Laguiole. Yves Chassany : "Il faut un conso-acteur"

  • Pour Yves Chassany, l'agriculture est à un carrefour, et les agriculteurs "au cœur des enjeux alimentaires avec le souci du consommateur"
    Pour Yves Chassany, l'agriculture est à un carrefour, et les agriculteurs "au cœur des enjeux alimentaires avec le souci du consommateur" O.C.
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Olivier Courtil

Jeudi 20 février à Laguiole, c'était jour de grand départ pour les vaches aubrac vers Paris où les attend le Salon international de l'agriculture. A
cette occasion, Centre Presse a rencontré Yves Chassany, président de l'Upra Aubrac.

La vitrine du départ des aubracs offre un joli tableau du plateau et de la race mais ne doit pas faire oublier les enjeux du Salon pour l’agriculture. Comme le rappelle ainsi Yves Chassany : "Nous espérons une bonne écoute de nos responsables politiques car l’agriculture est à un carrefour. Nous sommes au cœur des enjeux alimentaires avec le souci du consommateur. Pour cela on démontre que nos pratiques d’herbe sont rassurantes ainsi que pour le maintien des espaces ruraux. " Reste à communiquer sur ce savoir-faire. "Il manque un conso acteur. Il y a trop de phénomènes de mode qui font que le consommateur est volage. Cela ne tient pas dans la durée, la malbouffe reprend le dessus avec de la viande majoritairement importée. Le consommateur est désemparé et l’Aubrac est noyé dans la masse. Je suis volontaire et optimiste car l’élevage est riche et diversifié. On mérite mieux que de s’alimenter avec de la viande d’Amérique du Sud et du Canada, surtout avec le réchauffement climatique. Est-ce qu’il faut faire traverser la planète à la vache ou privilégier le circuit court ? " La réponse est limpide mais la responsabilité du consommateur doit aussi faire preuve de clairvoyance au milieu des idées reçues et des infox. "On donne trop d’importance à certains mouvements contre la viande que ce soit en matière environnementale et le bien-être animal alors que l’agriculteur n’est pas le premier pollueur et que l’éleveur est passionné par son métier et ses bêtes", fait remarquer Henry Peyrac, prédécesseur d’Yves Chassany à l’Upra Aubrac. Il devient urgent de retrouver le bon sens paysan. "Les gens en sont arrivés à un stade où ils font l’amalgame ", ajoute tout en déplorant la situation, le boucher Lucien Conquet qui était évidemment de la fête hier. Et cela fait même un quart de siècle (déjà) qu’il est présent au Salon de l’agriculture en partenariat avec la coopérative Jeune Montagne.

Jeudi 20 février, hélas, c’était aussi le jour qu’avait choisi l’association L214 pour diffuser une vidéo d’abattage prise dans un élevage Label rouge en Dordogne. Dont acte.

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