Saint-Côme-d'Olt. Avec Prod’Aubrac, Frédéric Salé a trouvé chaussure à son pied

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  • Après un mini tour de France de l’apprentissage, le quadragénaire a trouvé à Saint-Côme le lieu idéal pour lancer son activité : « Je suis heureux très ici. »
    Après un mini tour de France de l’apprentissage, le quadragénaire a trouvé à Saint-Côme le lieu idéal pour lancer son activité : « Je suis heureux très ici. » AD
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Aurélien Delbouis

Installé à Saint-Côme-d’Olt depuis 2018, l’artisan bottier est un des seuls en France à proposer des chaussures de confection sur-mesure.

Dans un département où l’histoire se confond avec le travail des peaux, et la ganterie en particulier : comment aurait-il pu en être autrement ? Installé en Aveyron, dans un des plus beaux villages de France, Frédéric Salé redonne aujourd’hui à la chaussure ses lettres de noblesse. Ici, tout est fait main, de A à Z, rappelle le chausseur bottier formé à Jurançon, puis à Romans-sur-Isère, capitale de l’industrie française de la chaussure.

Chevillée au corps, sa passion pour la "belle chaussure" remonte à l’adolescence. "J’ai eu le déclic, un matin, alors que j’accompagnais ma mère chez un cordonnier. Je me suis dit : "c’est ça !" Un peu à l’étroit dans le costume, le natif des Landes poursuit sa formation chez ses pairs. Un mini-tour de France de l’apprentissage qui le mène finalement à Espalion. "Je fabriquais des modèles de chaussures orthopédiques. Puis j’ai voulu voler de mes propres ailes." En 2017, le quadragénaire saute le pas. "J’avais pour projet de lancer ma marque autour de modèles moins exigeants techniquement, plus faciles à monter mais finalement j’ai préféré me consacrer à des modèles plus durables." Un choix de cœur qu’il ne regrette évidemment pas aujourd’hui. Depuis son atelier situé à un jet de pierre du célèbre clocher tors de Saint-Côme-d’Olt, l’artisan a trouvé chaussure à son pied et des clients prêts à s’offrir la crème de la pompe pour quelques centaines d’euros. Ses modèles s’écoulent dans toute la France. Ses clients n’hésitent plus quant à eux à pousser les portes de son atelier pour s’offrir des produits sur-mesure. "Je suis un des seuls à proposer des chaussures de confection et sur mesure. C’est pour ça qu’on me définit comme chausseur bottier. Je ne parle plus de pointures mais de mesures".

Une dizaine de points de vente

"Je fabrique une trentaine de modèles par mois, valide le chef d’entreprise qui, preuve du succès de l’affaire, va à son tour former une nouvelle recrue. "Elle va me soulager, car je n’ai plus le temps d’assurer et la fabrication et la promotion de la marque." Disponible dans une dizaine de points de vente, Prod’Aubrac envisage, ainsi, d’en trouver "au moins un" à Paris. La présence de l’artisan aveyronnais dans les allées du salon International de l’Agriculture de Paris, n’est à ce titre pas anodine. "J’ai beaucoup de demandes en région parisienne, trouver un relais là-bas serait un plus indéniable." En attendant, le quadragénaire, "très heureux de la tournure que prennent les choses", poursuit son ouvrage avec l’enthousiasme du jeune premier. "D’ici peu, je vais décliner une collection femme" se félicite l’artisan, membre actif du Pôle cuir aveyronnais et qui travaille en priorité avec la tannerie Arnal à Rodez. "Je fais appel à eux depuis longtemps. Je connais leur exigence, la qualité des cuirs. C’est essentiel à Prod’Aubrac." Une collaboration qui marche… Indéniablement.

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