS) de la région avec ces produits, il a pris un virage professionnel. Avec deux potes, Franck l’antiquaire et Charly le cuisinier, ils avaient envie de créer un bar-brocante. "On n’a pas trouvé le lieu", regrette-t-il. L’aventure a tout de même pris vie avec le Café Authié, le plus vieux donc de Toulouse. Après cinq ans à trois (60 % de l’activité dédiée au bar et 40 % au restaurant), Olivier Guinou a racheté les parts de ses deux associés et a pris les rênes, avec son père, en 2014. "Je sentais qu’il y avait un potentiel énorme. Mon souci était de trouver LE cuisinier car je voulais développer le soir. Avec brasserie et bar à tapas, détaille le maître des lieux. C’est parti en flèche et on a très vite affiché complet". L’activité s’est d’ailleurs inversé avec 80 % de restaurant et 20 % de bar. Il avait vu juste.
Son mariage à La Capelle-Balaguier
Le Café Authié, ce sont 50 places assises à l’intérieur, 20 en terrasse, avec une équipe de 11 salariés (l’effectif a doublé en dix ans). Olivier Guinou ne se contente pas de tenir le manche de pilotage, c’est lui aussi qui a pris en charge la décoration. "J’adore chiner. C’est moi qui ai tout trouvé dans les brocantes, de A à Z, le moindre objet. Oui, c’est une fierté !, se réjouit l’intéressé. La décoration complète de l’établissement me permet d’allier ma passion et mon métier. J’ai toujours aimé les vieux bistrots. J’ai installé ma collection de siphons et cherché des plaques émaillées. Je veux garder l’âme, l’histoire du lieu". Et que dire du comptoir en fer à cheval ? Le Villefranchois est là "tout heureux" de rappeler, un grand sourire jusqu’aux oreilles : "Il n’en existe que deux en France. Le deuxième est dans un café rue Vieille-du-Temple, dans le Marais, à Paris". Il aime ce qui est beau.
Que lui reste-t-il de l’Aveyron ? Pas le temps de réfléchir, la réponse est catégorique : "J’ai certes une carte de séjour toulousaine mais je suis aveyronnais à 100 %. Mes racines ont puisé leurs forces dans ce département, j’y suis né et, dès que je peux, j’effectue ma tournée au pays. En passant par La Capelle-Balaguier, Villeneuve et Villefranche. J’ai mes habitudes". Tant et si bien qu’il a décidé de se marier avec sa chérie bretonne au mois d’août dans le village familial. "ça a du sens !", conclut-il, très ému.
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