Rodez - Clermont à huis clos : les impacts sportifs et financiers du coronavirus
Pas de spectateur à Paul-Lignon vendredi 13 mars, comme pour le reste des rencontres de L1 et L2 jusqu’au 15 avril minimum. Qu’en pensent les joueurs ? Et quel sera le coût financier pour le club ?
Avec un stade plein qui pousse comme ce (vendredi) soir, c’est toujours plus simple ! » La phrase sort de la bouche du président du Raf, Pierre-Olivier Murat. Et elle date de vendredi dernier au sortir du succès 2-1, arraché à Guingamp dans un Paul-Lignon en fusion. Un douzième homme sur lequel ses protégés ne pourront pas compter demain soir, face à Clermont.
Chougrani : « On va découvrir ce que c’est vraiment »
« C’est toujours négatif pour l’équipe qui reçoit, indique le Ruthénois Joris Chougrani, de retour de suspension ce vendredi. Car le public te donne de l’énergie, peut aider à déstabiliser l’équipe adverse ; il réagit aussi aux décisions de l’arbitre… » « On aura aussi moins la pression des supporters sur le bord du terrain », lâche le défenseur qui, au final, « ne sait pas trop comment se positionner par rapport à ça ».
En effet, pour lui comme la plupart de ses coéquipiers, vivre un huis clos total sera une première. « On va découvrir ce que c’est vraiment, même si on en a joué un face au Téfécé (1-1) en amical cet hiver. » Son coéquipier Rémy Boissier évoquant aussi ce qui pourrait ressembler, en termes d’ambiance, à un match de préparation. « Sauf que là, ça n’aura rien à voir !, prévient le milieu de terrain revenu sous la forme d’un prêt de six mois dans son club formateur en janvier dernier. Il ne faudra surtout pas se mettre dans un faux rythme. » « C’est toujours mieux quand on nous pousse, c’est sûr, envoie de son côté le buteur et chouchou de “PL”, Ugo Bonnet. À nous de nous adapter au mieux. On prépare le match normalement. Ça ne va pas changer les équipes sur le terrain. Finalement, il n’y a que le cadre qui bouge, même si c’est sûr que ça va être particulier. » Enfin, « point positif », pour Chougrani, « on entendra au moins les consignes du coach. »
Certaines places remboursées, les abonnés devront patienter
Sur le terrain administratif, ce huis clos engendre également certains désagréments. Difficile néanmoins hier de calculer avec précision le manque à gagner pour le Raf. Il pourrait être connu aujourd’hui, lors de la traditionnelle conférence de presse d’avant-match qui devrait être forcément singulière. « Pour un club avec un stade comme le nôtre, l’impact négatif reste davantage sportif que financier », indiquait-on pour autant au club hier. Un club qui a très tôt lundi, après l’annonce de la LFP, fermé sa billetterie en ligne ; et qui procédera au remboursement des places (direct ou via des avoirs selon les souhaits) pour ceux qui les auraient déjà achetées. Concernant les abonnés, « les conditions générales de vente » évoquent la situation actuelle. Pas de remboursement donc, fait-on savoir au Raf, même si la fin de saison (le huis clos se poursuivra-t-il après le 15 avril ?) peut aussi jouer son rôle. C’est-à-dire qu’en cas de maintien en L2, les abonnements 2020-21 pourraient être adaptés.
Enfin, et alors que des annonces ministérielles promettent des aides compensatrices (« on dispose d’aucun élément sur ce dossier pour le moment », dit-on au club), se posera la question du coût financier pour le Raf. Dans ce registre, et concernant le seul match face à Clermont, les prestataires (restauration, sécurité…) ont d’ores et déjà été priés de rester chez eux. Pour combien de temps ?
Hervé Sicard : « Chacun chez soi, devant la télé, le moral dans les chaussettes »
Vendredi, près du stade Paul-Lignon depuis les rues ou parvis adjacents, il y a très peu de chances de voir des supporters en nombre venant témoigner, malgré le huis clos, leur soutien au Raf. En tout cas, le Kop ruthénois, seule association d’aficionados du club du piton, n’a pas organisé pareil regroupement. Hervé Sicard (photo), le président : « Ce sera chacun chez soi, devant la télé. C’est malheureux, mais on a le moral dans les chaussettes. » Touché par cette situation, le dirigeant évoque une décision de huis clos « tardive par rapport à la réception de Clermont, donc on n’a pas pu se retourner ». Il n’exclut en revanche pas une situation différente pour la venue d’Ajaccio, le 3 avril prochain. « Peut-être qu’on prévoira une soirée chez un de nos partenaires. » Avant de préciser : « Un regroupement autour du stade ? Certains l’ont évoqué. Mais regarder le match derrière un mur, ce n’est pas pour moi. » S’il juge tout ce qui est fait autour du coronavirus « quelque peu exagéré », Hervé Sicard déplore surtout le fait de ne pas pouvoir se rendre à Lens début avril. « On avait prévu d’y aller avec un ou deux mini-bus ; j’avais pris, personnellement, une semaine de congé pour cela. »
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