Le projet Bourran II bouscule la campagne à Rodez
La création de 700 logements, en prolongement de Calcomier, afin "de favoriser l’accès à la propriété", comme l’a annoncé Christian Teyssèdre en début de semaine, anime les débats à trois semaines du premier tour.
Sur son programme, le projet est présenté plutôt laconiquement, parmi les nombreux autres, sous cette phrase : "Nous créerons un écoquartier dans le prolongement de Bourran". Mais en livrant quelques détails sur ce qu’on appelle désormais "Bourran II", Christian Teyssèdre a relancé la campagne ruthénoise. Et le débat.
Car ce nouveau quartier, prévoyant la création de 700 logements en maisons individuelles dans le prolongement de Calcomier, est assurément l’un des projets phares du candidat. D’ailleurs, l’homme ne le cache pas : il s’y est penché dessus il y a près de dix ans déjà et la municipalité a d’ores et déjà acquis 23 hectares de terrain, vers le clos Saint-André. Avec un objectif bien clair : favoriser l’accès à la propriété pour les primo-accédants. Et notamment les jeunes. Souhaitant être le maître d’œuvre de A à Z de la construction de ce nouvel ensemble, Christian Teyssèdre et son équipe le répètent à l’envi : " Pour le prix d’un loyer, on va permettre à des jeunes d’être propriétaire et arrêter de les voir partir construire en périphérie".
"Une pure folie" pour ses adversaires
Ses adversaires, eux, n’ont pas tardé à réagir. Jean-Philippe Murat en premier lieu. Pour ce dernier, "Bourran II est une pure folie ! Ce projet est d’une autre époque. Après un bétonnage massif lors de ces deux derniers mandats, la ville n’a pas gagné d’habitants !". Même son de cloche chez le candidat Serge Julien et la liste Rodez Citoyen : "Encore du béton", "si l’écoquartier ressemble à celui de Combarel, on ne peut qu’être inquiet…", "ne peut-on pas s’occuper des logements vacants, toujours plus nombreux, avant de construire encore et encore !", "surenchère électoraliste"… Faux pour Christian Teyssèdre. "Mes concurrents veulent mettre Rodez à l’arrêt. L’inaction est de retour. La pure folie, c’est de ne rien proposer, de ne rien faire !", s’insurge le maire sortant. D’ici quelques jours, ce dernier promet d’imprimer un tract, à 10 000 exemplaires, pour vanter ce projet "avant tout social" et dont la construction totale pourrait s’étaler sur 10 à 20 ans.
Teyssèdre : "Veut-on empêcher les gens d’habiter à Rodez ?"
Quant à la crainte de voir un nouvel espace de verdure disparaître, la liste "Notre parti, c’est Rodez" se veut également rassurante : "Bourran II, ce ne seront pas des immeubles de six ou sept étages ! Il y aura exclusivement des maisons individuelles, entourées d’espaces verts et avec une isolation dernier cri". Les chemins prisés des promeneurs, dans le bois de Linars notamment, seront d’ailleurs "sanctuarisés", promet-on. "Veut-on empêcher les gens d’habiter à Rodez ?", s’interroge encore Christian Teyssèdre, avant d’indiquer que de nombreux Ruthénois lui ont déjà fait part de leur intérêt pour s’installer dans ce nouveau quartier… Pas sûr que cela rassure ses adversaires. En attendant, Bourran II, n’a pas fini de faire parler de lui.
Un quartier et… des routes
Dans son projet Bourran II, Christian Teyssèdre a déjà pensé plusieurs dessertes pour rejoindre cet ensemble. Et notamment une liaison, entre la station Bénéchou et la route de Rignac (D994), pour « éviter de créer davantage de circulation dans Calcomier et autour du mail de Bourran ».
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