Laisser un peu pleurer son bébé n'affecterait pas son développement

  • Une étude montre que la plupart des bébés se développent bien malgré le fait que les parents interviennent immédiatement ou non à leurs pleurs.
    Une étude montre que la plupart des bébés se développent bien malgré le fait que les parents interviennent immédiatement ou non à leurs pleurs. Yuji_Karaki / IStock.com
Publié le
Relaxnews

(Relaxnews) - Alors que de nombreux parents se demandent s'il est nécessaire de réconforter immédiatement son bébé qui pleure, une petite étude britannique montre que de la naissance à 18 mois, laisser un peu pleurer son enfant n'aurait pas d'effets néfastes sur son développement ou sur son attachement.

Des chercheurs de l'Université de Warwick ont suivi 178 nourrissons et leurs mères sur une période de 18 mois pour enquêter sur ce débat parental sur l'intervention en cas de pleurs.

Au cours de l'étude, les scientifiques ont évalué si les mères intervenaient immédiatement ou non. Ces dernières devaient répondre à des questionnaires lorsque les enfants étaient âgés de 3, 6 et 18 mois. La durée de pleurs des bébés était aussi notée.

Ils ont ensuite noté le temps passé par les mères à jouer avec leur enfant et ils ont évalué le degré d'attachement des enfants à 18 mois.

Leurs conclusions, reprises par le Journal of Child Psychology and Psychiatry, ont montré que le fait de laisser l'enfant un peu pleurer dès la naissance semblait ne pas produire de différence au niveau du développement du comportement ou de l'attachement aux parents lorsqu'ils atteignaient les 18 mois.

En effet, lorsqu'on laissait pleurer les bébés de temps en temps, surtout autour de trois mois, ils semblaient moins pleurer ou pour des périodes de temps plus limitées lorsqu'ils avait un an et demi.

L'équipe scientifique a aussi montré qu'environ deux tiers des mères répondaient de manière intuitive à leur enfant et qu'elles apprenaient au contact de ce dernier. Cela signifie qu'un plus grand nombre de mères s'occupaient immédiatement d'un enfant qui pleurait à la naissance -- les laisser pleurer était rare -- mais qu'elles les laissaient plus fréquemment pleurer quand l'enfant avait grandi et que les mères apprenaient à laisser leur enfant se calmer seul s'il y parvenait.

Les chercheurs notent que cette méthode permet aux enfants d'apprendre l'auto-régulation tant le jour que la nuit.

Le Dr. Ayten Bilgin a commenté ces résultats en notant que "seules deux études précédentes datant de près de 20 et 50 ans s'étaient intéressées au fait de laisser pleurer l'enfant et aux effets sur les bébés. Notre étude rend compte de la parentalité contemporaine au Royaume-Uni et des différentes approches utilisées face aux pleurs."

L'auteur principal de l'étude, le professeur Dieter Wolke, a ajouté : "Nous devons accorder plus de crédit aux parents et aux bébés. La plupart des parents s'adaptent intuitivement avec le temps et sont en accord avec les besoins de leur bébé, attendent un peu avant d'intervenir lorsqu'il pleure et donne la possibilité aux enfants d'apprendre à s'auto-réguler. La plupart des bébés se développent bien malgré le fait que les parents interviennent immédiatement ou non à leurs pleurs."

On notera cependant que la pédiatre française spécialiste de ces questions, le Dr. Catherine Gueguen, déconseille de laisser pleurer les bébés. Dans son livre "Vivre heureux avec son enfant", elle précise qu'un enfant ne pleure pas pour rien. Il le fait pour exprimer ses émotions, ses besoins ou des douleurs physiques en espérant que l'adulte va l'entendre et lui répondre. En l'absence de réponse parentale, le stress de l'enfant augmente.

Elle explique dans son ouvrage : "Il est très facile d'avoir un enfant sage. Il suffit dès tout petit de ne pas l'écouter, de ne pas l'entendre, de ne pas répondre à ses demandes. L'enfant saisit très vite que ce n'est pas la peine d'appeler, car personne ne vient. Il refoule ses émotions, une partie de lui s'éteint. Il ne saura plus qui il est, quels sont ses besoins et ne demandera plus rien. En grandissant, ses parents auront des difficultés à connaitre cet enfant qui s'exprime si peu."

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?