Pandémie de coronavirus : les entraîneurs confrontés à un sacré casse-tête

  • A cause de la pandémie de coronavirus, les entraîneurs sont dans le flou.  
    A cause de la pandémie de coronavirus, les entraîneurs sont dans le flou.   Jean-Louis Bories
Publié le , mis à jour
Alexis Bargallo et Vincent Naël

En raison de la propagation du Covid-19, le sport est à l’arrêt. Dans l’Aveyron, comme ailleurs, les coaches doivent s’adapter pour ne pas démobiliser leurs protégés.

Des compétitions suspendues, des entraînements collectifs pour la plupart interdits, de plus en plus de stades et de salles fermés... Et au milieu de tout ça : des entraîneurs dans l’expectative, essayant tant bien que mal de maintenir leurs troupes en ordre de marche. Celui de l’équipe première du club de rugby de Decazeville, Anthony Julian, a pris les choses en main dès la sortie du communiqué de la FFR, jeudi soir. « Les joueurs vont recevoir un planning de préparation physique dès lundi pour se tenir en forme. Ils s’entraîneront individuellement deux fois par semaine, avec des spécificités selon les postes. »

« Ils mangent beaucoup »

Sachant qu’il ne reste plus que cinq matches de saison régulière avant les phases finales, on se dit que cette réactivité pourrait compter au moment de reprendre la compétition. Si tant est qu’elle reprenne... « Dans ce contexte, je crois que la règle est de geler le championnat. ça voudrait dire qu’il n’y a ni montée, ni descente. Ce serait dommage pour nous car on est bien placé, anticipe le coach, dont la formation est actuellement troisième de sa poule de Fédérale 3. Tout joueur attend les phases finales avec impatience. C’est la cerise sur le gâteau. » Si son scénario catastrophe se produit, il pourrait alors utiliser  une autre expression : se faire couper l’herbe sous le pied. « Mais c’est la Fédération qui décidera... On subit la situation. »
Comme le Rodez rugby, qui est  dans le même cas de figure en Promotion Honneur. Son entraîneur, Jérôme Broseta, préfère, lui, en rire : « On va voir ce qu’on peut faire pour que les garçons continuent à s’entretenir. Après, c’est compliqué de maintenir en forme des joueurs de rugby... parce qu’ils mangent beaucoup. »

Éviter de s’entraînerà plus de dix personnes

A Villefranche XIII, ils aiment sûrement autant la bonne chair, mais l’air est moins rigolard. « Si l’Élite 2 reprend, au vu de la place que l’on y occupe (leader), il faudra être prêt. Si la coupure dure trois semaines, ça se rattrape, mais on ne pourra pas demander aux gars d’être opérationnels jusqu’en juillet », prévient le co-technicien treiziste, Christian Lautrette. Lequel a offert une semaine de repos à ses joueurs, qui devront suivre ensuite une préparation physique individualisée.
En fait, dans le département, avant l’allocution, hier soir, du Premier ministre, Édouard Philippe, il n’était possible de s’entraîner collectivement que dans un seul sport : le handball. Mais quelques heures avant ce discours, le coach du Roc, Julien Demetz, était encore dans le flou. « Déjà, la ministre des Sports (Roxana Maracineanu) a recommandé de ne pas s’entraîner à plus de dix personnes. Ensuite, si la salle qu’on utilise à Onet-le-Château est encore accessible, ça peut vite changer : en deux jours, on est passé d’aucune consigne à quasiment plus de sport. » Il avait vu juste. Ses joueurs, qui se battent pour maintenir le club en Nationale 2, s’entraîneront donc « individuellement. Mais je me vois mal dire à un jeune du centre-ville qui n’a pas le permis d’aller courir... ».

« À mon avis,on ne rejouera pas »

Nicolas Flottes, l’entraîneur de l’équipe féminine de basket-ball de Rodez Agglo, n’est, pour sa part, pas franchement perturbé par ce chômage technique. « Ça me laisse le temps de récupérer mes blessées, sourit même l’Aveyronnais. Les filles vont s’entretenir deux fois par semaine, selon le temps qu’il fait, mais ce sera tranquille. Franchement, je pense que le championnat ne reprendra pas. Il y a deux solutions : soit la Fédé fige le classement, soit elle dit que c’est une saison blanche. » Peu importe le choix de l’instance, la CTC repartirait alors pour un nouvel exercice de N3.
Son homologue de l’équipe première d’Onet-le-Château football, Yoan Boscus, est dans un état d’esprit similaire : « À mon avis, on ne rejouera pas. Malgré tout, on a prévu de se voir lundi avec les autres dirigeants pour savoir si on donne, ou pas, un programme individuel aux joueurs. » En revanche, dans le cas d’une immobilisation des positions des pensionnaires de Régional 1, les Castonétois, aujourd’hui relégables, descendraient en R2.
Dans l’autre sens, Foot Vallon, en course pour la montée en premier échelon départemental et qualifié pour les demi-finales de la Coupe de l’Aveyron, a été contraint de stopper sa bonne dynamique. « On aurait bien aimé pouvoir enchaîner, mais il faut faire avec... Cette période est décisive, car ce sont ceux qui la géreront le mieux qui finiront le mieux le championnat », souligne le coach-attaquant marcillacois, Martin Douillard, aussi préparateur physique au Raf.
Si ce dernier a donné quartier libre à ses joueurs pendant une semaine, il leur a concocté, de son côté, un programme d’entraînement collectif... sans ballon. « Les gars se retrouveront par groupes de six ou sept pour aller courir. C’est plus sympa que de faire des joggings en solo. Par contre, on est sur du football plaisir, donc je ne peux pas leur imposer une hygiène de vie. (rires) »
Le sport comme on l’aime.

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